À André Falconet, le 6 septembre 1649, note 8.
Note [8]

Syllogisme (Furetière) :

« argument composé de trois propositions, lequel a cette propriété que, quand il est en forme, la conclusion s’ensuit nécessairement des deux prémisses, {a} en sorte que si elles sont véritables et nécessaires, la conclusion est convaincante et fait une démonstration, et on l’appelle apodictique. {b} Quand les propositions sont seulement vraisemblables ou contingentes, on l’appelle dialectique ; et quand elles n’ont qu’une fausse apparence de vérité, on l’appelle sophistique. »


  1. La majeure et la mineure (v. note [19], lettre 376).

  2. V. note [21], lettre 500, pour le développement complet d’un syllogisme de Raymond Lulle.

Diaphragme (ibid.) :

« membrane ou muscle nerveux qui sépare la poitrine d’avec le bas-ventre, et qui est comme une espèce de plancher qui est entre les parties vitales et les naturelles, et entre les deux étages du tronc du corps. »

Ciguë (ibid.) :

« herbe ressemblant au persil, qui est d’une excessive froideur. Elle a beaucoup d’usage en médecine, quoique ce soit un poison. Quelques-uns sont devenus fous pour avoir mis en leur potage des feuilles de ciguë au lieu de persil. La ciguë est ennemie du cerveau, comme les cantharides {a} de la vessie et le lièvre marin {b} du poumon. Socrate condamné à mort, {c} but de la ciguë. La ciguë prise en breuvage cause des vertiges et convulsions, trouble la vue et l’entendement, rend les extrémités froides et bouche les conduits de la respiration. La ciguë est aliment à l’étourneau et poison à l’oie. La ciguë fait mieux son effet quand elle est prise avec du vin. La ciguë est moins dangereuse ici que dans les pays chauds. » {d}


  1. V. note [9], lettre 515.

  2. V. note [14], lettre 995.

  3. V. note [4], lettre 500.

  4. V. notes [12], lettre 803, pour l’emploi de la ciguë par voie externe dans le traitement des cancers, et [7], lettre 610, pour le livre de Johann Jakob Wepfer qui a tenté de percer l’énigme de sa toxicité (Bâle, 1679).

Mettre ensemble syllogisme, terme de logique, diaphragme, terme d’anatomie, et ciguë, terme de botanique pharmaceutique, était pour Guy Patin une manière de brocarder le brouillard qui obscurcissait sans doute le raisonnement de son confrère Tardy.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 6 septembre 1649, note 8.

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(Consulté le 25/04/2024)

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