Livre I
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en décrivant dans l’ordre toutes les parties des vertèbres thoraciques, de telle sorte qu’on découvrira aisément comme elles se différencient l’une de l’autre. Car les différences entre les vertèbres thoraciques ne sont pas des moindres.Différence d’après les corps des vertèbres thoraciques. D’abordb,b, c Cette différence entre le mode d’articulation, mais aussi entre les masses des vertèbres, est montrée par la première des figures intégrales et par la figure du chapitre 14. les corps des vertèbres thoraciques varient en grandeur en fonction de leur proximité ou de leur éloignement par rapport au cou. Ainsi le corps de la première vertèbre thoracique est beaucoup plus petit que celui de la douzième. Ensuitec, la face supérieure du corps de la première vertèbre, à l’endroit où elle se joint à la septième vertèbre cervicale, n’est pas entièrement plane, mais elle est légèrement saillante de chaque côté, et ressemble plus ou moins au corps des vertèbres cervicalesd.d η, κ, θ dans la figure 9 du chapitre 15.  La face inférieure de ce corps [vertébral] a une surface plane, comme les faces inférieures et supérieures des corps de toutes les vertèbres thoraciquese.e A dans les figures 1, 2, 3. En effet, aucun corps de vertèbre thoracique n’a de prolongement sur sa face inférieure, ou alors très légèrement incliné, et aucun ne se termine dans la surface concaveff ρ dans la figure 8 du chapitre 15 et ζ dans la figure 9. du corps de la vertèbre suivante (à la manière des vertèbres thoraciques).Livre Des os , chapitre 9. Galien affirme cependant le contraire, en attribuant aux vertèbres thoraciques une articulation identique à celle des corps des vertèbres cervicales, que nous avons enseignée dans le précédent chapitre. À cela s’ajoute le fait que les corps de la première et de la deuxième vertèbres thoraciques ne sont pas aussi arrondis ni aussi bombés sur leur face antérieure que ceux des autres vertèbres thoraciques, qui ressemblent beaucoup plus que les précédents à l’image d’un [demi] cercle ou de la partie convexe de la lettre C, et qui s’avancent davantage dans la cavité thoracique. En effet, les deux vertèbres thoraciques supérieures présentent une dépression sur la face antérieure de leur corps, comme les vertèbres cervicales : cette dépression est (pour ainsi dire) bien plus spacieuse que profonde, ayant la forme d’une demi-parenthèse ( plutôt que celle d’un C[305]. Cette construction particulière de l’articulation est adaptée à un mouvement lâche et convient aux muscles fléchisseurs du coug.g A, B dans la 8eplanche de muscles. En effet, de chaque côté, ces muscles s’étendent sur les corps des premières vertèbres thoraciques et de toutes les vertèbres cervicales, de telle sorte que ces corps sont visiblement comprimés. Mais il n’y a pas de muscles de ce genre qui soient attachés au corps des autres vertèbres ou qui s’y insèrent. En outre, les corps de toutes les vertèbres thoraciques ont communément de chaque côté une surface concave [facette costale supérieure] à laquelle une petite tête costale s’articule.Différence d’après les surfaces concaves auxquelles les côtes s’articulent. Mais de même qu’il y a des différences entre les têtes costales dans cette articulation, de même toutes les vertèbres n’ont pas des facettes articulaires identiques. En effet, à l’endroit où la première vertèbre thoracique se joint à la deuxième, et la deuxième à la troisième, et ainsi de suite jusqu’à la jonction de la neuvième avec la dixième, une cavité [facette]hh B, C dans a figure 1, mais plus clairement X, d dans la la figure 3 du chapitre 19. est taillée sur chaque face latérale, près des foramina [foramina intervertébraux] préparés pour les nerfs ; cette facette est commune aux corps de deux vertèbres jointes l’une à l’autre, et s’achève en partie dans le corps de la vertèbre supérieure, en partie dans celui de la vertèbre inférieure, bien que la plus grande portion s’étende surtout vers la vertèbre inférieure. Cette facette est encroûtée de cartilage et est creusée plus ou moins en forme d’angle obtus, de la même façon que la tête de la côtekk I dans la figure 4 du chapitre 19. entrant dans cette facette est saillante en forme d’angle obtus, comme nous allons le montrer quand nous traiterons des côtes. Par ailleurs, la première vertèbre thoracique, comme la onzième et la douzième, a la particularité suivante : de chaque côté elle présente une facette concave qui n’appartient qu’à elle, que les autres vertèbres n’ont pas et qui n’est creusée que dans son corps*.* F, F dans la figure 4. En effet, la face supérieure du corps de la première vertèbre thoracique est entaillée latéralement d’une facette de forme circulaire, très concave, ointe d’un cartilage, à laquelle l’extrémité de la première côte thoracique s’articule par une petite tête sphérique. Et sous cette facette, on en voit une autre, très profonde, rugueuse et irrégulière, remplie de petits foramina, mais qui n’est pas enduite de cartilage, d’où s’avance un ligament très solide [ligament costo-transversaire interosseux] qui attache très fermement la côte à cette facette. Une facette semblable est creusée dans la douzième vertèbre pour recevoir la douzième côte, et à sa face inférieure, on voit une autre fossette, également rugueuse, mais plus petite que celle de la première vertèbre dont nous venons de parler, et profonde : elle est creusée pour le ligament qui joint fermement la douzième côte à la vertèbre.Différence d’après la substance des corps. Enfin, les corps des vertèbres thoraciques peuvent varier en raison de leur substance. En effet, plus le corps d’une vertèbre est grand et ample, moins il est solide ; mais il est poreux, parsemé d’une série variable de foramina nombreux, inégaux et différents les uns des autres, dans lesquels des veines et des artères entrent pour nourrir le corps vertébral. Si des rameaux de vaisseaux ne s’introduisaient pas dans la substance des os épais, il serait impossible que la substance intérieure [moelle osseuse] au milieu de l’os, très loin de la surface, puisse attirer à elle cette nourriture (puisqu’elle en est éloignée). Parmi les foramina de ce genre, les plus remarquables se présentent sur la face postérieure des corps vertébrauxl,l G dans les figures 2, 3, 4. face à la moelle spinale. Sur la plupart des vertèbres, on voit un foramen particulier, qui est grand par rapport à la masse de la vertèbre, qui est rugueux et qui se termine en nombreux petits foramina.Livre Des os, chapitre 10. Bien que Galien semble n’attribuer de foramina de ce genre qu’aux vertèbres lombales, si quelqu’un les examine un par un, il constatera que la première lombaire, la douzième et la onzième thoraciques, et quelques vertèbres placées au-dessus de celles-ci, présentent de tels foramina, qu’ils varient en grandeur, en nombre et en profondeur en proportion de la grandeur de ces vertèbres, et que le corps de ces vertèbres est plus poreux que celui de toutes les autres. Ceci est dû au fait que ces vertèbres sont grandes et qu’elles sont attachées non pas à la racine de la veine cavemm De ζ à οdans la figure précédant le chapitre 6 du livre III.
n F et G dans la même figure.
qui reste à leur surface, mais qu’elles sont parcourues uniquement par des rameauxn de la veine sans pair [azygos][306].

×On parle aujourd’hui de la forme semi lunaire des facettes costales.
×Le dessin de la veine est surdimensionné, comme il l’était déjà dans les Tabulæ anatomicæ sex en 1538.