Livre I
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qu’un très grand nombre d’hommes ne souffrent jamais dans le cou d’un défaut de cette articulation lâche. Et nous pourrions également mesurer quelle gêne un cou raide et immobile serait pour toutes les tâches de la vie. La raison pour laquelle la surface antérieure du corps de la deuxième vertèbrep,p λ, μ, ν dans les figures 5, 10. n’est pas lisse comme les corps des autres vertèbres cervicales, mais saillante sur toute sa longueur pour former une ligne en relief [crête] avec une dépression de chaque côté de cette crête, est due aux muscles fléchisseurs du cou qui se réunissent à cet endroitqq A, B dans la 8eplanche des muscles. et qui s’insèrent plus fermement sur un corps vertébral de cette forme. Mais comme la troisième vertèbre cervicale est sous la deuxième, et qu’un muscle fléchisseur du cou s’insère de chaque côté sur son sommet, il n’est pas étonnant que la face antérieure du corps de la troisième vertèbre cervicale soit absolument semblable à celle de la deuxième vertèbre ; en fait, à cause des muscles susdits, cette surface est pour ainsi dire comprimée dans toutes les vertèbres cervicales et ne semble pas être proéminente en forme de demi-cercle comme dans les vertèbres thoraciques et lombales.Le nombre de processus. Les choses étant ainsi, il n’échappe à personne que les vertèbres cervicales n’ont pas toutes le même nombre de processus. Mais pour qu’on ne croie pas que j’aie oublié quelque chose ici, il sera nécessaire par respect pour Galien, de recenser les processus d’une vertèbre cervicale de manière telle que nous arrivions au chiffre onze :Livre 13 de l’ Utilité des parties . car tel le nombre de processus assigné par Galien aux vertèbres cervicales. Donc prenez la troisième, la quatrième, la cinquième ou la sixième vertèbre cervicale*,* Observez ici les chiffres dans la figure 8 qui indiquent la série de processus. et tout d’abord comptez les deux processus sur la surface supérieure du corps vertébral, un de chaque côté de la surface concave dans laquelle est logé le corps allongé de la vertèbre susjacente ; comptez pour le troisième et le quatrième les deux processus [articulaires] supérieurs qui entrent dans la vertèbre susjacente ; pour le cinquième et le sixième, les deux processus [articulaires] inférieurs par lesquels les deux processus supérieurs de la vertèbre sousjacente sont reçus. Puis comptez pour le septième, le huitième, le neuvième et le dixième les processus transverses : il y en a un de chaque côté et on voit que chacun d’eux se divise en deux, ce qui constitue quatre processus. Le onzième sera le processus postérieur ou processus épineux. Mais puisque les vertèbres qui ont un double processus transverse de chaque côté, ont également un processus épineux qui se divise en deuxr,r ξ, ϖ dans la figure 8. rien ne s’opposerait à voir ce dernier comme un douzième processus, en augmentant le chiffre donné par Galien. Et puisque le corps allongéss ρ dans la figure 8 et ζ dans la figure 9. de la vertèbre se prolonge sur la surface inférieure à la façon d’un processus, qu’est-ce qui vous empêcherait également de le compter comme le treizième et de l’ajouter aux autres ? On peut donc facilement en conclure, sans que j’aie besoin d’en parler, que le nombre de processus observés sur la première vertèbre cervicale, la deuxième et la septième est différent et variable.La nature des foramina latéraux pour le passage des nerfs. Des foramina [foramina intervertébraux ou trous de conjugaison]tt Q, Q dans la figure 1 du chapitre 14. sont préparés sur les côtés des vertèbres pour le passage des nerfs s’échappant de la moelle spinale [nerfs spinaux] et celui des veines et des artères qu’elle reçoit[301], et sont alignés sur un seul rang sous la deuxième vertèbre cervicale jusqu’au sacrum. Entre le bord de la partie postérieure du corps vertébral [pédicule de l’arc vertébral] et les processus supérieurs et inférieurs, un sinus, creusé sur les deux côtés en haut [échancrure pédiculaire supérieure ou incisure vertébrale crâniale]gg ς dans les figures 8, 9. et en bas [échancrure pédiculaire inférieure ou incisure vertébrale caudale]h,h τ dans la figure 7. forme avec le sinus de la vertèbre contiguë un foramen commun, d’où un nerf s’échappe. Ces sinus [échancrures] ne se présentent pas de la même manière dans toutes les vertèbres ;Dans les vertèbres cervicales, en effet, dans les vertèbres cervicales le sinus supérieur est taillé en demi-cercle, comme celui en bas de la vertèbre, chaque vertèbre participant de manière égale à la formation du foramen. Cependant, si on examine soigneusement chacun d’elles en particulier, chaque vertèbre cervicale sousjacente constitue une portion de foramen un peu plus spacieuse que la vertèbre supérieure. En effet, le sinusii ς dans les figures 8, 9. taillé sur la partie supérieure de la vertèbre, entre le processus supérieur et celui formé par le haut du corps vertébralk,k entre δ et θ dans la figure 9.
