Livre I
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La partie supérieure du sacrum produit deux processus [articulaires] supérieurs, avec une surface concave semblable à celle des processus supérieurs des vertèbres lombales, comme nous l’avons dit, qui reçoit les surfaces convexes des processus [articulaires] inférieurs de la dernière vertèbre lombale. La partie inférieure du sacrum (qui est celle de la dernière vertèbre, la plus petite des trois vertèbres sacrées) a aussi un corps saillant orbiculaire, semblable par la forme aux corps des vertèbres lombales. Il en diffère uniquement par le fait qu’il est plus petit que celui des vertèbres lombales, proportionné à sa masse plus petite que celle des corps des vertèbres lombales. Le corps du sacrum est joint à un osselethh Chiffre 4 dans la figure 4. qui sera décrit comme le premier des os du coccyx.Description du coccyx canin. Donc, sous le sacrum formé comme nous l’avons dit de trois vertèbres, trois autres osseletsii Vous comparerez les chiffres 4, 5, 6 dans la figure 4 avec les vertèbres lombales dans les figures intégrales. sont placés en rang, dont la conformation n’est pas différente de celle des vertèbres lombales. En effet, la seule différence est qu’ils ont des processus transverses plus larges que les vertèbres lombales et orientés davantage en bas qu’en haut ; ensuite ils n’ont aucun processus épineux ou alors un très petit. La forme de leur corps ressemble tout à fait à celle de corps de vertèbres, sauf que si on s’attachait aux moindres détails, on pourrait ajouter qu’en proportion de la masse de ces osselets, leur corps est bien grand. Ils ne présentent aucune différence dans les processus supérieurs et inférieurs. L’osselet supérieur est articulé par son corps avec la troisième vertèbre sacrée de la même manière que les vertèbres lombales entre elles. Il reçoit sur ses processus supérieurs les processus inférieurs du sacrum. Ce sont ces trois osselets inférieurs que Galien appelle « coccyx ». Entre ces trois osselets, et entre l’osselet supérieur et la dernière vertèbre sacrée, intervient un cartilage, ou plutôt un ligament cartilagineux, comme celui entre les vertèbres lombales, alors qu’entre les trois vertèbres sacrées, on ne peut voir aucun cartilage, comme nous l’avons déjà dit, et surtout pas chez les animaux âgés. Ensuite, chez les chiens et les singes, le quatrième des muscles moteurs de la cuisse a son origine dans ces trois vertèbres, je veux parler du muscle que Galien affirme être originaire du coccyx dans le troisième livre des Procédures anatomiques. En plus, les foramina taillés pour permettre le passage de nerfs correspondent exactement à la description de Galien dans le livre Des os. En effet, Galien attribue trois paires de nerfs au sacrum et autant au coccyx, elles sont disposées comme suit*:* Cette série doit être recherchée dans les figures 2, 3 placées au début du chapitre 11 du livre IV. les anciens professeurs d’Anatomie comptaient habituellement les paires de nerfs de façon que chaque paire soit désignée par le chiffre de la vertèbre placée sous cette paire ; ils comptaient comme première paire de nerfs spinaux celle qui s’échappe entre l’os occipital et la première vertèbre cervicale, et en deuxième, celle qui émerge entre la première et la deuxième vertèbres cervicales. De même, on compte pour la première paire de nerfs du sacrum celle qui s’échappe entre la première vertèbre sacrée et la dernière vertèbre lombale, pour laquelle sont taillés des foramina semblables à ceux des vertèbres lombales, comme cela a été dit auparavant. Mais la deuxième et la troisième paires ne sortent pas sur le côté, comme le fait la première. Puisque les côtés du sacrum sont articulés avec l’os iliaque, des nerfs ne pouvaient pas non plus sortir ici sur les côtés. C’est pourquoi des foramina sont taillés à la jonction des vertèbres entre elles sur la face antérieure [foramina sacralia pelvina] et postérieure [foramina sacralia dorsalia] du sacrum, de telle sorte que, grâce à ce talent de la Nature, des rameaux de ces nerfs puissent se diriger convenablement à l’avant et à l’arrière, comme les rameaux de presque tous les autres nerfs. Pour la deuxième paire, des foramina sont creusés dans l’articulation de la première vertèbre avec la seconde, et pour la troisième paire, un passage est prévu là où la deuxième vertèbre s’articule avec la troisième. Par ailleurs, pour les trois paires de nerfs qui s’échappent du coccyx en se ramifiant, des foramina semblables à ceux des vertèbres lombales sont incisés, et puisque les côtés de ces vertèbres ne sont pas occupés par une articulation (à la différence du sacrum), il suffisait d’observer ici la même disposition de foramina que celle que nous avons enseignée pour les autres vertèbres qui n’ont pas d’articulation latérale, et surtout parce que l’articulation entre ces osselets se réalise de la même façon que celle des vertèbres lombales entre elles. Ainsi la première paire de nerfs s’échappe de chaque côté par un seul foramen creusé entre la troisième vertèbre sacrée et la première coccygienne ; la deuxième paire entre la première vertèbre du coccyx et la deuxième ; la troisième paire sort entre la deuxième vertèbre et la troisième. Mais de la partie inférieure de la troisième vertèbre émerge ce qui reste de moelle spinale, impaire, et sans symétrique. Un canal est en effet creusé pour la moelle spinale dans chacune des vertèbres du sacrum et du coccyx, qui correspond à l’épaisseur de la moelle à cet endroit. Mais à l’extrémité de la troisième vertèbre du coccyx, chez les chiens et les singes caudés, sont attachés de petits os compacts, non perforés, oblongs, assez épais à leur extrémité supérieure et inférieure, mais fins au milieu ; ils sont reliés les uns aux autres comme s’ils étaient alignés en une seule file ; ils constituent la queue. Cependant, assez souvent, dans de nombreuses espèces de chiens et de singes, on voit plus de trois vertèbres au coccyx, de forme identique à celle des trois supérieures, et les paires de nerfs qui s’échappent latéralement de ces os sont alors plus nombreuses. Chez les singes sans queue, le cartilage s’étend seulement sur la dernière vertèbre du coccyx, bien qu’on comprenne moins bien l’explication de Galien d’après ces animaux que d’après les chiens. Puisque ces os se présentent ainsi dans ces animaux, et qu’ainsi je peux parfaitement comprendre la description de Galien, et que je la montre dans les écoles avec honnêteté, tout comme