À André Falconet, le 14 juin 1650, note 7.
Note [7]

Tandis que l’agitation montait à Bordeaux sous l’impulsion de la princesse de Condé, et des ducs de Bouillon et de La Rochefoucaud, la guerre continuait sur la frontière du nord contre les Espagnols à qui s’étaient alliés Turenne et ses troupes. La tension était forte entre Mazarin, tenant de la ligne dure contre la Fronde, et le duc d’Orléans, partisan du compromis en libérant les princes.

Journal de la Fronde (volume i, fo 245 vo, Paris, juillet 1650) :

« Leurs Majestés étaient attendues en cette ville le 28 du passé, les gardes et les bagages étant arrivés dès le 27 ; mais M. le cardinal n’étant pas à Compiègne ledit jour 28, le retour fut différé ; dont M. le duc d’Orléans étant averti, y envoya promptement un courrier pour dire à la reine qu’il était nécessaire que le roi vînt au plus tôt à cause de l’assemblée qu’on avait résolue au Parlement ; sur quoi la reine ayant envoyé avertir M. le cardinal pour s’en revenir, S.É. {a} partit de Saint-Quentin le 29 à quatre heures du matin et étant arrivé à huit heures à Compiègne, il s’en vient avec Leurs Majestés en relais de carrosses. M. le duc d’Orléans leur alla au-devant au bourg de La Chapelle sur le chemin de Saint-Denis ; {b} et Leurs Majestés arrivant à Paris, le peuple remarqua fort que S.A.R. {c} et S.É. étaient dans une même portière. »


  1. Son Éminence, le cardinal Mazarin.

  2. V. note [56] du Borboniana 10 manuscrit, notule {f}.

  3. Son Altesse Royale, Gaston d’Orléans.

Mme de Motteville (Mémoires, page 348) :

« Toutes ces perfidies frondeuses n’empêchèrent point la reine de partir pour aller en Guyenne. Elle courut où la nécessité l’appelait  et n’ayant tardé à Paris que quatre ou cinq jours, elle en partit le 4 juillet pour aller par Fontainebleau, où elle se reposa quelques jours. On laissa donc à Paris le duc d’Orléans, le garde des sceaux, de Châteauneuf, et toute la Fronde ; et de toutes les personnes fidèles à la cour, le seul Le Tellier, secrétaire d’État, y demeura pour s’appliquer tout entier au service du roi et aux intérêts particuliers du ministre ; {a} ce dont il s’acquitta fidèlement, et avec cette habile et singulière prudence qui lui état naturelle.

Les ducs de Bouillon et de La Rochefoucauld, connaissant que le dessein de la reine avait fait d’aller en Guyenne leur donnerait beaucoup de peine, engagèrent de plus en plus le parlement de Bordeaux dans leur révolte et par conséquent, dans les intérêts des princes. »


  1. Mazarin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 14 juin 1650, note 7.

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(Consulté le 25/04/2024)

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