Livre I
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Leur empreinteaa ΛΛ dans la fig. 6 est tout aussi visible que celle des autres sutures sur la face endocrânienne ; d’ailleurs les sutures elles-mêmes n’ont pas l’aspect de vraies sutures sur la face endocrânienne, mais parce qu’elles sont moins tortueuses, surtout la coronaleb,b ΓΓ dans la fig. 7 elles se rapprochent davantage de la configuration d’une ligne ou d’une harmonie.Pourquoi les conglutinations écailleuses ne sont pas construites comme de vraies sutures. Ces conglutinations écailleuses n’ont pas la forme d’écailles s’appuyant l’une sur l’autre sur toute leur longueur. En effet, depuis leur originec,c De C à G dans les fig. 3, 4 sur la suture lambdoïde elles s’étirent sur une assez grande distance, en ayant l’aspect d’une suture aussi bien sur la face externe de la cavité crânienne que sur la face interne. En outre, un de leurs segmentsd,d De H à A dans les fig. 3, 4 près de la suture coronale, doit aussi être considéré comme un segment commun à l’os pariétal et à l’os sphénoïdee.e O dans les fig. 3, 4 Que la construction de ces commissures ne soit pas identique sur toute leur longueur, soit par un assemblage en dents de scie comme les sutures de la tête mentionnées précédemment, soit par une jointure en forme d’écailles, nous pensons que cela est dû surtout au fait que toute la partie du crâne, entourant l’épaisse membrane du cerveau au vertex et sur les côtés, devait être spongieuse, poreuse et caverneuse, mais que le reste devait être compact et dur, en particulier les os temporaux, qui sont minces [partie écailleuse de l’os temporal] à cause de la cavité creusée pour le muscle temporalf,f Γ dans la 4eplanche des muscles mais qui sont aussi de beaucoup les os les plus durs du corps [portion pétreuse de l’os temporal], peut-être à cause des sons (car l’organe de l’audition s’y trouve)[76]. La raison pour laquelle ces os se terminent en minces écailles est la suivante : l’os pariétal est placé plus en arrière pour être en contact sur une assez grande distance avec la dure membrane [dure mère], tandis que l’os temporal, ascendant depuis les oreilles, a été placé en guise de protection pour l’os pariétal. En outre, nous sommes persuadés qu’il n’y avait pas d’autre moyen d’unir les os pariétaux aux os durs et denses des tempes, parce qu’il est impossible de joindre de manière intime et indissociable quelque chose de lâche à quelque chose de dur.Le nombre de sutures mentionnées jusqu’ici. Donc, jusqu’ici, nous avons expliqué les cinq sutures qui sont spécifiques aux os du crâne, et qui les unissent entre eux : ce sont la coronale, la lambdoïde, celle qui s’avance droit en passant par le sommet de la tête [sagittale], et les deux équidistantes de cette dernière, que nous avons appelées conglutinations écailleuses.La suture délimitant le huitième os de la tête [os ethmoïde]. Il existe encore une autre sutureg,g figure 6, aux caractères η, L, Ψ qui ne joint que des os de la tête, elle est apparente surtout sur la face endocrânienne de la cavité où est logé le cerveau, et elle est commune à l’os frontal et à celuihh A, B, A dans la fig. 8
i L puis D dans la fig. 13 du livre VII
qui constitue le siège des organes de l’odorati et qui est percé à la manière d’un crible [os ethmoïde]. Cet os, pour ainsi inséré dans la base de l’os frontal, est délimité d’une manière peu claire dans la cavité crânienne par cette suture qui l’entoure ; il a aussi une autre suture qui est commune à cet os et aux os de la mâchoire supérieure [face]. En effet, il se prolonge en un septum osseux [lame perpendiculaire]kk Σ [inversé] dans la fig. 5 et O dans la fig. 1 du chapitre 9
l g dans la figure 2 du chapitre 9
