À André Falconet, le 23 janvier 1665, note 7.
Note [7]

« mal sacré […] haut mal […] mal comitial […] maladie herculéenne. »

Le mot imprimé dans les précédentes éditions est Herodicum, qui n’a de sens ni en latin ni en français. Après avoir hésité avec Heroicum, je l’ai corrigé en Herculeum : Herculeum pathema [maladie herculéenne] est un nom de l’épilepsie parce qu’Hercule (v. note [3], lettre de Reiner von Neuhaus, datée du 21 octobre 1663) est réputé en avoir souffert.

V. note [2], lettre 845, pour le traité d’Hippocrate sur l’épilepsie. Apulée parle de cette maladie dans L’Âne d’or (livre ix, chapitre xxxix, 7), mais sous le nom de morbus detestabilis : iners asellus et nihilo minus mordax morboque detestabili caducus [c’est un petit âne bon à rien sauf à mordre, il tombe du mal abominable].

Comitial (Trévoux) :

« est le nom qu’on donnait autrefois à un certain mal qu’on appelle vulgairement haut mal, mal caduc, mal de saint Jean, {a} ou absolument mal de saint, et qu’on appelle en médecine épilepsie. Les historiens l’appellent le comitial, ou maladie divine, ou sacrée. […] Ce mal s’appelle […] chez les Latins comitialis morbus, des assemblées du peuple romain qui s’appelaient comitia, {b} parce que quand quelqu’un y tombait de ce mal, cela était regardé comme un mauvais présage et l’on rompait l’assemblée. Hercule, Cambyses, Alexandre le Grand, Livius Drusus, César, Mahomet, Charles Quint, Plotin, et Amédée de Savoie ont été travaillés du comitial. Patin, lettre 393, {c} en dit autant du cardinal de Richelieu. »


  1. Saint Jean-Baptiste.

  2. Comices : « assemblée du peuple romain dans le champ de Mars, ou pour élire des magistrats, ou pour traiter des affaires les plus importantes de la République » (ibid.).

    Aulu-Gelle a employé le mot comitialis en deux endroits de ses Nuits attiques.

    • livre xvii (chapitre xv, 6) :

      Propterea Livium Drusum, qui tribunus plebi fuit, cum morbum, qui comitialis dicitur, pateretur.

      [Parce que Livius Drusus, qui a été tribun de la plèbe, souffrait du mal qu’on appelle comitial].

    • livre xix (chapitre ii, 8) :

      Hippocrates autem, divina vir scientia, de coitu venerio ita exestimabat partem esse quandam morbi tæterrimi, quem nostri comitialem dixerunt ; namque ipsius verba hæc traduntur, την συνουσιαν ειναι μικραν επιληπσιαν.

      [Hippocrate, homme de divine science, considérait le coït vénérien comme une variété de cette affreuse maladie que nous appelons comitiale, et on lui attribue ces mots : “ L’union des sexes est une petite épilepsie. ”]

  3. Lettre 857 (à André Falconet, le 16 février 1666) de notre édition, où figurent les deux épithètes, Heroicum et Herculeum.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 23 janvier 1665, note 7.

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(Consulté le 29/03/2024)

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