À Hugues II de Salins, le 27 mars 1655, note 9.
Note [9]

« De la circulation du sang ».

La page 593 des Opera anatomica vetera… [Œuvres anatomiques anciennes…] de Jean ii Riolan (publiées en 1649, v. note [25], lettre 146) est l’antépénultième du long chapitre xx sur la saignée (Quod vera methodus medendi per venæ sectionem, ex circulatione sanguinis clarius innotescit, et obiter demonstratur, quantum Hippocrati et Galeno usitata fuerit ? [Comment la circulation du sang fait-elle clairement connaître et démontre-t-elle, chemin faisant, la véritable méthode de remédier par la phlébotomie, dans la mesure où Hippocrate et Galien y ont recouru ?], (pages 584-595) du Liber de Circulatione sanguinis [Livre sur la Circulation du sang]. On y lit ces phrases sur Simon ii Piètre (oncle maternel de Jean ii Riolan) :

Propterea præstantissimus Medicus Simon Pietreus, dicere solebat libros Hippocratis seminaria totius Medicinæ continere, præclara nostræ artis documenta apud ipsum reperiri, quæ non intelligit, nisi peritus Medicus, et in operibus artis exercictatus, et in eius lectione diu multumque versatus : se multiores accurate legisse Hippocratem per triginta annos, et ætatis suæ quinquagesimo quinto, quo denatus est, se nunc post multas cogitationes, et experimenta, Hippocratis arcana divina solis sapientibus cognita et comperta intelligere, et ex eius præceptis nunc posse recte Medicinam exercere. […] Empiricorum impudentiam cognosces, qui audent Hippocratem appellare Empiricum : fuit omnium qui Medicinam exercuerunt maxime experiens, et experimentorum spectator, iisque omnia comprobavit, quæ multis fretus rationalibus argumentis invenit, potissimumque rationi corporum incidendorum operam dedit, ut quæ mirum in modum ad artem conferat.

[C’est pourquoi Simon Piètre, médecin très éminent, avait coutume de dire que les livres d’Hippocrate contiennent les fondements de toute la médecine, qu’on y trouve les lumineux enseignements de notre métier ; qu’on ne peut les comprendre si on n’est pas un médecin expérimenté et bien exercé aux opérations de l’art, et si on ne s’est pas souvent et longtemps consacré à leur lecture ; que lui-même avait lu de nombreuses fois Hippocrate avec attention pendant trente années et que quand il est mort, dans sa 55e année d’âge, il comprenait alors, après quantité de réflexions et d’observations, les divins secrets d’Hipocrate, que seuls connaissent et découvrent les sages ; et que, grâce à ses préceptes, il pouvait alors exercer correctement la médecine. (…) Vous connaîtrez l’impudence des empiriques qui osent appeler Hippocrate un empirique : il fut le plus entreprenant de tous ceux qui ont exercé la médecine et l’observateur des expériences, et il leur a fait connaître pour vrai tout ce qu’il a trouvé, fort de multiples arguments rationnels ; et surtout, pour ses admirables contributions au progrès de l’art, il a prêté attention à la dissection des cadavres]. {a}


  1. La pratique de la dissection anatomique par Hippocrate reste débattue.

V. notes [5], lettre 15, et [25], lettre 150, pour l’éloge que Jean ii Riolan a donné de Simon ii Piètre dans la préface de son Encheiridium anatomicum et pathologicum [Manuel anatomique et pathologique, 1648].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 27 mars 1655, note 9.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0396&cln=9

(Consulté le 24/04/2024)

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