À Sebastian Scheffer, le 24 février 1663, note 7.
Note [7]

« que de savants hommes s’enduisent à ce point de pompeux galimatias. »

Nugæ canoræ est une expression d’Horace (L’Art poétique, vers 322), qu’on peut aussi traduire plus littéralement par « harmonieuses futilités ». Érasme l’a employée pour conclure son adage no 2598, Bullatæ nugæ [Pétillantes sornettes].

L’ouvrage qu’éreintait ainsi Guy Patin est intitulé :

Αμπελογραφια sive vitis viniferæ ejusque partium Consideratio physico-philologico-historico-medico-chymica, in qua tam de Vite in genere, quàm in specie de ejus Pampinis, Flore, Lachryma, Sarmentis, Fructu, Vini multivario usu, de Spiritu Vini, Aceto, Vini Fæce et Tartaro, curiosa nota plurima ad normam Collegii Naturæ curiosorum instituta, plurimis jucundis secretis Naturæ, Artisque locupletata à Philippo Jacobo Sachs, à Levvenhaimb Siles. Phil. et Med. D. et Collegii Naturæ Curiosum Collega.

[Ampélographie {a} ou Observation physico-philologico-historico-médico-chimique de la vigne vinifère, {b} où, en suivant la règle de l’Académie des Curieux de la Nature, {c} sont présentés quantité de faits curieux, enrichis par de nombreux secrets plaisants de la Nature et de l’Art, sur la vigne tant en général qu’en particulier, sur ses pampres, sa fleur, sa gomme, son sarment, son fruit, sur les multiples usages du vin, sur l’esprit-de-vin, le vinaigre, la lie et le tartre de vin ; par Philipp Jakob Sachs von Lewenhaimb, natif de Silésie, docteur en philosophie et médecine, et membre de l’Académie des Curieux de la Nature]. {d}


  1. Description de la vigne.

  2. Qui produit du vin.

  3. V. note [1] de la biographie de Philipp Jakob Sachs.

  4. Leipzig, Vitus Jacobus Trescherus et Christian Michaël, 1661, in‑8o) ; avec un joli frontispice, centré sur le portrait de l’auteur, et un poème congratulatoire de Charles Spon, ami de l’auteur.

Le dernier tiers du livre, consacré aux emplois médicaux et chimiques de l’esprit-de-vin, de son vinaigre et de son tartre (tartrate de potasse), irritait puissamment Patin (qui ne figure pas dans la liste des auteurs cités). Sa lettre à l’auteur (10 février 1666) n’en déborde pas moins d’hypocrites éloges à son égard.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 24 février 1663, note 7.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1261&cln=7

(Consulté le 29/03/2024)

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