À Charles Spon, le 26 juillet 1655, note 9.
Note [9]

Jean Morisot (né à Dole vers 1510) acquit une très grande variété de connaissances et se fit recevoir docteur en médecine. Son goût pour les lettres et la poésie le firent décrier par ses confrères et même exclure d’une chaire de médecine qu’il occupait à Dole. À partir de ce moment, il donna des leçons de grec et de latin.

Outre 45 ouvrages en prose et en vers restés manuscrits, on a de lui quelques livres imprimés, dont celui que citait ici Guy Patin :

Ioannis Morisoti Medici Colloquiorum libri quatuor, ad Constantinum filium. Eiusdem, Libellus de Parechemate, contra Ciceronis calumniatores. Cui adiectus est eorum, quæ conscripsit, operum catalogus.

[Quatre livres des colloques {a} de Jean Morisot, médecin, pour son fils Constantin. Opuscule du même auteur sur le paréchème, contre les calomniateurs de Cicéron. On y a ajouté le catalogue des œuvres qu’il a écrites]. {b}


  1. Ces livres, composés chacun de dix à vingt dialogues, sont intitulés : 1. Adolescentes [Adolescents] ; 2. Iuvenes [Jeunes hommes] ; 3. Viri [Hommes mûrs] ; 4. Senes [Vieillards].

  2. Bâle, sans date, Ioan. Oporinus, in‑8o de 285 pages ; l’épître de l’auteur à son fils est datée de Dole le 31 octobre 1549.

Un paréchème est un défaut de langage où l’on place l’une à côté de l’autre des syllabes de même son. Un vers de Cicéron était le motif du débat (Fragments au sujet de son propre consulat, frag. 7) :

O fortunatam natam me consule Romam !

[Ô Rome fortunée, née sous mon consulat !]

Juvénal a ironiquement repris ce vers maladroit dans sa Satire x (vers 122), mais Morisot (livre cité supra, pages 269‑285) entendait prouver contre bien d’autres que Cicéron était là aussi bon poète qu’orateur.

Henri Joseph Guillaume Patin (1793-1876, sans lien de parenté avec Guy) a consacré une longue étude à Cicéron dans le tome second de ses Études sur la poésie latine (Paris, Hachette et Cie, 1875, in‑8o) : il y cite et commente l’avis de Quintilien (v. note [4], lettre 244) sur ce fameux vers dissonant (chapitre viii, pages 430‑431).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 26 juillet 1655, note 9.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0408&cln=9

(Consulté le 29/03/2024)

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