À Charles Spon, le 18 juin 1649, note 68.
Note [68]

« On appelle poil de vache, un rousseau qui est de couleur fort rousse » (Furetière).

« On appelle le Juif errant un fantôme qu’on croit avoir vu d’un juif qui court le monde sans se reposer, en punition de ce que l’on dit qu’il empêcha Jésus-Christ de se reposer lorsqu’il était fatigué de porter sa croix ; et par allusion on le dit des hommes qui sont toujours par voie et par chemin, qu’on ne trouve jamais chez eux » (ibid.). « Fait comme le Juif errant » ne peut ici se comprendre comme « toujours par monts et par vaux », le contexte oriente plutôt vers « laid et mal fagoté ». La légende judéophobe du Juif errant, connu sous les noms d’Ahasvérus puis d’Isaac Laquedem, était déjà fort populaire.

Entre bien d’autres ouvrages, Guy Patin avait pu lire l’anonyme Discours merveilleux d’un juif, lequel depuis le temps de Notre Seigneur Jésus-Christ va errant par tous les quartiers de la terre habitable jusques à la consommation des siècles, lequel a été à présent reconnu en divers endroits de la Bretagne, ce mois de janvier dernier 1620, suivant l’attestation des docteurs de Louvain et de plusieurs autres personnages dignes de foi qui en ont rendu assuré témoignage par écrit, et passé à Nîmes et à Montpellier (Lyon, C. Armand, dit Alphonce, 1620, in‑8o de 15 pages).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 18 juin 1649, note 68.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0183&cln=68

(Consulté le 25/04/2024)

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