À André Falconet, le 4 décembre 1665, note 8.
Note [8]

« Je ne donnerai pas de pessaire abortif à la femme enceinte » (engagement du Serment d’Hippocrate).

Le nom d’Élie Béda des Fougerais apparaît en effet deux fois dans L’Histoire amoureuse des Gaules de Bussy-Rabutin (v. note [9], lettre 822), à propos des amours de Mme de Châtillon (pages 197‑202, tome i de l’édition établie par Paul Boiteau [Paris, P. Jannet, 1856], et en termes un peu différents, pages 595‑596 de l’édition donnée par J. Prévot, Libertins du xviie s., tome ii) :

« Ces dégoûts ne retardèrent pas aussi le voyage que le duc de Nemours {a} devait faire en Flandre pour amener au parti du prince {b} un secours d’étrangers ; mais la véritable cause de son impatience était le désir de revoir Mme de Châtillon, {c} qu’il aimait toujours plus que sa vie. Il vint donc passer à Paris, où il la revit et la mit dans le malheureux état que l’on peut appeler l’écueil des veuves. Lorsqu’elle s’aperçut de son malheur, elle chercha du secours pour s’en délivrer. Des Fougerais, célèbre médecin, entreprit cette cure, et ce fut dans le temps qu’il la traitait de cette maladie que M. le Prince revint de Guyenne à Paris et amena avec lui La Rochefoucauld. […] Ce prince se trouvant quelque disposition à devenir amoureux de la duchesse, La Rochefoucauld l’échauffa encore davantage par le grand désir qu’il avait de se venger du duc de Nemours.
[…] Lorsque le prince devint amoureux de Mme de Châtillon, elle était entre les mains de des Fougerais, qui se servait de vomitifs pour la tirer d’affaire. Le prince, qui était sans cesse auprès de son lit, lui demandait quelle était sa maladie ; elle lui dit qu’elle croyait être empoisonnée. Cet amant, désespéré de voir sa maîtresse en danger de la vie, disait à l’apothicaire qui la servait qu’il le ferait pendre ; celui-ci, qui n’osait se justifier, allait dire à Bordeaux, {d} qui avait épousé Ricoux, que, si on le pressait trop, il dirait tout. Enfin les remèdes firent l’effet qu’on s’était promis. »


  1. Amédée.

  2. Condé (Tyridate).

  3. Angélie.

  4. Mlle de Châtillon.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 4 décembre 1665, note 8.

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(Consulté le 29/03/2024)

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