À Charles Spon, le 1er décembre 1654, note 8.
Note [8]

Cromwell avait décidé de lancer une expédition contre les établissements hollandais de Manhattan. Forte de quatre vaisseaux et de 500 hommes, et commandée par Robert Sedgwick, la flottille s’apprêtait à partir lorsque la nouvelle était arrivée du traité de Westminster qui scellait la paix entre les deux puissances (15 avril 1654, v. note [41], lettre 345). Gustave Lanctôt (Histoire du Canada, tome i, 1960, page 370) :

« Afin d’éviter la perte sèche d’un tel armement, les dirigeants de la Nouvelle Angleterre, sans aucun ordre de Londres, l’envoyèrent attaquer les postes français de l’Acadie, violant sans motif la paix qui régnait alors entre la France et l’Angleterre »

Dès le début des années 1610, capucins (récollets) et jésuites étaient venus évangéliser le Canada, plus communément appelé Acadie ou Nouvelle-France. La colonie fut française de 1620 à 1773, puis passa sous domination anglaise.

Saint-Jean (aujourd’hui Saint-John dans le New-Brunswick) s’était soumis le 27 juillet et Port-Royal (aujourd’hui Annapolis Royal en Nouvelle Écosse) le 16 août. En dépit des conventions signées, le couvent des capucins avait été sauvagement pillé, l’église de Port-Royal incendiée, le P. Léonard de Chartes tué par la soldatesque. Les Français furent évacués (Jestaz). Les sarcasmes de Guy Patin étaient infondés : les jésuites, maîtres religieux du Canada, n’eurent guère à souffrir de l’attaque britannique.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er décembre 1654, note 8.

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(Consulté le 18/04/2024)

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