Livre I
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tandis que les deux premiersff S, T dans la 4eplanche des muscles ; Q, V sont d’autres muscles de cet os. s’insèrent sur les côtés de la protubérance apparente sur cette face, qui sont légèrement concaves. De la cavité creusée dans la face postérieure partent les deux premiers musclesgg D, D dans les figures 1 et 2 du chapitre 19 du livre II. moteurs de la langue. En outre, puisque l’os est bombé sur la face externe, et concave sur la face interne, les muscles sont donc opportunément placés à l’abri d’offenses venant de l’extérieur. Cet osselet, assez grand, situé un peu au-dessus du larynx, peut être tâté, alors que ses prolongements sont dissimulés plus en profondeur.Les prolongements latéraux inférieurs de l’os hyoïde Deux autres osseletshh Le premier : E, F dans les figures 1 et 2; le second : I, K. sont joints de chaque côté de cet osselet très large, l’un en bas, l’autre en haut. L’osselet inférieur [petite corne] est un peu plus court et plus large que l’osselet supérieur [grande corne], il n’est jointii G dans les figures 1 et 2. qu’au seul corps central de l’os hyoïde, auquel il est solidement attaché par l’intermédiaire d’un cartilage et d’un ligament cartilagineux particulièrement amples. Son extrémitékk H dans les figures 1 et 2. est jointe au processus supérieur du cartilage du larynx, en forme de bouclier [cartilage thyroïde]l.l A, B dans les figures 3 et 4 du chapitre 38. C’est à juste titre que nous appelons l’osselet latéral inférieur, et son pair sur l’autre côté, les prolongements latéraux inférieurs de l’os hyoïde, car il sont appropriés à l’insertion d’origine et de terminaison de quelques muscles. Ces osselets latéraux inférieurs et le grand corps central forment parfaitement l’image d’un υ.Les prolongements latéraux supérieurs de l’os hyoïde et les osselets qui leur sont joints. À l’osselet supérieur ou latéral [grande corne], qui est plus arrondi, sont joints d’autres osseletsm,m L, M, N dans la figure 1. de forme oblongue et arrondie, formant une chaine continue jusqu’à ce que leur terminaison s’insère dans l’os temporal près de la racine de son processus, dont nous avons déjà assez souvent mentionné la ressemblance avec un stylet de scribe [processus styloïde]n,n i dans les figures 3, 4 du chapitre 6. comme cela se voit très clairement chez les quadrupèdes. Le nombre de ces osselets joints aux prolongements latéraux supérieurs de l’os hyoïde n’apparaît pas toujours identique à l’examen, la plupart du temps on en voit trois ou quatre de chaque côté ; parfois, et surtout chez les femmes, nous avons cependant constaté que ces osselets et les prolongements supérieurs faisaient défaut, mais qu’à leur place il y avait un ligament rond, solide et oblong reliant l’os hyoïde au processus styloïde. Plus d’une fois, mon attention a été attirée sur ce fait par mon ami Renaldo Colombo[240], aujourd’hui professeur de philosophie à Padoue, et qui montre beaucoup d’intérêt pour les études d’Anatomie. Donc l’os hyoïde n’est ni un os libre, ni un os contigu à un autre os, comme le montre la jonction entre les prolongements supérieurs de cet os et les os temporaux. Et la jonction des prolongements inférieurs aux processus du cartilage thyroïdien par un ligament le prouve également. En effet les cartilages du larynx, comme ceux des côtes, remplissent la fonction d’os et ils sont aussi comptés dans la catégorie des os, pour ce qui concerne leur manière de s’articuler.Comment l’os hyoïde est maintenu fermement en place. Ses fonctions. Mais puisque l’os hyoïde ne prend pas appui sur une base ferme, comme les autres os, nous expliquerons dans le deuxième livre qu’il est maintenu en place par ses propres muscles dans toutes sortes de positions, de sorte qu’il peut difficilement se déplacer latéralement, ni vers le haut ou le bas, ni vers l’avant ou l’arrière. Et bien qu’il soit très petit chez l’homme, il a cependant des fonctions très grandes et très nombreuses, qui seront expliquées lorsque nous montrerons que quelques muscles de la langueoo D, D et E dans les figures 1, 2 du chapitre 19 du livre II. y ont leur insertion d’origine, parce qu’il est placé sous la langue comme un fondement et une base très solides, et que quelques muscles du larynxpp F dans les figures 1, 2 du chapitre 21 du livre II, et K dans les figures 2, 3. en sont originaires.

Chapitre XIV. Le dos [rachis]. Généralités sur les os qui le composent.
Index des caractères de la figure suivante.

Par la figure occupant la page suivante, nous avons représenté le dos, appelé rachis[241] et nôton par les Grecs, en vue latérale, de façon à voir en premier l’assemblage des os de tout le rachis, et ensuite chacune de ses parties dessinée dans le chapitre qui lui est consacré en particulier. Par ailleurs, puisque les trois figures placées à la fin de ce livre, principalement la troisième, montrent également le rachis, vous aurez tout intérêt à les consulter, en même temps que les figures du troisième [quatrième] livre qui représentent l’enchaînement des nerfs originaires de la moelle spinale, et qui sont placées au début du onzième chapitre de ce troisième livre[242].

A, BLe cou composé de sept vertèbres, indiquées individuellement par les chiffres placés sur leur face interne. 
C, DPartie du rachis constituant le thorax, que certains appellent simplement dorsum, d’autres metaphrenum, parce qu’elle se trouve derrière le diaphragme ; d’autres, comme nous l’avons dit, le nomment la partie du rachis constituant le thorax. Comme elle est formée la plupart du temps de douze vertèbres, avec lesquelles sont articulées les côtes du thorax, il en ressort qu’on appelle également ces vertèbres aussi bien vertèbres costales que vertèbres thoraciques.  
E, FPartie du rachis comprenant les cinq vertèbres lombales.
G, HOs sacré [sacrum] : vous me permettrez de le représenter avec six os ou vertèbres chez l’homme, tant que je ne serai pas arrivé à la description individuelle du sacrum[243].
I, KOs coccyx : vous accepterez également qu’il soit formé de quatre osselets, jusqu’à ce que je l’aie décrit.
×Sic. Voir introduction au livre I.
×Vésale utilise le terme dorsum pour désigner le rachis ou vulgairement « colonne vertébrale ». Nous gardons dans notre traduction le terme grec en usage dans la nomenclature anatomique actuelle. La forme allongée du rachis en vue latérale justifie la mise en page des légendes en regard du dessin page 57. Cf. Le commentaire de cette figure par P. Huard et M.-J. Imbault-Huart, André Vésale. Iconographie anatomique, Paris, Éd. Roger Dacosta, 1980, p. 62. Les auteurs notent de nombreuses inexactitudes dans la représentation des courbures (courbures thoracique, lombaire, sacro-coccygienne) qu’ils attribuent essentiellement au fait que la colonne est probablement montée sur un fil métallique central, selon la technique mise au point par Vésale (cf. Fabrica I, chap. 39), sans qu’il soit question d’anomalies ou d’aspects pathologiques.
×Il s’agit en fait du livre IV.
×Le dessin anticipe donc sur le résultat de la polémique des pages suivantes. C’est un procédé habile pour susciter la curiosité.