À Charles Spon, le 25 août 1654, note 9.
Note [9]

Chéruel, tome i, pages 290‑291 :

« Un accident {a} empêcha le cardinal de Retz de donner suite à l’audacieux projet de se rendre à Paris pour exciter l’ardeur de ses partisans et rallumer la guerre civile. Il […] fut obligé d’aller se faire soigner en Bretagne dans les domaines de sa famille. Il se rendit chez le duc de Retz, à Machecoul (Loire-Inférieure). {b} Ces événements enlevèrent à l’évasion du cardinal de Retz une partie de sa gravité ; cependant, elle fournit l’occasion à tous les factieux de s’agiter et de troubler Paris : les curés par leurs prédications, et le Parlement par des assemblées dont le tumulte rappelait les désordres de la Fronde ; enfin, sous le nom de rentiers, les anciens frondeurs reparurent, attaquèrent le gouvernement et menacèrent Mazarin. Il y eut des placards affichés, des libelles publiés et même on éleva une potence où le cardinal fut pendu en effigie. L’abbé Fouquet s’empressa d’en donner avis à Mazarin ; mais le ministre ne s’émut guère de ces vaines agitations. Sa conduite et celle de ses partisans montrèrent combien depuis deux ans l’autorité royale s’était affermie. Les opérations militaires ne furent point suspendues, et les succès brillants remportés par Turenne contribuèrent à calmer les esprits et à rétablir l’ordre dans Paris. L’abbé Fouquet et le procureur général s’y étaient activement employés. Dans une lettre du 19 août, ils avaient fait connaître à Mazarin la situation de Paris et les mesures à prendre : saisir tous les revenus du cardinal, chasser du chapitre les factieux et les emprisonner, s’opposer énergiquement à ce que le prélat démissionnaire fût reconnu en qualité d’archevêque de Paris et s’adresser, pour le remplacer, à l’archevêque de Lyon comme primat des Gaules, {c} enfin fournir au maréchal de La Meilleraye, gouverneur de Bretagne, les ressources nécessaires pour s’emparer de Retz ou le forcer à quitter la Bretagne. Le cardinal approuva ces mesures. »


  1. Une blessure à l’épaule en tombant de cheval lors de son évasion (v. note [3], lettre 364).

  2. Aujourd’hui Loire-Atlantique.

  3. V. note [37] du Borboniana 6 manuscrit.

L’issue du siège d’Arras devenait un enjeu politique de première importance.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 25 août 1654, note 9.

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(Consulté le 29/03/2024)

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