Livre I
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et l’os frontal jusqu’au septum dans la région des organes de l’odorat ; il est indiqué par un η dans la troisième figure[228].
llCe sinus dans l’os frontal [sinus sagittal supérieur] est indiqué par quelques l dans la quatrième figure,
mmais par la lettre m dans la troisième figure. De tels sinus sont creusés pour la dure-membrane du cerveau, ils laissent passer les vaisseaux de la dure-membrane sans que ceux-ci soient comprimés par les os du crâne, comme vous l’apprendrez quand j’expliquerai dans le troisième livre l’arrangement des vaisseaux du cerveau, non moins élégamment construit que difficile à comprendre, et trop peu observé par les autres professeurs d’anatomie.
n, o 2Sur la quatrième figure[229], soyez attentifs au palais sur lequel les caractères n et o indiquent les vastes foramina du nez séparés par un grand septum [vomer] désigné par x, s’étendant du nez à la cavité de la gorge[230]. Bien qu’ils aient beaucoup de fonctions pour l’homme, on considère qu’ils servent essentiellement à la respiration naturelle et à la voix.
p 2Ce foramen [foramen incisif ou palatin antérieur] à l’arrière des incisives, qui part du palais et se termine dans la cavité nasale, est considéré comme commun aux deux maxillaires. Il est impair chez les hommes, mais pair chez les chevaux et les chiens. Il est préparé pour l’union et la jonction de la membrane recouvrant le palaisaa Z inférieur dans la figure 2 précédant le chapitre 2 du livre IV.
b P inférieur dans la même figure.
avec celle qui tapisse la cavité nasaleb. En effet, une très petite portion de cette tunique le traverse, en même temps qu’une petite veine et une petite artère.
q 2Vers le fond du palais, près des sixièmes os [os palatins] de la mâchoire supérieure [face], on voit deux foramina : celui qui est placé à l’avant est le plus grand ;
λindique le premier foramen [foramen palatin majus], situé plus à l’avant et d’une remarquable ampleur ; à partir du palais, il s’étend vers le haut et à l’arrière en direction du sommet ou de la racine de la cavité orbitaire, et se termine en fait lorsqu’il rencontre un des deux foramina [fissures orbitaires inférieures] par lesquels la pituite est évacuée dans les narines, et que nous avons déjà décrits précédemment sous la lettre Φ.
κLe foramen à l’arrière, et indiqué par κ, est très étroit et ascendant ; il se termine quelquefois dans le même foramen que le foramen antérieur noté λ ; mais parfois il a une terminaison qui lui est propre et qui est visible dans la suture commune au sphénoïde et au maxillaire.On rencontre parfois d’autres petits foramina sur la face interne du crâne. Si vous prenez un crâne entre vos mains, outre les foramina mentionnés jusqu’ici, vous en observerez d’autres, en très grande quantité (mais très petits), qui ont été formés pour le passage de veines et pour l’union de membranes. On voit quelques foramina de ce genre dans le grand angle ou angle interne de la cavité orbitaire, près de la suture commune au deuxième [os lacrymal] et au troisième os [face orbitaire de l’ethmoïde] de la face et à l’os frontal. À travers la cavité orbitaire, ils atteignent le sinus [sinus frontal] entre les lames de l’os frontal, et qui a été indiqué précédemment par K. Leur emplacement est également indiqué dans la première figure de ce chapitre par T et V. Ces caractères nous ont déjà servi pour représenter la suture précédemment mentionnée, de même que les os mentionnés auparavant sont ici désignés par Γ[231], Δ et Θ. On rencontre encore de petits foramina de ce genre dans l’os frontal près des arcades sourcillières, de même que dans chacun des os du nez que nous avons comptés comme les cinquièmes os de la mâchoire supérieure [face]. En outre, on trouve un ou deux foramina de ce genre dans le premier os [os zygomatique] de la mâchoire supérieure [face], qui forme l’angle externe de la cavité orbitaire. Les côtés [grandes ailes] de l’os sphénoïde, qui forment avec d’autres os les cavités temporales, sont également pourvus d’un tel foramen. Et sur les côtés de la