Livre I
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Le tibia et la fibula ont également des appendices près du genou et près du pied. Le radius a aussi des appendices près du coude et près du poignet. L’humérus a un appendice, mais seulement à son extrémité supérieure, en regard de la scapula, de même que l’ulna du côté du poignet. Voilà donc de grands os, que la Nature pourvoit de grandes cavités. Mais de petits os sont également dotés d’une cavité de ce genre, comme nous l’avons enseigné, contrairement à l’opinion de Galien, et ils sont également pourvus d’appendices ; le fait est que les os du métacarpe et ceux du métatarseaa O, O, dans la fig. du pied sont tous prolongés par un appendice parfaitement visible, là où ils forment une articulation en entrant dans les cavités des premières phalanges des doigts. À l’extrémité supérieure [proximale], respectivement en regard du carpe et du tarse, ils ont souvent un appendice, qui est toujours plus solidement attaché à l’os à cet endroit que celui de l’extrémité inférieure [distale]. De même, toutes les phalanges présentent la plupart du temps des appendices à leurs extrémités supérieures et inférieures [proximales et distales] sauf le dernier doigt qui n’a des appendices qu’à l’extrémité supérieure [proximale]. Tout cela s’observe aisément chez des enfants encore très petits. En effet, chez ceux qui ont terminé leur croissance, les jointures des appendices sont peu visibles, et chez les vieillards, elles sont devenues tout à fait invisibles et dissimulées.Apophysis, processus. L’apophysis, que les traducteurs rendent par « processus », « excroissance », « rejet », « ajout » et par je ne sais combien d’autres mots, nous l’appellerons « processus ». C’est une partie de l’os, de même nature que lui, mais qui s’avance en-dehors de cet os comme un petit renflement ou une petite bosse, de même que l’on voit des racines et des branches naître du tronc d’un arbre et former une protubérance. Les os ont beaucoup de processus de cette espèce. Il n’y a par exemple aucune vertèbre du rachis qui n’en ait plusieurs : plusieurs vertèbres cervicalesbb ils sont indiqués dans la figure 8 du chap. 15. ont même plus de onze processus, celles du thorax sept, celles des lombes, neuf, comme nous l’enseignerons en son temps. La mandibulecc T dans la figure C.
d Y, Y dans la figure I.
est dotée de deux processus pairs ; l’humérusd et tous les autres os du corps ont un processus, à partir du moment où ils forment une protubérance à n’importe quel endroit sur leur surface unie et plane.Différences entre processus et appendices. Il existe différentes sortes de processus et d’appendices. Un appendice peut parfois croître sur un processus ; par exemple, les processus du fémure, appelése S, S dans les figures A et B. trochanters[19], l’épine de la scapula (qui est le processus de la scapula) ont un appendice, tout comme le processus interne de la scapula en forme d’ancre [processus coracoïde]. D’autres processus n’ont aucun appendice ; en effet, les processus de la mandibule, ceux du calcaneum, du talus, et d’une manière générale, les processus de tous les autres os spongieux présentent très rarement des appendices, et seulement si les processus de ces os sont également spongieux. Il n’y a aucun appendice attaché aux processus de l’humérus situés près de l’articulation avec l’avant-bras, comme il n’y en a aucun sur les processus de l’ulna articulés avec l’humérus. En revanche, des appendices réclament souvent des processus ; par exemple, sur l’appendice de l’ulnaff R dans les figures 1 et 2 du chap. 24. il y a un processus que les maîtres en Anatomie ont comparé à une colonne ou au stylet avec lequel nous écrivons [processus styloïde]. De même, un processus se développe sur l’appendice inférieura du tibia,a i dans la figure 3 du chap. 31. nous l’appelons la malléole interne. L’appendice supérieurb du métatarse qui soutient le plus petit orteil développe un processus,b X dans la figure du pied. sur lequel s’insère le huitième muscle moteur du pied, comme cela sera montré. L’appendice de l’humérus, comme l’appendice inférieur du fémur, se sépare en deux processus si grands qu’ils méritent à juste titre l’un et l’autre le nom de « tête », comme vous l’apprendrez. On pourrait donc considérer comme des appendices et des processus les têtes, les cols, les cavités, les tubercules et les sourcils des os, que nous expliquerons bientôt. Toutefois, il vaudra mieux réserver le nom de processus uniquement à ceux qui ne sont pas articulés avec un autre os. En effet, nous n’appelons pas « processus » les têtes de l’humérus et du fémur, mais bien ainsi les processus pointus de la mandibule, et les tubercules de l’humérus saillants sur ses côtés près de l’articulation avec l’avant-bras. Nous pensons aussi qu’il sera plus opportun d’appeler les processus munis d’appendices, non pas « appendices », mais simplement « processus ». Par exemple, nous appellerons « processus » les trochanters du fémur et les processus des scapulae et des vertèbres, même s’ils ont des appendices, selon l’usage établi par d’autres Anatomistes (qui confondent souvent épiphyse et apophyse), mais nous n’appellerons jamais le processus d’un appendice simplement « processus » sans y ajouter le nom d’appendice ; nous dirons donc que la malléole interne de l’extrémité inférieure du tibia est un processus de l’appendice. Mais toutes ces caractéristiques, vues ici rapidement et uniquement pour la compréhension des noms, seront présentées dans les descriptions des os, pour que la fonction des processus soit bien mise en évidence pour chaque os en particulier.Fonctions des processus. Les processus sont attachés aux os essentiellement en vue de leur jointure ou articulation, ou encore en vue de l’origine ou de l’implantation de nombreuses parties du corps. En effet, si la surface des os ne présentait aucun renflement, si elle n’était pas bosselée comme une colline, mais si elle était façonnée comme un fond de vallée, très peu de choses pourraient en être originaires ou s’y implanter. En fait, les processus forment un renflement à l’image d’une colline : certaines parties peuvent en émaner plus facilement que si cette surface était plane, d’autres peuvent (pour ainsi dire) s’y insérer, d’autres enfin s’édifier par-dessus. Les processus ont encore une fonction de rempart, comme l’attesteront ceux des scapulae et des vertèbres.Korônè, bec. La korônè ou korônis est appelée « bec » par certains traducteurs. Mais les anciens Grecs désignaient par ce mot un processus pointu qu’ils comparaient à l’extrémité d’un arc et à l’entaille où se fiche la corde. Il y a un processus de ce genrecc T dans la figure C et A, B dans la 6e planche des muscles.
d figures 4 et 5 du chap. 6 ; l’un est marqué d’un K, l’autre d’un i.
sur chaque côté de la mandibule, là où s’insère le tendon du muscle temporal. On en voit un autre dans chacun des os temporaux, comparable au mamelon d’un sein. Sur le même os, il y a un autred processus qui ressemble

×Le nom latin rotator est la traduction littérale du grec trochanter « qui fait tourner ».