Livre I
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également orienté en haut, D et E les deux processus articulaires supérieurs, ; F et G font connaître les processus articulaires inférieurs. En dernier lieu, H indique un processus dont les vertèbres lombales humaines sont dépourvues (comme vous l’apprendrez sous peu ci-dessous)[318].

Les corps des vertèbres lombales.
Les foramina.
Nous avons recensé auparavant presque tout ce qui concerne les vertèbres lombalesa,a E, F dans la figure du chapitre 14 ; de L à M dans les trois figures intégrales. et sans nous appesantir plus longtemps sur leur description, nous allons rapidement résumer ce qui a été dit en détail auparavant, pour ensuite entrer dans le sujet particulier réclamé par ce chapitre[319]. Donc, les vertèbres lombales sont au nombre de cinq, ce sont les plus grandes et les plus épaisses de toutes celles que nous avons décrites jusqu’ici, parce que leurs corps contiennent un grand nombre de foramina qui ne se succèdent pas en ordre, mais qui ont été préparés uniquement pour les vaisseaux apportant la nourriture. Le foramen [canal vertébral] taillé pour la moelle spinale est plus petit dans ces vertèbres que dans les vertèbres supérieures, au fur et à mesure que la moelle spinale devient plus mince et plus ténuebb E, F dans la figure 1 du chapitre 11 du livre IV. sur son trajet en laissant échapper des nerfs. Le foramen [foramen intervertébral]cc Q dans la figure du chapitre 14. taillé de chaque côté des vertèbres qui laisse sortir un nerf et qui admet une veine et une artère, appartient presque entièrement à la vertèbre supérieure qui constitue le haut et les côtés de ce foramen, alors que la vertèbre inférieure, c’est-à-dire sousjacente, forme la surface inférieure de ce foramen. Sur chaque face latérale de ces vertèbres, il y a un processus transversedd H dans les figures 1, 2, 3. unique et beaucoup plus fin que les processus transverses des vertèbres thoraciquese.e H, I dans les figures 1, 2 du chapitre 16. Mais il s’allonge cependant vers l’avant, comme s’il avait été destiné à remplir la fonction des côtes dans les lombes[320]. La première et la cinquième vertèbres lombalesff Cela est montré dans la première des trois figures intégrales. ont des processus plus courts que celles du milieu. En outre, aucune autre vertèbre n’a de processus vertébraux aussi clairement orientés en haut que ceux de la cinquième vertèbre ; ils sont, plus que les autres processus, empêchés de s’allonger horizontalement[321]à cause des os iliaquesgg Θ, O dans la 1ère figure intégrale. qui sont plus près du corps de cette vertèbre que des processus vertébraux des vertèbres lombales du milieu.L’épine [le processus épineux]. Leur processus épineuxhh C, D, E, F, G dans la figure 2. est solide et épais, peu allongé et assez court par rapport à leur masse. Ce processus apparaît fin, si vous le regardez de droite à gauche, mais très large si vous considérez ses faces supérieures et inférieuresi.i De C à D dans la figure 2.
k C dans les figures 1, 2, 3.
Au sommetk, la pointe aiguë se termine en une ligne rugueuse, mais à la basel,l Dans la figure 2, la ligne est indiquée par D ; E indique l’une des deux dépressions. elle est plus épaisse, et elle a pour ainsi dire deux dépressions séparées au milieu par une ligne en relief ou un tubercule oblong, d’où est originaire un ligament [ligament interépineux] orienté vers la ligne au sommet du processus épineux de la vertèbre inférieure ; ce ligament remplit l’espace entre les processus épineux et sépare les muscles du côté droit de ceux du côté gauche, de même que le ligament occupantmm V dans la 7eplanche des muscles. la région entre l’ulna et le radius sépare d’une certaine façon les muscles des parties internes de l’avant-bras de ceux des parties externes. À l’apexnn F, G dans les figures 2, 3. du processus épineux se trouve un appendice, comme à la pointe du processus épineux des vertèbres thoraciques : cet appendice est très obtus et sa forme est plus ou moins triangulaire, à condition de placer les arrêtes latérales du triangle sur chaque côté, et de placer le troisième côté (plus court que les précédents) sur la base de l’appendice du processus épineux.Les processus [articulaires] supérieurs. Les processus supérieursoo I, K dans les figures 1, 2, 3. présentent sur leur face