Livre I
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est compacte et très dense, mais extrêmement fine et dépourvue de fossettes. C’est la partie que remplit le cerebellum. Cette extrême finesse ne devait pas nuire à la solidité de l’os ; aussi, dans la partie médiane de cette fine surface osseuse, une protubéranceaa de k au foramen marqué d’un e dans la fig. 6 oblongue et s’étirant comme une ligne en relief [protubérance occipitale interne], augmente considérablement la solidité de l’os à cet endroit. En outre, de chaque côté de cette ligne en relief qui descend à l’intérieur de la cavité crânienne, deux sinus sont ainsi formés, remplis par le cerebellum [fosses cérébelleuses]. Cette crête, tout comme la partie fine de l’os occipital, s’étend depuis la base de la partie de l’os occipital dépourvue de chair jusqu’à l’arrière du foramen [foramen magnum] préparé pour le passage de la moelle spinale ; mais à l’avant de ce foramenbb   De e à Π dans la fig. 6 et à partir de l’endroit où l’os occipital est le plus fin, il s’épaissit progressivement pour devenir même très épais à l’endroit où il joint l’os sphénoïde.Les petites têtes [condyles] de l’os occipital. Sur la face externe, de chaque côté du foramen formé pour le passage de la moelle spinale, cet os possède deux petites têtes [condyles]c,c   l, l, dans les fig. 4, 5 articulées avec la première vertèbre cervicale [atlas] et grâce auxquelles la tête a un mouvement de flexion et d’extension qui lui est propre. Chez les petits enfants, ces petites têtes sont des appendices, mais chez les adultes, leur union a disparu, comme tous les autres appendices. De plus, chez les petits enfants, cet os est construit en trois parties [deux parties latérales, une basilaire], séparées par trois lignes cartilagineuses. L’une d’elles [partie basilaire] s’étend depuis la terminaison de la suture sagittale jusqu’à l’arrière du foramen [foramen magnum] formé pour le passage de la moelle spinale ; les deux autres s’étendent latéralement depuis les bords du foramen jusqu’aux prolongements de la suture lambdoïde. Aussi, chez les petits enfants, on considère qu’il y a deux os dans l’occiput plus un troisième à la base de la tête qui est joint à l’os sphénoïde. On voit que l’os occipital sur la face interne est lisse, sans aucune aspérité, comme il est lisse aussi sur sa face externe et sur toute la partie dépourvue de chair. Mais sur la partie [corps basilaire] qui constitue une partie non négligeable de la base du crâne, l’os occipital est très rugueux et irrégulier, de sorte que des ligaments et certains muscles peuvent plus facilement en sortir, et d’autres s’y insérer plus sûrement et plus solidement.Le pourtour des os temporaux. Les os temporauxdd   l’un d’eux est marqué d’un N dans les fig. 3, 4, 5. Dans les fig. 3 et 4, il est circonscrit de C à H via G, F. Dans la fig. 5, de C à n via m, m, puis jusqu’à H via a, a dans les fig. 4, 3 sont circonscrits par les conglutinations écailleuses, par les prolongements de la suture lambdoïde et par un segment de la suture délimitant le sphénoïde, segment qui s’étend de chaque côté de la ligne transversale commune à l’os occipital et à l’os sphénoïde, et qui monte obliquement à travers les fosses temporales jusqu’aux conglutinations écailleuses. Il ne serait pas faux de dire que les os temporaux seraient en forme de cercle, sauf qu’une partie de ces os excède la description d’un cercle : il s’agit de celle qui est la plus proche de la suture lambdoïdeLe processus mastoïde. et qui produit le processus mastoïde de la têtee ;e   k dans les fig. 3, 4, 5 chaque os temporal a ce processus protubérant, qui non seulement fournit une insertion appropriée aux muscles moteurs de la tête, originaires de l’os de la poitrine [sternum] et des clavicules, mais qui offre aussi une surface adaptée à l’organe de l’audition, qui demande une