Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 7 manuscrit, note 7.
Note [7]

« à son sujet, voyez de Thou, tome 4, page 208. »

  • Jacques-Auguste i de Thou a donné un bref éloge funèbre de Fulvius Ursinus {a} dans le livre cxxiii de son Histoire universelle (année 1600, règne de Henri iv, Thou fr, volume 13, page 455), mais sans y parler de son ouvrage sur Virgile :

    Virgilius collatione scriptorum Græcorum illustratus, opera et industria Fulvii Ursini.

    [Virgile mis en lumière par la collation des écrivains grecs, due aux soins et aux recherches de Fulvio Orsini]. {b}

    Son étude sur les sources grecques {c} de l’églogue viii des Bucoliques y occupe les pages 60‑69.


    1. Fulvio Orsini, v. note [11], lettre 736.

    2. Anvers, Christophe Plantin (v. note [8], lettre 91), 1567, in‑8o de 473 pages.

    3. V. infra note [40] pour les emprunts de Virgile à Homère.

  • Germain Vaillant a dédié son édition des Opera de Virgile {a} à Iano Væsio, Iano Valenti Guellio, Germano Varadæ suis [ses chers Jean Le Voix, Jean Vaillant de Guellis et Germain Varade]. Je n’y ai lu aucune précision sur la biographie de ces trois neveux. Voici ce que j’ai pu en savoir ailleurs.

    • Jean Le Voix, d’abord secrétaire du roi, fut reçu conseiller clerc (c’est-à-dire ecclésiastique) au Parlement de Paris en 1567. Popoff (no 2502) renvoie aux Registres-journaux de Pierre de L’Estoile (édition de Paris, 1875, tome 2, pages 7‑9), et, s’agissant d’un prêtre, on peine à croire ce qui y est écrit sur les mœurs de cet étrange compagnon (relation datée de mai 1581) :

      « En ce mois, un nommé Jean Le Voix, conseiller en la Cour de Parlement à Paris, comme il {b} entretînt publiquement la femme d’un nommé Boulanger, procureur en Châtelet, paillardant librement avec elle, au vu et su de tout le monde, < il > advint que cette femme, touchée d’un remords de conscience et ayant regret de sa vie passée, déclara au Voix {c} l’envie qu’elle avait de vivre delà en avant {d} en femme de bien, le priant de ne l’importuner davantage pource que, si elle avait failli par le passé en offensant Dieu et son mari, elle en avait demandé pardon à l’un et à l’autre, et s’était résolue d’en faire pénitence et ne retourner plus jamais à son péché. Le Voix, entendant ces propos, commença à se moquer, et voulant faire d’elle comme de coutume, l’autre ne le voulant endurer et y résistant vertueusement, Le Voix entra en colère et fâché de ce qu’il ne pouvait accomplir son désir, ou à mieux dire sa vilenie, étant contraint de s’en aller, lui dit mille injures et au sortir l’appelant p… et rusée, la menaça de l’accoutrer {e} en femme de son métier. De fait, quelque temps après, cet homme qui n’avait aucune crainte de Dieu, ayant été averti que son mari la menait jouer aux champs une veille de Pentecôte, monte à cheval et prend avec lui quelques ruffisques de Tanchou, {f} qui là chevalant de loin, l’attrapent en un chemin étroit où, en présence de son mari, la firent descendre de cheval ; et lui demandant le nez pour lui couper, n’en pouvant venir à bout, pour la résistance qu’elle leur faisait et l’empêchement de ses mains, lui déchiquetèrent et tailladèrent toutes les joues avec un jeton qui coupait comme un rasoir, instrument dont on sait que les riffiens {e} de Paris se servent ordinairement pour telles exécutions. Ayant fait ce beau coup, s’en reviennent à Paris avec M. le conseiller, {g} contre lequel la Cour, ayant vu et reçu les informations, décerna prise de corps, au moyen de laquelle ledit Le Voix fut contraint de s’absenter ; et par amis essentiellement de la bourse, {h} qui étaient les meilleurs qu’il eût, fit évoquer la cause au parlement de Rouen, où il fut pleinement absous ; et en sortit par la porte dorée, ayant composé avec sa partie à deux mil écus, et lui en ayant coûté deux mil autres à corrompre la justice et acheter la voix et opinion des juges. Et encore qu’un tel acte, fondé sur un adultère, méritât la corde, eu égard au crime et à sa qualité, {i} la vérité est toutefois que si, dès le commencement, il eût confessé le fait à Maître Augustin de Thou, avocat du roi, {j} qui le fut trouver jusques en sa maison pour lui parler, ayant envie de lui faire plaisir, il l’en eût fait sortir pour moins de deux cents écus, et eût tellement étourdi {k} cette affaire qu’il n’en eût jamais été parlé, tant ceux de la justice de ce temps avaient en affection l’observation des lois et commandements de Dieu. La mère du dit Le Voix, {l} damoiselle d’honneur et de mérite, après son arrêt justificatif obtenu au parlement de Rouen et son rétablissement à la Cour, contre l’avis des plus gens de bien d’icelle, fut trouver le roi et la reine pour les remercier ; à laquelle le roi fit réponse qu’elle ne le remerciât point, mais la mauvaise justice qui était en son royaume, car si elle eût été bonne, son fils ne lui eût jamais fait de peine. »


      1. Anvers, 1575, v. note [10], lettre 990.

      2. Quoiqu’il.

      3. Déclara à Le Voix.

      4. Dorénavant.

      5. Habiller, parer.

      6. Un ruffian (ici ruffisque puis ruffien) était un maquereau ou un sbire. Tanchou est un patronyme que je n’ai pas su éclaircir.

      7. Le Voix.

      8. Bourse (ou change), « lieu où les marchands se trouvent pour négocier leurs billets » (Furetière), est à prendre dans un sens proche de celui qu’il avait naguère (avant la mise en ligne des marchés boursiers).

      9. De conseiller au Parlement.

      10. Augustin de Thou, frère cadet de Christophe, alors premier président (v. note [6], lettre 922), fut avocat général de 1567 à 1585 (Popoff, no 155).

      11. Étouffé.

      12. Jean Le Voix était fils de Claude Le Voix, conseiller au Parlement de Paris reçu 1532, mort en 1550, et de Catherine Vaillant de Guelis (Popoff, no 2502), sœur de Germain.

    • Jean Vaillant de Guelis, seigneur du Chastel, avait été reçu conseiller au Parlement de Paris en 1558 et y fut plus tard promu président (Popoff, no 2405). Il était fils de Pierre Vaillant, cousin germain du commentateur de Virgile.

    • V. supra note [6], pour Germain Varade, dont la mère était née Michelle Vaillant de Guelis. Le seul jésuite nommé Varade dont j’ai trouvé une trace dans cette période se prénommait Claude et était principal du Collège de Clermont à Paris. Dans ses Mémoires-journaux sur le règne de Henri iv, Pierre de L’Estoile écrit que le portrait de ce bon père (alors réfugié à Rome) fut brûlé (ou écartelé) en effigie, place de Grève en 1593, sur l’accusation d’avoir induit un dénommé Pierre Barrière à commettre un attentat contre la personne du roi Henri iv.
Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 7 manuscrit, note 7.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8208&cln=7

(Consulté le 25/04/2024)

Licence Creative Commons