qui sépare les fosses nasales, et est uni par une suturel sur le côté inférieur du septum, sur toute sa longueur, aux très grands os de la face qui contiennent les dents ; il est uni de la même façon à l’os sphénoïdemm fig. 2 du chap. 12, en suivant π μ ν ξ à l’endroit où les fosses nasales font face à la gorge. La raison pour laquelle cet os est percé à la manière d’un crible, je l’expliquerai dans mon exposé sur le reste des os de la tête, après en avoir terminé avec les sutures communes aux os de la tête et à d’autres os.Les sutures communes aux os de la tête et à d’autres os. Il y a en effet d’autres sutures, communes aux os de la tête et à d’autres os, en particulier aux os de la mâchoire supérieure [face] et à celuinn O, P dans les fig. 3, 4, 5 et presque tous dans la fig. 8 appelé sphénoïde, en raison de sa ressemblance avec un coin de serrage ; comme quelques autres os du corps, c’est un os impair, sans symétrique, compté par les uns comme un os de la tête, par les autres comme un des os de la mâchoire supérieure [face] (parce qu’il se trouve entre les deux). En fait, il sera plus juste de l’inscrire parmi les os de la tête, car il constitue une partie importante de la cavité crânienne où est logé le cerveau, avec les autres os que tous les Anatomistes attribuent à la tête. Nous essaierons à présent de décrire sa forme, sa grandeur, et les sutures qui le circonscrivent.Les prolongements de la suture lambdoïde. Les extrémitésoo C, C dans la fig. 5, et les deux m symétriques. Mais surtout dans la figure insérée dans l’index des caractères de la suture lambdoïde qui, à la partie inférieure de l’occiput, ne présentent pas l’image exacte d’un assemblage par suture, s’étendent à travers la région inférieure ou base de la tête, passant par le milieu de cette base (qui ressemble à une paroi rocheuse par sa forme et par sa dureté [rocher]), là où la tête est articulée avec la première vertèbre cervicale [atlas] ; de là elles s’avancent en se rapprochant peu à peu l’une de l’autre.Le pourtour de l’os sphénoïde. Une fois qu’elles ont atteint les foramina des fosses nasales faisant face à la cavité buccale, ces extrémités sont réunies par une ligne transversalep,p n, n dans la fig. 5, π dans la fig. 6 qui ne mérite à vrai dire ni le nom de suture, ni celui d’harmonie, mais qui est plutôt comparable à une symphyse ou à une union. En effet, chez les enfants, cette ligne est remplie de cartilage comme on en voit dans l’union entre les appendices et les os, mais chez les adultes, cette ligne disparaît complètement, de même qu’avec l’âge, l’union des appendices avec leurs os ne se distingue plus. Il arrive parfois que cette ligne soit commune à l’os occipital et à l’os sphénoïde. De là, une sutureqq dans la fig. 5, de a à n via o et p sur le côté droit, sur le côté gauche, via a et a vers A. Dans les fig. 3 et 4, via a, a vers H monte obliquement de chaque côté [de la tête], en faisant des tours et des détours[77], à travers les fosses temporales jusqu’au bord antérieurq des conglutinations écailleuses. Puis, quand cette suturerr de H à A dans les fig. 3 et 4 a atteint ce bord (qui se trouve encore à quelque distance de la terminaison de la suture coronale dans les fosses temporales), elle en descend ensuitess De A à b dans les fig. 3 et 4 vers les terminaisons antérieures de la suture coronale, puis repart rapidement vers le haut, jusqu’à atteindre l’os [os zygomatique] de la mâchoire supérieure [face] qui forme l’angle externe de la cavité orbitaire comme cela sera enseigné. De làt,t De b à e via d dans les fig. 3, 4, 5 elle descend à nouveau à travers les fosses temporales, et enfin, se dirige à travers toute la cavité nasaleuu q, q dans la fig. 5 vers la partie postérieure où sont contenues les dents du fond [dernières molaires]. Cette suture, partant de la ligne transversale qui réunit les extrémités de la suture lambdoïde, comme nous l’avons dit, monte de chaque côté vers les fosses temporales, et descend de chaque côté vers

×Cf. Fabrica I, chapitre 8.
×L’image est celle du zig-zag. Les répétitions sont très nombreuses dans ce passage, comme si Vésale montrait la pièce anatomique en même temps qu’il la décrit.