interne, là où ils sont en regard l’un de l’autre, une profonde dépressionp,p K dans les figures 2, 3. de forme ovale, de l’avant à l’arrière.Les processus [articulaires] inférieurs. Les processus inférieursqq N, O dans les figures 2, 3. s’allongent remarquablement vers le bas et se terminent sur leur côté externe en un tubercule [surface convexe] de forme ovaler,r O dans la figure 3. plus orienté vers l’avant de la vertèbre que vers l’arrière. Ces tubercules entrent dans les processus supérieurs de la vertèbre sousjacente, comme je l’ai déjà longuement expliqué auparavant, à tel point qu’il n’y a rien à ajouter à ce chapitre que je n’aie déjà recensé.Le processus surnuméraire que Galien attribue aux vertèbres lombales dans le livre 13 de l’ Utilité des parties et au chapitre 10 Des os . En fait, je n’aurais rien à ajouter si Galien n’avait pas attribué un processus supplémentairess H dans la figure 4. aux vertèbres lombales, situé sur chaque côté de la vertèbre ; il écrit qu’il est orienté en bas et qu’il est situé près du foramen d’où s’échappe un nerf spinal. Pour ma part, je n’ai jamais observé ce processus dans les vertèbres humaines ; j’en ai conclu qu’il fallait utiliser dans cette investigation la méthode et la voie que j’utilise habituellement quand je n’ai jamais vu les organes que Galien a décrits dans la structure de l’homme ou quand je les ai vus différents de ce qu’il a écrit. En effet, j’ai l’habitude d’examiner rapidement tout cela chez des bêtes et surtout chez des chiens (en abondance à ma disposition), qui m’ont souvent montré ce que Galien avait voulu dire par sa description, ou qui me l’ont appris, en me guidant pour ainsi dire par la main[322]. Ce processus m’est donc resté caché jusqu’à la dissection que je fis à Bologne de toutes les parties de ce singe dont j’assemblai le squelette en plus d’un squelette humain[323] pour Ioannes Andreas Albius [Giovanni Andrea Bianchi], professeur de médecine hippocratique très renommé auprès de Bolognais[324],L’hospitalité de Giovanni Andrea Bianchi. lorsque cet homme d’un immense mérite, qui s’était consacré aux étudiants de son université, m’avait reçu pour la seconde fois avec la plus grande bienveillance et générosité dans sa propre demeure à Bologne quand j’y fus appelé pour enseigner la fabrique de l’homme. Donc, dans les vertèbres lombales des singes, près de la racine des processus transversest,t G dans la figure 4.
u H dans la figure 4.
et sur leur face inférieure, un processusu acéré incliné verticalement vers le bas est visible, formant sur le côté externe une dépression en vue d’un nerf ; avec le processus inférieur, il forme une sorte d’interstice dans lequel le processus supérieur de la vertèbre inférieure pénètre. Mais même si vous n’avez pas l’occasion de voir la nature de ce processus dans des singes à cause de leur rareté, observez alors les trois vertèbres thoraciques inférieures d’un chien,

×La forme simia au féminin est systématiquement utilisée par Vésale, comme par son maître Sylvius. Ce dernier, dans son Commentaire aux Os de Galien, apporte une précision intéressante : il a observé deux squelettes de singes à tête de chien, probablement des babouins (in duobus simiarum cynocephalorum sceletis), Iacobi Sylvii Commentarius in Claudij Galeni de Ossibus ad Tyrones libellum, op. cit., Parisiis, apud Petrum Rouart, 1556, p. 37.
×Cf. Galien, De ossibus (éd. Balamius, Paris, 1535, chap. 10, p. 29-30 ; éd. I. Garofalo et A. Debru, Paris, 2005, p. 66-67).
×Cf. Fabrica 1, chapitre 19.
×Comprendre que leur longueur est limitée par la présence rapprochée des os iliaques.
×Exemple représentatif de l’esprit critique et de la méthode de travail de Vésale : l’examen de l’animal n’a pas pour but premier de comparer son anatomie et celle de l’homme, mais bien de comprendre le sens des propos de Galien.
×Allusion aux démonstrations anatomiques faites en janvier 1540 à Bologne, dont témoignent les notes prises par Heseler, sur « les cadavres de trois hommes, six chiens et d’autres animaux » (in tribus hominum, sex canum et aliorumque animalium subjectis), in R. Eriksson, A. Vesalius’first public anatomy at Bologna, op. cit., Uppsala, 1959, p. 44. Le squelette serait celui d’un prêtre français, cf. C.D. O’ Malley, A. Vesalius of Brussels, op. cit., Berkeley et Los Angeles, 1964, p. 100.
×Voir introduction.