À Claude II Belin, le 12 octobre 1641, note 9.
Note [9]

« du mouvement du Soleil ou de la Terre selon Copernic. »

Très illustre savant polonais, Nicolas Copernic (Mikolaj Kopernik, Toruń 1473-Frauenburg 1543) était mathématicien, astronome et médecin. Après de longues études à l’Université de Padoue, il rentra dans son pays natal pour devenir chanoine de divers évêques, exercer la médecine et s’adonner à ses recherches. Il fut le premier à établir et à écrire que la Terre n’occupe pas le centre de l’Univers, mais que, comme les autres planètes, elle tourne sur elle-même et autour du Soleil ; et ce contre l’opinion établie dans l’Antiquité et adoptée par l’Église.

En 1530, il avait achevé la rédaction de ses :

Nicolai Copernici Torinensis de Revolutionibus orbiumcœlestium, Libri v.

Habes in hoc opere iam recens nato, et ædito, studiose lector, Motus stellarum, tam fixarum, quam erraticarum, cum ex veteribus, tum etiam ex recentibus observationibus restitutos : et novis insuper ac admirabilibus hypothesibus ornatos. Habes etiam Tabulas expeditissimas, ex quibus eosdem ad quodvis tempus quam facillime calculare poteris. Igitur eme, lege, fruere.

Α’γεωμετρητος ουδεις εισιτω.

[Cin livres de Nicolas Copernic, natif de Thorn, sur les révolutions des sphères célestes. {a}

Tu as en cet ouvrage tout récemment conçu et mis au jour, studieux lecteur, les mouvements des astres, tant fixes que vagabonds, établis à partir des observations anciennes comme récentes ; ils sont en outre parés d’hypothèses nouvelles et admirables. Tu y as aussi des tables tout à fait commodes à l’aide desquelles tu pourras très facilement calculer ces mouvements à tout moment de l’année. Achète-le donc, lis-le et tires-en profit.

Que nul n’entre s’il ignore la géométrie]. {b}


  1. Nuremberg, Ioh. Petreius, 1543, in‑fo illustré de 408 pages. L’exhortation au lecteur est imprimée sous le titre.

    La préface de l’auteur est dédiée au pape Paul iii (v. note [45] du Naudæana 3).

  2. Devise réputée inscrite sur le fronton de l’Académie de Platon, avec ουδεις au lieu de μηδεις, synonymes signifiant « nul ».

Ce livre fut tardivement mis à l’Index pontifical (1616). La Réforme de l’astronomie a donc été contemporaine de celle de la religion, mais Copernic resta catholique et n’eut pas à souffrir de sa théorie. En la démontrant par des observations stellaires directes, ce fut Galilée qui, un siècle plus tard, eut à endurer les foudres de Rome (v. note [19], lettre 226).

Guy Patin a ajouté dans la marge toute cette fin de phrase, depuis « du prix des monnaies… » ; son érudition n’englobait guère les sciences exactes (y compris en médecine).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 12 octobre 1641, note 9.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0061&cln=9

(Consulté le 29/03/2024)

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