Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-4, note 40.
Note [40]

L’épigramme citée de Martial est intitulée « Contre Symmachus » :

« J’étais indisposé, mais tu vins chez moi, Symmachus, accompagné de cent élèves. Cent mains glacées par l’Aquilon m’ont touché : je n’avais pas la fièvre, Symmachus, je l’ai maintenant. »

Jean Bernier a été l’un des auteurs les plus diserts sur ce médecin romain dénommé Symmachus, à la page 93 de ses Essais de médecine… (Paris, 1689, v. supra note [12]) :

« Symmachus, autre médecin de l’empereur Claude, est marqué dans Suétone pour avoir donné un avis à ce prince, qui l’obligea à donner une déclaration en faveur de ceux qui étaient pressés de quelques infirmités naturelles. {a}

Pedere namque dixit non inutile
Symmachus
. {b}

C’était, raillerie à part, non seulement un bon médecin, mais encore un brave soldat, quoique Martial semble s’être diverti à ses dépens. » {c}


  1. Tout cela est pure invention de Bernier, reprise par les rédacteurs de L’Esprit de Guy Patin : Suétone n’a nulle part parlé de Symmachus dans ses Vies des douze Césars, et je n’ai rien trouvé attestant qu’il a été médecin de l’empereur Claude (v. note [6], lettre 215), mort en l’an 54, quand Martial (v. note [17], lettre 75) n’avait que 14 ans.

  2. « Et Symmachus dit alors qu’il n’est pas inutile de péter », autre fragment de Martial, livre vii, épigramme 18, à une dénommée Galla, à qui le poète faisait de lubriques reproches (vers 4‑10) :

             Vitium est non leve, Galla, tibi.
    Accessi quotiens ad opus mixtisque mouemur
    inguinibus, cunnus non tacet, ipsa taces.
    Di facerent ut tu loquereris et ille taceret :
    offendor cunni garrulitate tui.
    Pedere te mallem : namque hoc nec inutile dicit
    Symmachus et risum res movet ista simul
    .

    [Tu as, Galla, un défaut qui n’est pas mince. Chaque fois que je t’entreprends et que nous remuons nos aines soudées, tu ne parles pas, mais ton vagin, lui, ne se tait pas. Les dieux fassent que tu parles et que lui se taise donc ! Le caquetage de ton con m’indispose. Je préférerais que tu pétasses, car Symmachus dit que cet acte n’est pas inutile, et déclenche en même temps le rire].

  3. Suivent les autres vers de Martial cités au début de la présente note.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-4, note 40.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8217&cln=40

(Consulté le 03/05/2024)

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