À Claude II Belin, le 12 octobre 1646, note 8.
Note [8]

Laurent Joubert (Valence, Dauphiné 1529-Lombert près de Toulouse 1583) avait étudié la médecine à Montpellier où il devint le fils spirituel de Guillaume Rondelet (v. note [13], lettre 14) et obtint le doctorat en 1558. Il succéda en 1566 à son maître comme professeur et à Antoine Saporta (v. note [2] du Naudæana 4) comme chancelier en 1574. Henri iii fit venir Joubert à Paris en 1579.

L’année précédente, il avait publié la première édition du livre qui lui valut le plus de célébrité :

Erreurs populaires au fait de la médecine et régime de santé. Corrigées par M. Laurent Joubert, conseiller et médecin ordinaire du roi et du roi de Navarre, premier docteur régent, chancelier et juge de l’Université en médecine de Montpellier. Celle-ci est de toute l’œuvre, la première partie, contenant cinq livres, avec l’indice des matières, qui seront traitées aux autres. {a}


  1. Bordeaux, Simon Millanges, 1578, in‑8o.

L’épître dédicatoire en est adressée À très haute, très excellente et studieuse princesse, Marguerite de France, très illustre reine de Navarre, fille, sœur et femme de roi, Laurent Joubert, son très humble et très affectionné serviteur, c’est-à-dire à la scandaleuse reine Margot, première et stérile épouse du futur Henri iv (v. note [4], lettre latine 456). Ce texte fort hardi provoqua une controverse, et Joubert dut sérieusement raccourcir et amender celui qui figure en tête de la quinzaine d’éditions ultérieures de son ouvrage.

Les curieux peuvent s’en distraire en comparant cette dédicace avec celle (entre autre) de :

La première et seconde partie {a} des Erreurs populaires touchant la Médecine et le régime de santé. Par M. Laur. Ioubert, Conseiller et Médecin ordinaire du Roi de France et de Navarre, premier Docteur Régent, Chancelier et Juge de l’Université de Médecine de Montpellier. Avec plusieurs autres petits traités, lesquels sont précisés en la page suivante. {b}


  1. Le dédale de cette édition totalise trente livres divisés chacun en six à 19 chapitres.

  2. Rouen, Raphaël du petit Val, 1601, in‑8o. Les petits traités complémentaires sont intitulés :

    • Un mélange et ramas d’autres propos vulgaires et erreurs populaires, tant de lui que de ses amis ;

    • Explication de quelques phrases et mots touchant aucunes maladies ;

    • Remèdes métaphoriques et extravagants ;

    • Remèdes superstitieux, ou vains et cérémonieux ;

    • Propos fabuleux de la vipère, du bièvre [castor], de la salamandre et de l’ours ;

    • Deux paradoxes de lui-même, traduits par Isaac son fils ;

    • Question vulgaire, quel langage parlerait un enfant qui n’aurait jamais ouï parler.

Après son séjour à la cour, Joubert revint à Montpellier poursuivre dans le calme sa brillante carrière d’enseignant et de praticien (R. Desgenettes in Panckoucke). Il était, avec Jean Varanda (v. note [2], lettre 145), Rondelet et François Ranchin (v. note [5], lettre 13), l’un des quelques médecins de Montpellier que Guy Patin estimait.

Ses écrits médicaux ont été réunis un an avant sa mort dans les :

Laurentii Jouberti Valent. Delphin. Regii Medici, Academiæ Monspeliens. Regii Protodidascali, Cancellarii, et Judicis, Operum Latinorum Tomus Primus. Hic omnia complectitur, quæ hactenus fuerunt sigillatim publicata : nunc recens ab autore ipso repurgata, et plurimum adaucta : cum indice locupletissimo. Cui subiectus est Tomus secundus, nunc primum in lucem proditus. Eorum catalogum sexta pagina indicabit.

[Premier tome des Œuvres latines de Laurent Joubert, natif de Valence en Dauphiné, médecin du roi, premier professeur royal, chancelier et juge en l’Université de Montpellier. Y ont été réunis tous les ouvrages qui ont été séparément publiés jusqu’à ce jour, mais désormais personnellement revus et fort augmentés par l’auteur, avec un très riche index. Y a été ajouté le second tome, qui paraît pour la première fois. La sixième page {a} procure une table des matières]. {b}


  1. Index librorum seu Tractatum qui hoc primo tomo continentur [Index des livres ou tratés contenus dans ce premier tome] et Index librorum quos hoc secundum volumen complectitur [Index des livres que contient ce second volume]

  2. Lyon, Stephanus Michael, 1582, in‑fo de 554 pages (premier tome) et 312 pages (second tome).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 12 octobre 1646, note 8.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0137&cln=8

(Consulté le 29/03/2024)

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