À Claude II Belin, le 12 novembre 1639, note 9.
Note [9]

« si le veut celui qui, comme il l’a voulu, a fait toutes choses. »

Gaucher, dit Scévole i de Sainte-Marthe (Loudun 1536-ibid. 1623) trouvant son prénom trop rustique pour un homme de bonne famille, sachant le latin, le grec et l’hébreu, le traduisit en celui de Scévole (scævola, gaucher en latin). Sous les règnes de Henri iii et de Henri iv, Sainte-Marthe fut d’abord contrôleur général des finances dans le Poitou (1571) puis, en 1579, maire et capitaine de Poitiers et bientôt après, trésorier de France dans la généralité de cette ville. Député aux états de Blois en 1588, il se fit remarquer par son zèle royaliste et combattit courageusement les ligueurs. Quand Poitiers passa à leur parti, malgré ses efforts pour l’en empêcher, il se retira à Tours. En 1589, Sainte-Marthe revint dans le Poitou, ayant pour mission de revendiquer les biens des catholiques qui avaient été confisqués par les réformés. Il contribua pour une grande part à la soumission de Poitiers en 1594. Enfin, après avoir été maire de Poitiers, il retourna à Loudun où il mourut, laissant huit enfants qu’il avait eus de sa femme Renée de La Haye, fille du seigneur de Malaguet. Les Œuvres de Sainte-Marthe (traductions en vers français et divers genres de poésie, Paris, 1569 et 1579) et ses Elogia (Poitiers, 1606, v. note [13], lettre 88) eurent de son vivant un grand succès (G.D.U. xixe s.).

À Loudun, Sainte-Marthe avait créé une académie littéraire informelle que fréquentèrent deux célébrités de la ville, Théophraste Renaudot (v. note [6], lettre 57) et Urbain Grandier (v. note [1], lettre 18), qui prononcèrent son oraison funèbre (v. note [5], lettre 1018).

Guy Patin ne publia jamais ce qu’il appelait ici ses Illustres (dont subsiste peut-être un manuscrit, v. note [4], lettre 829) ; il souhaitait s’y inspirer des Elogia de Sainte-Marthe (v. note [13], lettre 88). Dans la lettre qu’il a écrite à ses fils, Abel et Louis de Sainte-Marthe, le 19 septembre 1630, Patin leur a dit toute l’admiration qu’il avait pour leur père ; mais ils ne publièrent pas les vers qu’il avait écrits à sa gloire.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 12 novembre 1639, note 9.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0048&cln=9

(Consulté le 19/04/2024)

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