À Claude II Belin, le 13 mai 1636, note 9.
Note [9]

Pierre i Du Moulin (Buhy, Val-d’Oise, 1568-Sedan 1658), élevé dans la religion protestante, avait été sauvé par une servante lors du massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572, v. note [30], lettre 211) ; il avait mené ses études à Sedan puis en Angleterre. À 24 ans, il avait été nommé professeur de philosophie à Leyde et sept ans après, en 1590, pasteur à Charenton (v. note [18], lettre 146) où il prit rapidement rang parmi les plus savants théologiens de l’Église protestante. En 1615, le roi Jacques ier d’Angleterre l’avait fait venir pour tenter de fédérer les différentes communions protestantes de son pays, mais Du Moulin, faute de souplesse, avait échoué. Devenu professeur de théologie à l’Académie de Sedan, il aurait voulu revenir à Charenton, mais Louis xiii lui interdit d’y remettre les pieds jusqu’en 1625. Il avait quitté Paris en 1628 pour se rendre à La Haye, puis revenir à Sedan, où il mourut âgé de 90 ans. Ardent défenseur du calvinisme le plus orthodoxe, Du Moulin mit une particulière énergie à condamner les arminiens (v. note [7], lettre 100) (G.D.U. xixe s.).

Parmi les nombreux ouvrages qu’il a publiés, Guy Patin, fort amateur de théologie protestante, citait ici le :

Petri Molinæi Hyperaspistes, sive Defensor Veritatis adversus calumnias et opprobia ingesta in veram religionem a Sylvestro Petrasancta, Iesuita Romano. Opus in tres libros digestum, quibus maxima pars controversiarum inter nos et Ecclesiam Romanam excutitur, et aperitur mysterium iniquitatis.

[Hyperapistes {a} ou le Défenseur de la vérité contre les calomnies et les infamies proférées par Silvestro Petrasancta, {b} jésuite romain. Ouvrage divisé en trois livres qui dissipe la plus grande partie des controverses existant entre nous et l’Église romaine, et qui découvre le secret de l’iniquité]. {c}


  1. Le Protecteur, Υπερασπιστης : peut-être (à un p près) une anagramme ironique du mot « hyperpapiste » ?

  2. Silvestro Petrasancta (Rome 1590- ibid. 1647), jésuite polémiste et héraldiste, avait publié les :

    Notæ in epistolam Petri Molinæi ad Balzacum, cum Responsione ad Hæreses, errores et calumnias eius, ac Vindiciis Urbis Romæ et Pontificis Romani.

    [Notes sur la lettre de Pierre Du Moulin à Balzac, avec réponse contre ses hérésies, ses erreurs et ses calomnies, et ses attaques de Rome et du pape]. {i}

    1. Anvers, Baltazarus Moretus, 1634, in‑8o.
  • Genève, Jacques Chouët, 1636, in‑8o

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    Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 13 mai 1636, note 9.

    Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0029&cln=9

    (Consulté le 19/04/2024)

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