À Charles Spon, le 7 juin 1649, note 7.
Note [7]

Simon Dreux D’Aubray, seigneur d’Offémont, était fils du trésorier de France à Soissons, Claude D’Aubray, et de Louise Dreux. Maître des requêtes en 1628, il s’était démis de sa charge en 1643 pour devenir lieutenant civil au Châtelet de Paris. Il mourut le 10 septembre 1666, âgé de 66 ans, empoisonné par la marquise de Brinvilliers, sa fille (v. note [5], lettre 877). Il avait épousé Marie Ollier, fille de Jacques Ollier, maître des requêtes et intendant de justice à Lyon. Marie Ollier mourut aussi empoisonnée par sa fille (Popoff, no 1073). Après la mort de Dreux d’Aubray, l’office de lieutenant civil du Châtelet de Paris fut supprimé, pour être remplacé par celui de lieutenant civil du prévôt de Paris (v. note [5], lettre 104).

Dans son appendice sur les Mémoires du cardinal de Retz, Alphonse Feillet (Œuvres du cardinal de Retz, tome second, Paris, Hachette et Cie, 1872, in‑8o, pages 667‑668) commente ce passage de Guy Patin :

« le 28 mai, {a} le Parlement, dont l’action avait d’ailleurs été gourmandée dans quelques écrits du temps, se décida à publier un nouvel arrêt, par lequel il est défendu “ à tous les sujets du roi, de quelque qualité qu’ils soient, de composer, semer ou publier aucuns libelles diffamatoires, à peine de la vie ”.

L’effet de cet arrêt ne se fit pas longtemps attendre : dès les premiers jours de juin 1649, un avocat du Conseil privé, nommé Bernard Bautru, ayant été dénoncé par un colporteur comme ayant fait imprimer un pamphlet de onze pages, intitulé Discours sur la députation du Parlement à M. le prince de Condé, {b} fut arrêté, interrogé, confronté le même jour avec son dénonciateur, et jeté dans un cachot au Châtelet, par ordre du lieutenant civil. L’imprimeur, Jean Bouchet, averti à temps, s’était enfui de son domicile, situé rue des Amandiers, devant le Collège des Grassins, et ne fut pas compris dans la poursuite. Guy Patin (7 juin, tome i, p. 443) dit qu’on ne croyait pas que Bautru eût été capable de faire ce pamphlet, un des plus hardis et des plus insolents qui aient été composés pendant la Fronde, et qui maltraitait également le Parlement et le prince de Condé. {c} Ce procès est curieux parce que c’est la seule affaire de presse dont il nous reste une pièce de procédure : Factum pour Maître Bernard de Bautru, avocat au Conseil du roi, intimé et appelant de la procédure extraordinaire et sentence du quatrième jour du présent mois de juin, contre le substitut du procureur général au Châtelet. Causes et moyens d’appel proposés par le procureur du roi au Châtelet contre Bernard Bautru, 1649, 12 pages. »


  1. 1649.

  2. V. note [15], lettre 179, pour Bernard de Bautru et pour cette mazarinade.

  3. L’auteur était l’avocat Portail (note d’A. Feillet).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 7 juin 1649, note 7.

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(Consulté le 16/04/2024)

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