Livre I
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L, L etc.Nous avons inscrit un L sur quelques vertèbres, sur la deuxième, neuvième, dix-huitième et vingt-quatrième, de l’ensemble du rachis, de façon à indiquer la partie ou la surface des vertèbres que nous appelons leur corps.

[Illustration]

M, M etcSur ces mêmes vertèbres, où se trouve un L, on voit aussi un M, indiquant les processus s’étirant latéralement et que nous avons appelés pour cette raison des processus transverses ou latéraux. Je pense qu’il n’échappera à personne que ce ne sont pas seulement les vertèbres désignées par L qui soient dotées de corps, ni celles notées par M qui aient des processus transverses, même si nous n’avons pas surchargé chacune des vertèbres de ces caractères. C’est ce qu’il faut également se dire à propos des caractères suivants, car il n’était pas dans nos intentions d’expliquer dans ce chapitre-ci ce qui serait propre à chaque vertèbre.
N, N etc.Vous observerez un N sur la huitième vertèbre de la fabrique de l’ensemble du rachis, puis sur la dix-septième et la vingt-troisième. Ces N indiquent quelques processus vertébraux inclinés vers le bas, grâce auxquels chaque vertèbre supérieure ou placée par-dessus est articulée avec la vertèbre inférieure[244]. En raison de leur direction vers le bas, nous appellerons ces processus des processus descendants [processus articulaires inférieurs] dans la suite de l’exposé.
O, O etc.On voit un O sur les vertèbres placées directement sous celles que nous venons de mentionner ; cet O indique le processus de la vertèbre qui se dirige vers le haut, au moyen duquel la vertèbre inférieure est articulée avec la vertèbre supérieure. Nous l’appellerons à juste titre un processus descendant [ascendant][245].
P, P etc.Un P est inscrit sur les vertèbres sur lesquelles nous avions déjà inscrit L, M et O.  Ces P indiquent les processus qui naissent à l’arrière du corps vertébral, et qui ont la forme d’un dard ou d’une épine. De là vient que les Grecs les nomment akanthes et les Latins épines, et que tout l’assemblage des vertèbres est quelquefois appelé akanthe et épine. Mais dans le texte de l’exposé, nous appellerons plutôt ces processus des processus vertébraux postérieurs ou épines [processus épineux], et nous n’utiliserons qu’exceptionnellement ce nom d’épine pour l’ensemble du rachis.  
Q, Q etc.Vous trouverez des Q près des mêmes vertèbres, sur lesquelles nous avons inscrit les caractères décrits ci-dessus. Q n’indique aucune partie de vertèbre, mais il désigne le foramen [foramen intervertébral] se trouvant sur les côtés des vertèbres et donnant passage aux nerfs originaires de la moelle spinale. À quel point ce foramen peut varier dans les os du rachis sera expliqué dans la description de chacun d’eux en particulier.
R, R etc.R indique un ligament cartilagineux [disque intervertébral], intervenant entre les corps des vertèbres. Galien soutient, contre les opinions des Anciens, qu’il s’agit d’un cartilage vrai ; nous enseignerons au vingt-septième[246] chapitre du deuxième livre jusqu’à quel point il a raison, en proposant alors une figure qui ne sera pas inutile à cette explication-ci, puisque y seront représentés quelques corps vertébraux, ce ligament cartilagineux, des appendices des corps vertébraux et le cartilage intermédiaire entre le corps vertébral et son appendice (comme chez les enfants).

Le talent de la Nature dans la création du rachis. [Le rachis a été façonné] en tant que support, La Nature, mère des choses, a façonné le rachis pour l’homme en forme de carène et en a fait le support du corps. En effet, c’est grâce au rachis que nous pouvons marcher en nous tenant droit et que nous pouvons avoir une posture verticale[247]. Cependant ce n’est pas dans ce seul but qu’elle a donné le rachis à l’homme, mais comme ailleurs, elle s’est montrée également talentueuse en destinant la construction d’un seul membre à des fonctions différentes.pour offrir un passage à la moelle spinale, et pour la mobilité du dos. Tout d’abord, elle a creusé un foramen[canal vertébral]aa Ce foramen est visible dans les figures des trois chapitres suivants. à travers la partie postérieure du corps de chaque vertèbre, préparant ainsi une voie appropriée au passage de la moelle spinale. En second lieu, elle n’a pas constitué tout le rachis avec un os unique et sans jointures,

×Sur l’explication de l’articulation intervertébrale, voir infra.
×Erreur du même au même. Il s’agit des processus articulaires supérieurs, permettant l’articulation d’une vertèbre avec celle placée au-dessus.
×En fait, chapitre 40 du livre II.
×L’argument provient de Galien, De usu partium XII, 10.