grande cavité.La fosse temporale. Les os temporaux sont protubérants, non seulement pour former ici le processus mastoïde, mais également sur la face interne du crâneff entre T et i dans la fig. 6 ou Z dans la fig. 8 du livre VII pour constituer une surface ample et dégagée et offrir un lieu approprié à la dilatation du nerf propre à l’organe auditif, à la création de sinus et à l’emplacement des osselets propres à cet organe. Je dirai dans le deuxième chapitre suivant celui-ci [chapitre VIII] de quelle espèce sont ces osselets, pour le moment, je vais terminer la description de l’os temporal. J’ai déjà recensé un processus de cet os ; en raison de sa forme rappelant la tétine d’une mamelle de vache, les Grecs l’appellent mastoïde, et nous « mammaire », car il est trop grand pour être comparé au délicat tétin des jeunes femmes.Le processus styloïde. L’os temporal a encore un autre processusg,g i dans les fig 3, 4, 5 dont l’origine se situe non loin du côté interne [médial] du processus mastoïde. Il est oblong, fin et très compact ; les Grecs l’appellent belonoïde, à cause de sa ressemblance avec une aiguille, graphoïde et styloïde, parce qu’il a l’aspect d’un stylet pour écrire, et plectron, parce qu’il ressemble à un ergot de coq. Il semble solide, mais parce qu’il est fin, très proéminent et qu’il se rompt à la moindre occasion, on le trouve rarement dans les crânes déterrés du sol. C’est là que certains muscles ont leur insertion d’origine, en direction de l’os hyoïde et de la langue, et aussi vers la mandibule qu’ils abaissent. Quant à l’os hyoïde, il est joint au processus styloïde ou bien par des osselets oblongs et fins, ou bien par des ligaments solides et ronds.Le processus de l’os temporal formant une partie du zygoma. Outre les précédents, l’os temporal a encore un autre processush,h X dans les fig. 3, 4, 5 qui n’est pas du tout négligeable, puisqu’il forme la moitié de l’os zygoma ; vous apprendrez dans le chapitre suivant que cet os n’est rien d’autre que les processus de deux os joints l’un à l’autre par une suture obliquei.i Z dans la fig. 3 et Y dans la fig. 5 À la base de ce processus, à l’avant du conduit auditif, un sinuskk h dans les fig. 4, 5 [fosse mandibulaire où s'articule le processus condylaire de la mandibule] articulé avec une des têtes de la mandibule est taillé dans l’os ; ici, on voit que l’os très épais qui forme le début du canal auditif est séparé du reste de l’os temporal comme par une suturell r dans les fig. 4, 5 courte et à peine visible sur toute sa longueur, surtout sur sa partie antérieure et inférieure. La surface restante de cet os [portion squameuse de l’os temporal] face à l’os pariétal est vaste et très fine, mais elle est compacte et dépourvue de fossettes ; elle est lisse sur la face externe du crâne, mais a des protubérances irrégulières sur la face interne, correspondant aux circonvolutions du cerveau comparables aux replis des intestins. À la base de la tête, cet os est rugueux et très irrégulier surtout à l’endroitmm s dans la fig. 5 où, à la manière d’un processus, il est face à la ligne transversale commune à l’os occipital et au sphénoïde. Cette surface présente un relief irrégulier, avec des aspérités comme celles d’une pierre ponce, et est percée par un foramen transverse[90] par lequel le rameau principalnn L dans la fig. du chapitre 14 du livre III. de l’artère carotide[91] va dans le cerveau, comme vous l’apprendrez[92].

×Le terme de « transverse » utilisé par Vésale laisse entendre qu'il s'agit là du foramen lacerum (et non du trou carotidien), foramen qui termine le canal carotidien intra-pétreux en aval duquel cette artère devient intra-crânienne.
×Arteria soporalis. Translittération du grec καρωτίδες (formé sur κάρος, sommeil profond, engourdissement). Les artères carotides distribuent le sang oxygéné au cerveau.
×Cf. Fabrica I, chap. 12.