À Charles Spon, le 16 août 1654, note 9.
Note [9]

Dans sa lettre suivante, Guy Patin a dit qu’Étienne Touvenot (ou Thouvenot), natif de Lorraine (vers 1624-Turin 1695), était alors chirurgien de l’hôpital des Incurables à Paris. Touvenot n’a laissé aucun écrit imprimé.

La Liste funèbre des chirurgiens de Paris (pages 161‑164), confirme sa nomination de premier chirurgien à la cour de Savoie. Attaché dans un premier temps à Christine de France (Madame Royale), il fut continué dans sa charge et servit son fils, le duc Charles-Emmanuel ii. La même Liste ajoute que Touvenot :

« fut toujours fort estimé à la cour et à la ville, tant pour son habileté dans son art que pour son affabilité et ses manières compatissantes à l’égard des malades qu’il traitait, ainsi que pour sa charité envers les pauvres […]. On attribue au Sr Touvenot assez communément parmi les chirurgiens l’invention de l’instrument qu’on nomme trocart, dont on se sert à présent pour vider l’eau du ventre des hydropiques et celle qui forme des hydrocèles. Il est vrai qu’une sonde canulée à l’extrémité de laquelle il y avait un poinçon, dont le Sr Touvenot se servait pour tirer des liqueurs étrangères contenues dans la poitrine, peut avoir donné aux chirurgiens la première idée de cet instrument, mais il est probable qu’une aiguille triangulaire canulée que Scultet dans son Arsenal de chirurgie {a} a fait représenter sur la planche 12e de ses instruments, fig. xvii, qu’il employait pour la paracentèse du bas-ventre, a encore plus contribué à mettre le trocart dans l’état où nous l’avons. ».


  1. Armamentarium chirurgicum [Arsenal chirurgical] de Johannes Scultetus (v. note [2], lettre latine 390) ; dans l’édition française de 1675, cette « sonde canulée » correspond à la figure xvii de la table xiii, accompagnée de cette légende (page 33) :

    « Instrument composé d’une aiguille trangulaire, a, et d’une canule ailée, B, avec laquelle on perce le nombril des hydropiques et le scrotum dans la hernie aqueuse [hydrocèle], pour en vider l’eau ; cet instrument est poussé jusqu’à la petite étoile de la canule ; ensuite l’aiguille est retirée et la canule seule poussée jusqu’à l’aile, et laissée dans l’abdomen sans aucune crainte de danger. »


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 août 1654, note 9.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0364&cln=9

(Consulté le 29/03/2024)

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