suture sagittale dans les os pariétaux, principalement près de la suture lambdoïde, on peut aussi voir de tels foramina [foramina pariétaux], dont l’emplacement est indiqué par quelques f dissimulés dans l’ombre sur la quatrième figure. Mais en plus des foramina précédents, il en existe un, d’une dimension qui mérite d’être notée, à l’intérieur de l’os frontal, là où la partie antérieure de l’ethmoïde joint l’os frontal et où la partie antérieure du septum des sinus des organes de l’odorat est apparente. Ce foramen [foramen caecum], visible entre m et ή sur la troisième figure, s’étend vers le sinus frontal, indiqué par un K au sommet. Dans le quatrième os de la mâchoire supérieure [face], à côté du grand angle ou angle interne de la cavité orbitaire, un foramen de cet ordre se présente également. Sur la face externe de la base de l’os sphénoïde, à l’endroit où il est joint au septum nasal, on voit souvent cinq petits foramina :
μνξtrois d’entre eux, indiqués par μ, ν, ξ, se trouvent à l’arrière, un de chaque côté et le troisième au milieu des deux autres ; ils se dirigent à l’avant comme des conduits extrêmement étroits, et se terminent dans la cavité nasale, bien qu’on puisse rarement introduire une soie de porc dans l’orifice du foramen central indiqué par ν.
πωLes deux autres petits foramina, que nous avons indiqués par π et ω, commencent plus en avant, se dirigent vers le haut, et se terminent au sommet ou à la racine de la cavité orbitaire. Mais les terminaisons de ces foramina ne peuvent pas être correctement dessinées ici ; c’est pourquoi je vous engage vivement à les apprendre sur des crânes humains plutôt que sur de simples représentations des os, en conjecturant l’emplacement de chaque foramen d’après les lettres portées ici, et en observant soigneusement si un foramen digne d’être noté m’a échappé[232]. Il y a encore dans la troisième et dans la quatrième figures des lettres grecques majuscules, avec lesquelles nous avons déjà indiqué précédemment les sutures du crâne.
ΩSeul, le Ω reste à décrire ; il indique dans le vertex certains sinus auxquels est attachée la dure-membranea,a K dans la figure 1 du livre VII. comme vous l’entendrez plus tard. La disposition de ces sinus n’est pas toujours identique : parfois, on n’en voit aucun, parfois peu, parfois beaucoup, et avec des variations. Mais assurément ils méritent d’être observés par des chirurgiens (il y en a peut-être parmi mes auditeurs[233]) qui cautérisent trop facilement cette partie du vertex ou qui utilisent le trépan avec trop de témérité et d’assurance dans les fractures des os. Il faudrait encore rappeler ici les deux sinus du sphénoïde [sinus sphénoïdaux], disposés comme des cavités au milieu de cet os, si
×En réalité, ce sinus qui occupe toute la longueur du bord convexe de la faux du cerveau draîne le sang des lobes frontaux et pariétaux.
×La légende est absente dans la 4e figure ; il faut se fier à l’indication marginale qui est correcte (figure n° 2).
×Le conduit naso-pharyngien fait communiquer les fosses nasales et le cavum.
×Erreur typographique (la lettre imprimée est un G).
×Ce conseil, comme les manœuvres décrites pour introduire des soies de porc dans les foramina, montre la difficulté à laquelle s’est heurté Vésale pour établir une continuité entre les observations faites en vue supérieure et en vue inférieure du crâne (cf. note 185). Les renvois nombreux aux livres ultérieurs (III, IV, VII) traitant des vaisseaux et des nerfs crâniens, l’abondance des références aux illustrations de ces autres livres, montrent les limites d’une méthode descriptive faite uniquement par type de structure (ici les foramina du crâne). À cela s’ajoute le fait que la description des vaisseaux inverse le flux et rend difficile toute identification fondée sur le texte descriptif seul.
×La parenthèse montre Vésale dans une situation d’enseignant face à un public d’auditeurs comprenant des étudiants, des médecins et des chirurgiens. Dans ce chapitre des foramina, Vésale tire son assurance de son expérience, et insiste beaucoup sur les variations morphologiques.