Vesalius, 2002,8 (1)

Sommaire

Voir tout le numéro en
texte intégral au format PDF
MARTINI, Eric
Jacques Cartier witnesses a treatment for scurvy
  Paru dans Vesalius, 2002, 8 (1), pp. 2-6. Anglais

Résumé

Lorsque, en 1535, Jacques Cartier aborde le Canada pour la deuxième fois, il navigue sur le Saint-Laurent et passe un hiver glacial à Stadaconé. Ses bateaux sont emprisonnés dans la glace pendant cinq longs mois. Une maladie, inconnue du capitaine malouin et de ses matelots, apparaît chez les Indiens, puis, rapidement chez les Français. En deux mois, presque tout l’équipage est atteint. Devant la gravité de la situation, Cartier procède à la dissection d’un marin décédé et fournit la première description de la maladie qui prendra, plus tard, le nom de scorbut. Mais, les Indiens découvrent qu’une décoction d’un certain arbre, l’Anneda, peut soulager les malades. L’effet est rapide : les marins survivants peuvent quitter le Canada au mois de mai. 25 des 112 matelots ont néanmoins péri pendant cet hiver.

KOTTEK, Samuel
La protection de l’Enfance dans la Hausväterliteratur
  Paru dans Vesalius, 2002, 8 (1), pp. 7-12. Français

Résumé

La Hausväterltieratur est spécialement destinée aux propriétaires fonciers et à leur famille pour les aider dans la gestion de leur état de santé. Parmi la longue liste des sujets repris dans de volumineux traités, le bien-être de l’enfant est rarement abordé ou alors de manière très superficielle. Nous avons analysé dans ce travail un certain nombre de travaux allemands datant du 16e siècle et commençant avec ceux de Johann Coler (1593) pour finir avec ceux de Johann Joachim Becher (1714). On trouve comme information comment faire le diagnostic et prendre en traitement les maladies les plus fréquentes ainsi que des principes généraux d’éducation. Une courte pharmacopée pédiatrique y est fréquemment ajoutée. Même si ces revues ne reprennent que des travaux allemands, nous avons pris l’initiative d’inclure dans notre travail en guise de texte de référence un ouvrage en anglais, qui est le journal d’un clergyman et propriétaire s’appelant Ralph Josselin. Il date de la même période (1643-1683) et nous informe sur la manière avec laquelle un lord et son épouse traitaient leurs enfants lorsqu’ils étaient malades, de la théorie à la pratique. La "Hausväterliteratur" annonce ainsi ce qu’on considère maintenant comme de “la médecine de famille”.

LEV, Efraim
The Doctrine of Signatures in the Medieval and Ottoman Levant
  Paru dans Vesalius, 2002, 8 (1), pp. 13-22. Anglais

Résumé

Cette étude retrace l’histoire de la Théorie des Signatures parmi les médecins du Moyen Age et chez les Ottomans, ainsi que son développement ultérieur dans la pharmacologie du Levant. Même s’il semble que la Théorie de la Signature ne tire pas son origine au Levant, il est clair qu’elle était appliquée là-bas aussi. Ainsi, recense-t-on 23 substances qui sont autant de preuves de l’application de cette théorie à cette époque et dans un lieu déterminé. Les critères pour la sélection des plantes étaient les similitudes entre la forme et la couleur de la plante d’une part et de l’organe malade d’autre part, la ressemblance de certaines plantes avec un animal particulier, l’aspect de la plante et le perçu du symptôme et la capacité qu’a la plante de reproduire des symptômes identiques à ceux du malade.

OTTAVIANI, R. - VANNI, Paolo - GUERIN, E. - BODDI, V. - VANNI, D.
Sur le « Mémoire historique et statistique de la Maison Royal de Charenton » de M. Esquirol
  Paru dans Vesalius, 2002, 8 (1), pp. 23-33. Français

Résumé

Les auteurs présentent une lecture critique d’un travail historique et statistique sur la maison Royale de Charenton, écrit par M.Esquirol trois ans avant la publication de son oeuvre fondamentale : "Des maladies mentales". Les trois périodes historiques de la vie à la Maison Royale de Charenton seront décrites, y compris le travail effectué durant la troisième période sous la direction d’Esquirol. En fin de compte, une attention particulière sera accordée aux études statistiques d’Esquirol qui seront réexaminées à la lumière des méthodologies statistiques actuelles.

PRIORESCHI, Plinio
The idea of scientific progress in Antiquity and in the Middle Ages
  Paru dans Vesalius, 2002, 8 (1), pp. 34-44. Anglais

Résumé

L’auteur suit l’évolution du progrès scientifique depuis l’Antiquité gréco-romaine jusqu’au Moyen Age et montre ainsi que si on se réfère à Xenophanes (6e siècle avant notre ère), des progrès ont été réalisés par de nombreux scientifiques, notamment dans ce que nous appellerions le domaine des technologies, même si au début, il y avait une certaine incohérence. Par la suite et au Moyen Age, le progrès scientifique et l’évolution de la médecine sont davantage à rapprocher de notre concept actuel de progrès.

VRAY, Bernard
Les apports de la biologie moléculaire à la paléoparasitologie
  Paru dans Vesalius, 2002, 8 (1), pp. 45-52. Français

Résumé

En mettant en évidence, dès 1910, des oeufs de schistosomes dans des reins de momies égyptiennes de la XXème dynastie, Marc Armand Ruffer est devenu le fondateur de la paléoparasitologie. Un siècle plus tard, grâce aux techniques dérivées de la biologie moléculaire, des avancées importantes ont été réalisées dans l’histoire des maladies parasitaires humaines, notamment les schistosomiases, les trypanosomiases et les leishmanioses. Ainsi, il est probable qu’un ancêtre commun est à l’origine de trois séries évolutives aboutissant aux espèces actuelles de schistosomes qui parasitent l’homme et les animaux. De même, les trypanosomes sud-américains et africains seraient issus d’un protozoaire ancestral commun. Cette hypothèse est renforcée par la caractérisation d’une protéine (CCF-1 ou coelomic cytolytic factor-1) isolée d’un ver annélide et qui se lie à des molécules similaires exprimées par deux espèces distinctes de trypanosomes. Enfin, des découvertes récentes permettent de mieux comprendre la répartition géographique des diverses espèces de Leishmania entre l’Ancien et le Nouveau Monde. La reconstitution de l’évolution des parasites et l’amélioration de la classification par les techniques de la biologie moléculaire permettent de mieux appréhender l’histoire des maladies parasitaires humaines.

OLRY, Régis
Baron Münchhausen and the Syndrome which bears his name : History of an endearing personage and of a strange mental disorder
  Paru dans Vesalius, 2002, 8 (1), pp. 53-57. Anglais

Résumé

Le syndrome de Münchausen est un trouble psychologique ainsi baptisé en 1951 par Richard Asher, en hommage à Karl Friedrich Hieronymus, baron de Münchhausen (1720-1779), qui s’était rendu célèbre par la narration de ses exploits extravagants. La première édition des aventures de Münchhausen apparu anonymement en 1785 (Baron Munchausen’s narrative of his marvellous travels and campaigns in Russia), et fut attribuée à tort au poète allemand Gottfried August Bürger, celui qui en réalité édita la première traduction allemande l’année suivante. Le véritable auteur, Rudolph Erich Raspe, ne réclama jamais ses droits sur les éditions successives de ce livre. Cet article décrit l’extraordinaire personnalité du baron de Münchhausen, ainsi que les circonstances qui amenèrent Rudolph Erich Raspe, Gottfried August Bürger et Richard Asher à rendre hommage à ce personnage si attachant.