À Charles Spon, le 27 octobre 1654, note 8.
Note [8]

Clystère (Furetière) :

« remède ou injection liquide qu’on introduit dans les intestins par le fondement pour les rafraîchir, pour lâcher le ventre, pour humecter ou amollir les matières, pour irriter la faculté expultrice, dissiper les vents, aider à l’accouchement, etc. On fait des clystères d’eau, de son, de lait et particulièrement de décoctions de certaines herbes. On y mêle du miel et autrefois on y mettait du sucre rouge, quelquefois du catholicon {a} et autres drogues. Il y a des clystères rémollitifs, carminatifs, {b} lénitifs et astringents, laxatifs, anodins, etc. Ce mot vient du grec klyo, id est, lavo, abluo. » {c}


  1. « Le sucre rouge est la moelle du sucre telle qu’on la tire des cannes sans être affinée » (ibid.) ; v. note [13], lettre 95, pour le catholicon.

  2. V. notule {l}, note [43] de la Leçon de Guy Patin sur le laudanum et l’opium.

  3. « c’est-à-dire je lave, je nettoie. »

C’est le seul emploi du mot clystère dans les lettres françaises de Guy Patin (il préférait parler de lavement), mais il l’a volontiers employé dans ses autres écrits. Clystère désigne aussi, par métonymie, la grosse seringue dont on se servait pour opérer : l’un des symboles les plus vivaces de la médecine du Grand Siècle, qui mériterait beaucoup mieux à mon avis…

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 27 octobre 1654, note 8.

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(Consulté le 25/04/2024)

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