Cardinal
S.R.E. (Sacræ Romanæ Ecclesiæ) cadinalis [cardinal de la sainte Église romaine] : prince de l’Église, qui a voix active et passive dans le conclave lors de l’élection des papes. Cardinalis, purpuratus Ecclesiæ Princeps [prince empourpré de l’Église]. Les cardinaux composent le Conseil et le Sénat du pape. Un chapeau de cardinal, est un chapeau rouge ; et on dit absolument, qu’un homme « prétend au chapeau » ou qu’il « a eu un chapeau », pour dire qu’il prétend à être cardinal, qu’il est devenu cardinal. Cardinal neveu est celui qui est neveu du pape vivant.
Les cardinaux sont divisés en trois ordres : 6 évêques, 50 prêtres et 14 diacres (tonsurés mais non ordonnés prêtres). Ces 70 ecclésiastiques forment le Sacré Collége, Sacrum purpuratorum patrum Collegium, Collegium Cardinalium, Sacrum Collegium. Le Consistoire est une assemblée partielle de cardinaux que le pape a librement choisis pour délibérer avec lui.
Le pape doit être pris du sacré Collége et choisi d’entre les cardinaux. Quand le pape veut créer des cardinaux, après avoir écrit les noms de ceux qu’il veut élever à cette dignité, il assemble le Consistoire et dit aux cardinaux : Habetis fratres [Vous avez des frères], puis il fait lire les noms qu’il a écrits. Saint Bernard dit que les cardinaux doivent être pris de tout le monde, puisqu’ils doivent le juger, et les plus parfaits qu’il est possible, parce qu’il est plus aisé de venir bon à la Cour que d’y devenir bon.
Le cardinal-évêque d’Ostie précède tous les cardinaux, il consacre le pape. Les six cardinaux-évêques qui sont comme les vicaires du pape, portent le titre des évêchés qui leur sont attribués. Pour les cardinaux-prêtres et diacres, ils ont tous des titres tels qu’ils leur sont assignés.
Le décret du pape Urbain viii par lequel il est ordonné que les cardinaux seraient traités d’Éminence, est de l’année 1630. Avant cela on les traitait d’illustrissimes (Trévoux).

Le sacré Collège était un subtil mélange de diverses nationalités où prédominaient les Italiens (sans que ce mot eût alors le sens qu’il a aujourd’hui car la Péninsule était une mosaïque d’États indépendants). En principe, chaque souverain étranger proposait les noms des prélats qu’il souhaitait voir promus au cardinalat, et le pape en disposait. Outre leur sacerdoce, les cardinaux exerçaient de hautes fonctions politiques et diplomatiques, qui prenaient toute leur importance lors de l’élection pontificale, car elle influençait puissamment les équilibres spirituels et temporels de la chrétienté. Les gens soucieux des affaires internationales, comme était Guy Patin, attachaient donc grande importance aux nominations cardinalices. Richelieu et Mazarin sont (en France) deux remarquables exemples des éminentes fonctions temporelles que pouvainet jour les cardinaux