Livre I
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mère avisée de toutes choses, a voulu que l’homme se servît de ses os, aussi bien du squelette entier que des os pris individuellement, pour les usages que j’ai mentionnés.Des parties des animaux , livre 2, chapitre 9 et Histoire des animaux livre 3, chapitre 7. Que du cartilageaa fig. 8 du chap. 31
b R, R dans la fig. du chap. 14
et quelquefois des parties ligamenteusesb interviennent entre les jointures des os doit, à mon avis, être considéré comme trop peu important pour s’opposer à ce que disions avec Aristote que les os sont contigus les uns aux autres ; bien qu’il affirme aussi parfois que les os sont contigus à la manière des veines, ajoutant même qu’ils sont originaires de l’épine dorsale de la même manière que les veines proviennent du cœur. Les Grecs ont appelé cet assemblage continu d’oscc Voyez les trois figures placées à la fin de ce livre. un « squelette »[31], c'est-à-dire un cadavre sec. Par ailleurs, les fonctions de cet agencement étant aussi variées que ses raisons sont nombreuses, je vais d’abord regrouper rapidement toutes les différences d’articulation dans un tableau, avant de les expliquer une par une.

 

TABLEAU

DES JOINTURES UNISSANT LES OS ENTRE EUX

Les os du corps humain sont unis par des structures qui

 
 

 

 
permettent le mouvement : N’ont aucun mouvement,
et se font par
     
         
Un mouvement visible et évident, comme l’articulation du fémur avec l’os coxal, de la première vertèbre avec la deuxième, de l’ulna avec l’humérus. Cet assemblage est appelé diarthrose par les professeurs d’Anatomie. Un mouvement peu apparent et difficile à observer, comme l’articulation du talus avec l’os naviculaire, celle du tarse avec le métatarse, du talus avec le calcaneum. Cette structure est appelée synarthrose.
     

Ces assemblages sont composés par

         
Énarthrose, comme la tête du fémur articulée avec la cavité de l’os coxal, ou celle du talus articulée avec la cavité de l’os naviculaire.

Arthrodie, comme dans l'articulation de la première vertèbre avec la deuxième, et dans celle du tarse avec le métatarse, comme s’il s’agissait de surfaces planes.

Ginglyme, comme dans l'articulation de l’ulna avec l’humérus, du calcaneum avec le talus, par emboîtement mutuel.

 

Gomphose, comme les dents sont fixées à la mâchoire à la manière de clous.

Suture, comme plusieurs os de la tête et quelques os du maxillaire sont joints entre eux, par assemblage mutuel.

Harmonie, comme nous voyons les os du nez (entre autres) réunis comme par de simples lignes.

Symphyse, comme les jointures des os inférieurs du sternum, et celles des épiphyses à leurs os.

             
 

Toutes ces jointures sont faites

             
  À l'aide d'une substance, soit

Sans aucune aide. C’est ainsi que nous voyons les appendices intimement liés à leurs os chez les adultes. Toutes les sutures, comme les harmonies, se font sans l’aide d’un autre corps.

       
 

Un ligament comme toutes les articulations osseuses aptes au mouvement volontaire. Ce mode de jointure est appelé synarthrose.

De la chair, comme toutes les jointures osseuses enveloppées de muscles. En outre, les dents sont fixées dans leurs alvéoles par de la chair. Nous appelons ce mode de jointure synarcose.

Du cartilage, comme dans la jointure entre les os du pubis, et entre les os inférieurs du sternum chez les jeunes enfants. Dans le premier âge, les épiphyses sont unies à leurs os par un cartilage intermédiaire qui agit comme une colle. Cet assemblage est appelé synchondrose.

×Skeletos signifie « desséché » en grec. Ambroise Paré décrira encore « l’anatomie seiche » et « l’ostéotome sec », Briefve collection de l’administration anatomique, Paris, G. Cavellat, p. 86-87v.
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