À Charles Spon, le 16 janvier 1652, note 9.
Note [9]

En dépit de l’agitation provoquée par le retour imminent de Mazarin, la reine et le roi, pour marquer le maintien de toute leur souveraineté, avaient décidé de réunir le Grand Conseil à Poitiers. Le duc d’Orléans, appuyé par la « vieille Fronde », Beaufort et le coadjuteur, usa de tous les stratagèmes pour retarder le départ de ceux à qui la cour envoyait convocation sur convocation depuis la mi-décembre. Que le premier président du Parlement et garde des sceaux, Mathieu i Molé, obéît, c’était pour les Parisiens se coucher devant la reine et admettre le retour du cardinal au pouvoir. Molé portait alors le surnom de « la médaille » à cause de son double jeu entre le parti des princes et celui de la cour, et ce fut la cour qui l’emporta.

Journal de la Fronde (volume i, fo 529 ro, décembre 1651) :

« Le 26 au matin, M. le premier président reçut nouvel {a} ordre par courrier exprès de partir toutes choses cessantes pour aller à la cour avec le Conseil. Le maréchal de l’Hospital, M. du Plessis-Guénégaud et M. de Saintot s’étant trouvés chez lui lorsque cet ordre arriva, il les pria de l’aller faire voir à Son Altesse Royale, ce qu’ils firent ; et elle {b} leur dit que cela n’empêchait pas qu’elle ne fût d’avis que M. le premier président remît son départ jusqu’à l’arrivée du courrier qu’elle avait envoyé à la cour {c} puisqu’il était attendu dans le 28e ; et que la conséquence de cette affaire méritait bien, pour le moins, un retardement de deux jours ; mais l’ordre était si pressé que le premier président résolut, avec M. de La Vieuville et M. du Plessis-Guénégaud, de partir dès le lendemain au matin, ce qu’ils firent, nonobstant la crainte qu’ils avaient d’être arrêtés par le peuple. Ce fut le sujet pour lequel le marquis de La Vieuville partit dès 5 heures du matin avec M. Jeannin-Castille, trésorier de l’Épargne, et tous les autres financiers, excepté M. d’Aligre qui est demeuré ici en qualité de directeur. »


  1. C’était le troisième.

  2. S.A.R., Gaston d’Orléans.

  3. Le soir du 23 décembre.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 janvier 1652, note 9.

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(Consulté le 28/03/2024)

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