À Claude II Belin, le 6 février 1634, note 9.
Note [9]

Guy Patin vénérait François Rabelais (Chinon entre 1483 et 1500-Paris 1553), comme Charles Patin et Jacob Spon l’ont souligné la Préface de la première édition des Lettres (1683) et ses auteurs :

« M. Patin était un des plus spirituels et des plus agréables railleurs qui fût en France, et non pas de ces railleurs qui rient les premiers de leurs bons mots. Il disait les choses avec un froid de stoïcien, mais il emportait la pièce, et sur ce chapitre il eût donné des leçons à Rabelais. On disait qu’il avait commenté cet auteur, et qu’il en savait tout le fin. C’est ce qui le fit accuser d’être un peu libertin. {a} La vérité est qu’il ne pouvait souffrir la bigoterie, la superstition et la forfanterie ; mais il avait l’âme droite et le cœur bien placé. »


  1. V. note [9], lettre 60.

V. note [53] du Borboniana 10 manuscrit pour la longue vie monastique de Rabelais chez les frères mineurs (franciscains), puis dans l’Ordre de saint Benoît. Il a brièvement quitté le froc pour devenir médecin : bachelier de l’Université de médecine de Montpellier en 1530, puis docteur deux ans plus tard, il a peu contribué aux progrès de l’art de soigner : v. notes [8], lettre 288, notule {d}, pour sa contribution aux études hippocratico-galéniques, et [2], lettre 597, pour son édition partielle des Epistolarum medicinalium Manardi [Épîtres médicales de Manardi] (Lyon, 1532). Avec absolution de Rome, il redevint bénédictin au bout de quelques années et finit ses jours comme curé de Meudon (v. notes [16], lettre 240, et [3], lettre 619).

Rabelais nous a surtout laissé cinq livres immortels que Patin a volontiers cités dans sa correspondance :

  • Pantagruel (1532, sous le pseudonyme d’Alcofribas Nasier) ;

  • Gargantua (1535, qu’on place désormais devant le Pantagruel, fils de Gargantua) ;

  • Tiers Livre (1546) ;

  • Quart Livre (1552) ;

  • Cinquième livre ou L’Île sonnante (posthume, 1564, d’authenticité douteuse).

  • Patin a aussi puisé dans la Pantagruéline prognostication certaine, véritable, et infaillible, pour l’an perpétuel, nouvellement composée au profit et avisement de gens étourdis et musards de nature, par Maître Alcofribas architriclin dudit Pantagruel (1542).

Dans un article intitulé Rabelais entre bibliophilie et lecture érudite : sur un exemplaire du Tiers Livre de 1552 (Études rabelaisiennes, Genève, Droz, 2015, tome liv, pages 71‑95), Raphaël Cappellen a procuré l’analyse érudite d’une rare exemplaire du Tiers Livre, couverte d’annotations manuscrites anonymes, qui a appartenu à Patin, mais dont il n’a pas parlé dans sa correspondance.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 6 février 1634, note 9.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0017&cln=9

(Consulté le 20/04/2024)

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