Livre I
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aussi parfaite. Les deux surfaces supérieures sont très larges, mais la troisième, c'est-à-dire l’inférieure, est petite, très peu concave, mais fort rugueuse et irrégulière. Et la pointe de ce processus épineux est obtuse et large, et non pas fine et acérée comme celle des processus des vertèbres supérieures. Le processus épineux de la onzième vertèbrecc R dans la figure 3. est encore moins saillant que celui de la dixième, il est plus concave de chaque côté, et a plus d’ampleur (si on l’observe de haut en bas). Ensuite, sur sa surface inférieure se détache une ligne en relief, cette surface n’est pas très concave, mais elle est rugueuse et compacte, et sa pointe est complètement obtuse et mousse. Le processus épineux de la douzième vertèbredd S dans la figure 4. diffère encore davantage de ceux des vertèbres supérieures ; sa forme se rapproche en grande partie de celle des épines des vertèbres lombalese :e C, D, E, F, G dans la figure 2 du chapitre 17. elle est très concave sur les côtés, et très large et ample, si on regarde de la base à la pointe. En outre, de même que la forme des processus épineux est différente selon les vertèbres, leur direction** Observez la figure du chapitre 14 et la 2efigure intégrale. diffère également.Les directions des processus épineux. De fait, les processus épineux des neuf vertèbres thoraciques supérieures, comme ceux des cervicales, sont fortement inclinés vers le bas, c’est-à-dire qu’ils sont orientés de haut en bas. Celui de la dixième vertèbre est moins orienté en bas que celui des vertèbres supérieures et il se dirige droit en arrière. Celui de la onzième vertèbre se relève encore plus, et celui de la douzième encore davantage. Mais aucun d’eux ne se dresse si verticalement que sa pointe ne soit toujours orientée en bas plutôt qu’en haut, et même les processus épineux de toutes les vertèbres lombales s’inclinent davantage vers le bas qu’en haut. Cela doit être compris pour le rachis humain. Car chez les chiens, les singes, les lièvres et presque tous les quadrupèdes, c’est le contraire et cet agencement est parfaitement conforme à l’enseignement de Galien.Livre Des os et livre 13 de l’ Utilité des parties . Chez ces animaux, le processus épineux de la dixième vertèbre thoracique n’est orienté ni en haut ni en bas, et les deux vertèbres suivantes, sousjacentes, ont des processus épineux légèrement orientés en haut à leur extrémité. Mais les autres vertèbres qui sont placées sous les précédentes ont des processus épineux orientés de bas en haut ; c’est assurément très différent de l’homme, chez qui personne ne pourrait assurer qu’il y ait un seul processus épineux qui soit orienté en haut plus qu’en bas[309].La direction des processus transverses. Les processus transverses des vertèbres cervicales comme ceux des neuf vertèbres thoraciques supérieures devraient, selon la leçon de Galien, s’incliner en bas, c’est à dire du haut vers le bas ; mais cela se fait si obscurément et si insensiblement qu’il ne vaut pas la peine de le mentionner. Si vous ne vous êtes pas contentés d’une observation superficielle des processus transverses des vertèbres cervicales, vous pourrez dire que ceux situés sur la face externe, c'est-à-dire postérieuref,f x dans les figures 8 et 10 du chapitre 15. f regardent en bas, alors que ceux placés sur la face interne, c'est-à-dire antérieureg,g z dans les mêmes figures. qui est plus large que la postérieure, sont orientés en haut. Mais les processus transverses des neuf vertèbres thoraciques supérieures se dirigent entièrement en arrière et plus en haut qu’en bas. Par ailleurs leur face supérieurehh L dans les figures 1, 2.
i M dans la figure 1.
apparaît convexe, la face inférieurei concave et assez déprimée, comme si, par cet agencement, ces processus semblaient vouloir s’incliner en bas. Les processus de la douzième vertèbre thoracique sont non seulement orientés en haut mais se dirigent nettement en arrière, tout comme ceux des onzième et dixième vertèbres qui regardent légèrement en haut. Les processus transverses des vertèbres lombaleskk H dans les figures 1, 2, 3 du chapitre 17. se dirigent vers le haut de manière à peine visible, ceux de la vertèbre jointe au sacrum sont visiblement orientés en haut. Chez les chiens, les processus transverses des vertèbres cervicales sont visiblement et nettement dirigés vers le bas ; les processus de leurs vertèbres thoraciques ne sont pas dirigés vers le bas, ou alors très légèrement.[Voyez Galien ] tantôt dans le livre Des os, tantôt ailleurs. Mais les processus de leurs vertèbres lombales se dirigent obliquement en haut, et correspondent parfaitement aux descriptions de Galien, sauf pour le nombre de vertèbres ; en effet, il y a davantage de vertèbres lombales chez les chiens et les singes caudés que chez les hommes, qui souvent ont aussi une vertèbre thoracique en moins que les chiens. Voilà donc la manière dont les processus transverses postérieurs des vertèbres thoraciques sont constitués.Différence d’après les processus articulaires supérieurs et inférieurs, et explication de leur articulation. Les processus que nous appelons processus [articulaires] supérieurs et processus [articulaires] inférieursll N, O dans la figure du chapitre 14. sont disposés selon l’ordre suivant. Toutes les vertèbres au-dessus du sacrum s’articulent au moyen des processus susdits ; cette articulation est de deux espèces : soit la vertèbre inférieure entre dans celle susjacente et est reçue par elle, soit elle reçoit la vertèbre supérieure dans ses surfaces concaves, de telle sorte que toute vertèbre, reçoit sur une face et est reçue sur l’autre, à l’exception de deux vertèbres. La première vertèbre cervicale reçoit en effet sur sa face supérieure et inférieure ; sur la face supérieuremm N dans la figure 2 du chapitre 15, reçoit B dans la figure1.
n Y dans la figure 4 du chapitre 15, reçoit c dans la figure 5.
o E [D] dans la figure du chapitre 14, et la 3efigure intégrale, à la côte n° 12.
elle reçoit les petites têtes [condyles] de l’os occipital, et sur la face inférieuren, la deuxième vertèbre. La douzième vertèbre thoraciqueo (sauf s’il y en a une en plus) est reçue sur ses deux faces, et n’en reçoit aucune. Toutes les vertèbres situées au-dessus d’elle, jusqu’à la première vertèbre cervicale, sont reliées par la première espèce d’articulation : la vertèbre supérieure reçoit toujours l’inférieure, par exemple la dixième reçoit la onzième. Les vertèbres placées sous celle qui est reçue sur ses deux faces, reçoivent sur leur face supérieure la vertèbre supérieure et entrent par leur face inférieure dans la vertèbre inférieure ; c’est ainsi par exemple que la première vertèbre lombaire est reçue par la deuxième. Les vertèbres thoraciques placées au-dessus de celle qui est reçue sur ses deux faces présentent la même figure dans l’articulation par leurs processus articulaires supérieurs et inférieurs que les vertèbres cervicalesp.P β dans la figure 7 du chapitre 15, δ dans la figure 9, et β, δ dans la figure 11. Il s’agit des neuf vertèbres thoraciques supérieures, selon l’opinion de Galien dans le livre Des os, ou alors des dix vertèbres thoraciques supérieures, comme il le dit dans les livres De l’Utilité des parties. En effet, il écrit dans le dernier que la onzième vertèbre

×On considère aujourd’hui que les processus épineux des vertèbres thoraciques chez l’homme sont inclinés caudalement, en faisant un angle de 60° avec l’horizontale.