À André Falconet, le 24 avril 1657, note 7.
Note [7]

« sur l’orgasme hippocratique » ; orgasme (Trévoux) :

« gonflement, agitation et mouvement impétueux des humeurs excrémentielles et superflues dans le corps humain qui cherchent à s’évacuer. Ce mot est grec, οργασμος, {a} turgescentia, turgentia, {b} turgescence, gonflement de sucs ou d’humeurs. Hippocrate entendait aussi par orgasme le gonflement et l’irritation de la semence qui sollicite les animaux à s’en décharger par la copulation. » {c}


  1. Bailly n’en donne que les racines, orgas, « plein de sève », et orgaein, « bouillonner, s’enfler, être en rut ».

  2. En latin.

Bien plus précis et suivi par Littré DLF, le « Dictionnaire hippocratique » (Œconomia Hippocratis) d’Anuce Foes (Francfort, 1588, v. note [23], lettre 7), distingue deux mots de même souche (orgê, οργη, « agitation violente, passion »), mais de sens différents (pages 459‑460).

  • Organ, οργαν :

    est ardenter appetere, et ad aliquid cum impetu ferri, cupiditate aut libidine incendi, turgere […]. Hippocratem verbum οργαν ab animalibus ad Venerem incitatis ad humores transtulisse, cum ea naturali quadam cupiditate moventur ad seminis excretionem

    [c’est ardemment désirer et être porté avec élan vers quelque chose, être embrasé par la cupidité ou le plaisir, entrer en turgescence (…). De l’excitation animale lors de l’accouplement, Hippocrate a transféré le mot οργαν aux humeurs, puisque ce désir naturel les pousse à l’expulsion de la semence].

    Cela correspond au rut (érection) prélude à l’éjaculation, plutôt qu’à l’acmé de la jouissance sexuelle qu’elle provoque (dans l’acception moderne).

  • Orgasmos, οργασμος, devenu un « faux ami » dans Trévoux, est le véritable « orgasme hippocratique » (v. infra note [8]), qui concerne les liquides corporels :

    Hoc est, permiscere, contemperare aut subigere.

    [Cela signifie mélanger, humecter ou pétrir].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 24 avril 1657, note 7.

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(Consulté le 29/03/2024)

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