À Charles Spon, le 22 décembre 1651, note 9.
Note [9]

Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome ii, page 136, décembre 1651) :

« Autres < nouvelles > de la cour du 2 de ce mois portent que l’armée du prince, de neuf à dix mille hommes, ayant passé à Tonnay-Boutonne, était près du quai Charroux, grand marais du pays desséché, dit la Petite-Flandre ; et celle du comte d’Harcourt, de sept à huit mille hommes de tout autre valeur, de l’autre côté dudit quai, vers Surgères, où ledit comte avait laissé ses bagages pour marcher et combattre plus légèrement, le prince qui s’était retiré au delà de la Boutonne ayant fait rompre après soi le pont de Tonnay. »

Surgères (Charente-Maritime) se trouve entre Niort et La Rochelle. Tonnay-Charente et Tonnay-Boutonne sont à une vingtaine de kilomètres au sud, l’une sur la Charente, près de son embouchure (actuelle ville de Rochefort), l’autre sur son affluent, la Boutonne, une vingtaine de kilomètres à l’intérieur des terres. Après la prise de La Rochelle (v. note [19], lettre 274), ça n’était donc pas Condé, mais le comte d’Harcourt qui avait installé ses bases arrière à Surgères pour aller combattre les condéens postés à Tonnay-Charente. Inférieur en nombre, Condé préféra se retirer sur la rive gauche (sud) de la Charente, à La Bergerie. Harcourt parvint à reconstituer le pont de bateaux que l’armée rebelle avait utilisé pour sa retraite, mais ne sut pas profiter de l’occasion pour enfoncer l’ennemi (La Rochefoucauld, page 232) :

« On escarmoucha quelque temps, sans perte considérable de part ni d’autre, et l’infanterie de M. le Prince étant arrivée, il fit faire un long retranchement vis-à-vis du pont de bateaux, laissant la prairie et la rivière entre le comte d’Harcourt et lui. Les deux armées demeurèrent plus de trois semaines dans les mêmes logements sans rien entreprendre, et se contentèrent l’une et l’autre de vivre dans un pays fertile et où toutes choses étaient en abondance. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 22 décembre 1651, note 9.

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(Consulté le 28/03/2024)

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