À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 8.
Note [8]

Jean-Louis-Charles d’Orléans (1646-1694), comte de Dunois, fils aîné du duc de Longueville (v. note [22], lettre 39) et d’Anne-Geneviève de Bourbon-Condé, duchesse de Longueville (v. infra note [9]) allait devenir duc de Longueville à la mort de son père (1663), puis abandonner ce titre en 1668 à son frère cadet, Charles Paris, pour entrer dans les ordres et se faire jésuite en 1669.

Du premier mariage (1617) de Longueville avec Louise de Bourbon-Soissons (morte en 1637, v. note [6], lettre 35) étaient nés trois enfants dont seule survivait alors l’aînée, Marie d’Orléans (1625-1707) surnommée Mademoiselle de Longueville, future duchesse de Nemours (1657).

Retz (Mémoires, pages 397-399) :

« < Longueville > offrit d’abord à la Compagnie ses services, Rouen, Caen, Dieppe et toute la Normandie, et il la supplia de trouver bon que, pour sûreté de son engagement, il fît loger à l’Hôtel de Ville Madame sa femme, Monsieur son fils et mademoiselle sa fille. {a}

[…] Comme je vis les affaires en pourparler et la salle du Palais en état de n’en rien appréhender, j’allai en diligence prendre Mme de Longueville, mademoiselle sa belle fille et Mme de Bouillon, avec leurs enfants, et je les menai avec une espèce de triomphe à l’Hôtel de Ville. La petite vérole avait laissé à Mme de Longueville […] tout l’éclat de la beauté, quoiqu’elle lui eût diminué la beauté ; et celle de Mme de Bouillon, bien qu’un peu effacée, était toujours très brillante. Imaginez-vous, je vous supplie, ces deux personnes sur le perron de l’Hôtel de Ville, plus belles en ce qu’elles paraissaient négligées, quoiqu’elles ne le fussent pas. Elles tenaient chacune un de leurs enfants entre leurs bras, qui étaient beaux comme leurs mères. La Grève était pleine de peuple jusqu’au-dessus des toits ; tous les hommes jetaient des cris de joie ; toutes les femmes pleuraient de tendresse. Je jetai cinq cents pistoles par les fenêtres de l’Hôtel de Ville ; et après avoir laissé Noirmoutier et Miron {b} auprès des dames, je retournai au Palais. »


  1. Anne-Geneviève, Jean-Louis-Charles et Marie.

  2. Robert ii Miron.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 8.

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(Consulté le 18/04/2024)

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