À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657, note 8.
Note [8]

Pages 61‑62 (Ulm, 1660) :

In diaphragmate nota venas phrenicas per quas pus sæpe e pectore purgatur, qua de re vide Severinum in abscess. Galenus enim vidit jam olim pus ex vomica in pulmone rupta per urinam excretum 6. loc. aff. c. 5. quem falsitatis non insimulasset Matthiolus epist. ad Jul. Alex. si Anatomem penitius scivisset.

[On connaît dans le diaphragme des veines phréniques, par lesquelles s’évacue souvent du pus venant du thorax : voyez là-dessus Severino {a} sur les abcès. Jadis, Galien, au chapitre 5 du 6e livre des Lieux affectés, vit déjà du pus qui avait jailli du poumon en vomique être excrété par voie urinaire ; s’il avait mieux connu l’anatomie, Matthiole dans une lettre à Jul. Alexand. {b} ne l’aurait pas accusé de fausseté]. {c}


  1. Marco Aurelio Severino, v. note [31], lettre 150.

  2. Petri Andreæ Matthioli Senensis Medici Epistolarum Medicinalium Libri Quinque [Cinq livres d’épîtres médicales de Pietro Andrea Matthioli, {i} médecin natif de Sienne], {ii} lettre non datée écrite à Julius Alexandrinus, archiatre impérial, {iii} Tractatur an fracta pulmonis vomica pus quandoque (ut Galenus inquit) per urinæ meatus excerni possit [Traitant de la question de savoir si, en cas de vomique par rupture d’un abcès du poumon, du pus peut parfois (comme dit Galien) être évacué par l’urètre], avec cette conclusion (page 6) :

    Quo sit ut facile existimem hac in re (si tamen hoc liceat affirmare) aberrasse Galenum. Quamobrem non desunt etiam docti viri, qui putent, quod si tamen fiat huiusce puris ad vesicam transmissio, transmitti id ad venam sine pari, quam Græci αζυγον vocant, vel ad alias fortasse, quæ circa pulmones vel thoracem habentur, et inde in venam cavam, in renes et in vesicam

    [Si bien que je croirais sans peine que là-dessus (pour autant qu’il me soit permis de l’affirmer) Galien s’est fourvoyé. C’est pourquoi il ne manque pas de savants hommes pour penser que si du pus de cette nature se transmet pourtant à la vessie, il le fait en passant par une veine impaire, que les Grecs appellent azygos, {iv} ou peut-être par d’autres veines, qui naissent autour des poumons ou du thorax, et gagnent ensuite les reins et la vessie].

    1. Pierre-André Matthiole, v. note [42], lettre 332.

    2. Prague, Vincentius Valgrisius, 1561, in‑fo.

    3. V. note [24], lettre 1020.

    4. En anatomie humaine, la veine azygos est une veine unique (sans sœur, impaire), qui monte sur la droite du rachis depuis le diaphragme jusqu’à la veine cave supérieure dans laquelle elle termine sa course.

    Bien qu’il l’eût prononcé avant la découverte de la circulation du sang, la postérité a amplement approuvé le jugement de Matthiole sur Galien.

  3. La lettre de Thomas Bartholin, datée du 30 septembre 1663 (v. ses notes [9] et [10]), contient une autre discussion sur la communication des abcès purulents entre l’abdomen et le thorax, par la voie de fistules.

À quoi Johann Daniel Horst a ajouté :

Res tamen rarior est, adeo ut Illustrissimus Guido Patin, Riolani in cathedra Successor longe dignissimus, ab annis 33. ter saltem viderit.

[Le fait est pourtant si rare que le très illustre Guy Patin, très honoré successeur de Riolan dans sa chaire royale, ne l’a vu que trois fois en 33 ans]. {a}


  1. Sans mention du commentaire (extravagant) de Nicolas Piètre que Patin avait ajouté à sa remarque.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657, note 8.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1120&cln=8

(Consulté le 26/04/2024)

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