À Claude II Belin, le 8 décembre 1637, note 7.
Note [7]

Isaac Casaubon (Genève 1559-Londres 1614), critique et théologien calviniste français, était le fils unique d’Aranaud Casaubon, pasteur calviniste de Crest (v. note [16] du Borboniana 1 manuscrit), et le gendre de l’imprimeur érudit Henri Estienne (v. note [8], lettre 91). Il connut très durement les tourments des guerres de religion avant de jouir de la bienveillance du roi Henri iv qui le fit venir à Paris en 1600 : « Ayant délibéré de remettre sus l’Université de Paris et d’y attirer pour cet effet le plus de savants personnages qu’il me sera possible, […] je me suis résolu de me servir de vous pour la profession des bonnes lettres en ladite Université et vous ai à cette fin ordonné tel appointement que je m’assure que vous vous en contenterez. »

Refusant obstinément de se convertir au catholicisme, Casaubon n’obtint pas la chaire promise par le roi, qui se contenta d’en faire son bibliothécaire. Après l’assassinat de son protecteur (1610) et la recrudescence de bigotisme qui s’ensuivit, Casaubon jugea plus sage de se réfugier en Angleterre. Jacques ier le nomma conseiller et lui conféra des prébendes (v. note [6] du Borboniana 10 manuscrit), l’une à Canterbury, l’autre à Westminster, ajoutant à ces dons une pension de 4 000 livres. Cette position brillante détermina Casaubon à se faire naturaliser Anglais (1611). Helléniste d’une rare érudition, Casaubon a été l’un des premiers qui ait compris la vie et les usages des Anciens dans leur ensemble, et qui en ait pénétré surtout les côtés moraux. Il a laissé une œuvre considérable (G.D.U. xixe s.). Dans plusieurs écrits polémiques, Casaubon défendit vigoureusement le souverain britannique dans son différend avec les jésuites et le pouvoir pontifical (1610-1612, v. notes [16] et [19] du Borboniana 1 manuscrit).

Ses lettres, dont parlait ici Guy Patin, ont été publiées pour la première fois par Johann Friedrich Gronovius : {a}

Isaaci Casauboni Epistolæ, quotquot reperiri potuerunt, nunc primum iunctim editæ. Adiecta est epistola de morbi eius mortisque causa, deque iisdem narratio Raphaelis Thorii.

[Lettres d’Isaac Casaubon, autant qu’on en a pu retrouver, éditées ensemble pour la première fois. Avec une lettre sur sa maladie et sa mort, et la relation que Raphael Thorius {b} en a donnée]. {c}


  1. V. note [5], lettre 97.

  2. V. note [31], lettre 1019.

  3. La Haye, Théodore Maire, 1638, in‑4o, contenant 755 lettres ; v. notes :

    • [3], lettre de Claude ii Belin datée du 4 mars 1657, pour l’édition de Brunswick, 1656 (833 lettres) ;

    • [16], dernière notule {a}, du Borboniana 1 manuscrit pour celle de Rotterdam, 1709 (1 110 lettres (presque toutes latines), dont près de 150 sont adressées à Joseph-Juste Scaliger).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 8 décembre 1637, note 7.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0036&cln=7

(Consulté le 19/04/2024)

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