l τ dans la figure 7.
m entre β et ε dans la figure 7.
est plus profond que celuil entre le processus inférieur et le corpsm vertébral[302].dans les vertèbres lombales, Dans les vertèbres lombales, l’explication est contrariée : la vertèbre supérieure forme les bords supérieur et latéraux du foramen, tandis que la vertèbre inférieure constitue le bord inférieur de ce foramen rond, pour ainsi dire un tiers de la circonférence. Dans ces vertèbres le sinus taillé entre le corps vertébral et le processus inférieur est souvent plus concave que celui situé sur la face supérieure de la vertèbre entre le corps vertébral et le processus supérieur.dans les vertèbres thoraciques. Les vertèbres thoraciques se trouvent au milieu ; plus elles sont proches des cervicales, plus le foramen creusé pour les nerfs ressemble à celui des vertèbres cervicales, tandis que celles qui sont près des vertèbres lombales présentent un foramen semblable par la forme à celui des lombales. Pour quelle raison la Nature a creusé le foramen pour les nerfs dans la région entre l’os occipital et la première vertèbren,n H dans la figure 2 du chapitre 11 du livre IV et F dans la figure 3.
o N dans la figure 2 du chapitre 11 du livre IV et I dans la figure 3.
et entre la première et la deuxième vertèbreo, d’une manière différente que dans le reste des vertèbres, je pense que cela est clair pour quiconque a compris d’après ce qui précède comment la tête est articulée avec la première vertèbre, la première vertèbre avec la deuxième et quelles sont les surfaces d’articulation. Il est clair que ces vertèbres n’auraient pas pu être concaves sur les surfaces occupées par l’articulation, à moins d’imaginer que la Nature eût fait à cet endroit un assemblage fragile et peu solide, et qu’elle eût souhaité que les nerfs se rompent et s’abîment par le frottement mutuel et constant des os dans les mouvements. Avec quelle prévoyance elle a également creusé ces foramina dans le sacrump,p chiffres de 25 à 30 dans la figure 2 du chapitre 11 du livre IV et de E à 56 dans la figure 3. je le dirai en décrivant cet os.Les appendices des vertèbres. Mais en ce qui concerne ce chapitre, les vertèbres thoraciques ne présentent aucun autre caractère particulier. En effet, même si les corps de toutes les vertèbres qui succèdent à la deuxième, comme le corps même de la deuxième vertèbre, montrent des appendices à leurs faces supérieures et inférieures chez les petits enfants, le fait est commun à toutes les autres vertèbres sous la deuxième.

×Le flux est inversé.
×Bien qu’imprécis, le vocabulaire de Vésale rend bien compte de cette structure anatomique complexe : le pédicule inséré sur la partie latérale de la face postérieure du corps vertébral réunit ce dernier à la masse osseuse d’où s’échappent les processus articulaires et les processus transverses. Il est échancré sur ses deux bords (bord crânial et bord caudal) ; la rangée d’échancrures vertébrales supérieures et inférieures forme le trou de conjugaison ou foramen intervertébral d’où s’échappe le nerf rachidien spinal entouré de veines et d’un rameau artériel. La nomenclature actuelle hésite souvent entre différentes dénominations pour ces structures.