À Charles Spon, le 6 décembre 1650, note 7.
Note [7]

Nicolas Fouquet (Paris 1615-Pignerol 1680), vicomte de Melun et de Vaux, marquis de Belle-Île, futur surintendant des finances (1653), était fils de François Fouquet (v. note [7], lettre 49) et de Marie de Maupeou (v. note [5], lettre 800). D’abord conseiller au parlement de Metz, Fouquet avait été intitulé garde de la prévôté de Paris en 1633 puis reçu maître des requêtes en décembre 1635 (avec dispense d’âge). Il avait épousé en janvier 1640 Louise Fourché, morte en août 1641 en lui laissant la charge de Marie, âgée de six mois. Après avoir été brièvement (de la fin 1642 à mai 1643) « intendant de police, justice et finance auprès de l’armée chargée de défendre la frontière septentrionale », Fouquet avait été nommé intendant du Dauphiné, province alors agitée par des émeutes antifiscales ; il était parvenu à les calmer tant bien que mal quand on l’avait soulagé de sa mission à la fin d’août 1644. Envoyé par Mazarin en 1646 comme observateur auprès du vice-roi de Catalogne, le comte d’Harcourt, Fouquet avait suffisamment retrouvé la confiance du ministre pour être nommé intendant de l’armée du Nord, puis intendant de Paris (au début de 1648). Plongé dans les méandres de la première Fronde, Fouquet était habilement parvenu à faire valoir les intérêts du gouvernement contre ceux du Parlement. Son dévouement à la cause mazarine lui valait alors de pouvoir acheter à Blaise Méliand sa charge de procureur général au Parlement de Paris. Le montant de la cession était de 450 000 livres, dont se déduisait le tiers pour la charge de maître des requêtes que Fouquet cédait au fils de Méliand, Nicolas, à qui il promettait aussi sa fille Marie en mariage (ce qui n’eut pas lieu).

Le nouveau procureur général avait été reçu lors de la séance solennelle du Parlement, le 29 novembre 1650. Il allait se remarier en février 1651 avec Marie-Madeleine de Castille (Popoff, no 1239 et Dessert b). La suite des lettres de Guy Patin a donné d’amples détails sur la brillante carrière puis sur la brutale déchéance du surintendant Fouquet.

Journal de la Fronde (volume i, fo 329 ro) :

« M. Fouquet, nouveau procureur général, se trouvant fort empêché de donner ses conclusions sur la requête de Mme la Princesse, fut le 3 {a} au Palais-Royal avec l’avocat général pour en parler à la reine qui les renvoya à M. le garde des sceaux ; et parce qu’on avait su qu’une autre requête de cette nature devait être présentée à tous les parlements de France, pour les obliger à s’unir à demander l’exécution de la déclaration d’octobre 1648 à l’égard des prisonniers, {b} l’on avait résolu au Conseil d’envoyer une nouvelle déclaration du roi au Parlement par laquelle Sa Majesté {c} leur déclarait qu’elle n’avait jamais entendu comprendre les prisonniers d’État dans celle d’octobre, {d} qu’elle avait remis à sa majorité {e} la délibération sur l’affaire de Messieurs les princes et qu’elle leur en interdisait cependant {f} la connaissance ; mais cette déclaration n’a point encore paru parce qu’on n’a pas vu les esprits disposés à y avoir égard. »


  1. Décembre.

  2. V. notes [10], lettre 162, [1], lettre 168, etc.

  3. Louis xiv.

  4. 1648.

  5. Septembre 1651.

  6. En attendant.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 6 décembre 1650, note 7.

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(Consulté le 19/04/2024)

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