À Charles Spon, le 24 septembre 1649, note 8.
Note [8]

« de la bonne fortune qui s’en va ».

Journal de la Fronde (volume i, fo 101 ro et vo) :

« L’accommodement qui se fit le 17  {a} n’est presque rien. On assure qu’il n’y eut que le gouvernement du Pont-de-l’Arche qui lui fut accordé pour le duc de Longueville et que la reine lui dit que quant à ses intérêts particuliers, elle lui avait assuré la jouissance des villes de Clermont, Stenay et Jametz, par le moyen d’un traité qu’elle avait fait avec Mme de Lorraine, comme vraie héritière de tout ce qui dépend du duché de Lorraine ; laquelle céderait à M. le Prince toutes les prétentions qu’elle pourrait avoir sur ces trois villes, moyennant 800 mille livres qu’on lui donnerait, et que pour le traité de Sedan, elle le ferait régler dans cette semaine afin que le duc de Bouillon fût satisfait. Après cela, Sa Majesté et M. le duc d’Orléans prièrent M. le Prince d’aimer M. le cardinal, à quoi Son Altesse {b} répondit qu’elle ne haïssait personne. […]
M. le Prince en sortant du Palais-Royal, fut chez le duc de Beaufort ; mais ne lui ayant pas rencontré, il lui envoya peu après un gentilhomme pour l’assurer qu’il n’avait rien fait au préjudice de la parole qu’il lui avait donnée. Le soir M. le duc d’Orléans mena M. le cardinal avec le maréchal de Villeroy, M. Tubeuf et quelques autres chez M. le Prince pour souper. L’on remarqua qu’avant que se mettre à table, Son Altesse Royale entra dans le cabinet de M. le Prince avec lui et Son Éminence, et ils y furent un quart d’heure en conférence ; mais il parut bien que cette conférence n’avait produit aucun effet puisque M. le Prince ne parla point à M. le cardinal pendant tout le souper, où Son Éminence parla fort peu, mangea peu et ne but qu’un coup qui lui fut donné par un sien page. Les discours qui s’y tinrent n’étaient que de choses indifférentes. Aussitôt que M. le cardinal entra chez M. le Prince, il y eut des gardes qui se postèrent sur toutes les avenues et lorsqu’il en sortit, il y eut environ 800 chevaux qui l’attendaient sur le Pont-Neuf, lesquels l’escortèrent jusqu’au Palais Royal.
Le 18, Son Altesse Royale mena M. le Prince audit palais pour rendre la visite à M. le cardinal, mais Son Éminence fut très mal satisfaite du traitement que lui fit M. le Prince, qui le morgua et le traita avec grand mépris, ce qui l’affligea si fort qu’elle en devint malade »


  1. Le 17 septembre avec le prince de Condé.

  2. Condé.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 24 septembre 1649, note 8.

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(Consulté le 29/03/2024)

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