Livre I
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toute la base [bord médial] de la scapula est généralement convexe, comme une demi-parenthèse (. Cette base est très fine, bien qu’elle apparaisse un peu plus épaisse sur les bords supérieur et inférieur [latéral] qu’ailleurs, et que l’épaisseur du bord supérieur l’emporte sur celle du bord latéral.Les appendices de la base [bord médial]. Le plus souvent, cette base [bord médial] a deux appendicesn:n Y est le premier, X le second. le premier, qui est le plus grand, le plus épais et le plus long, est toujours apparent et forme l’angle inférieur remarquablement obtus et pour ainsi dire arrondi à la base ; le second se trouve un peu en-dessous de l’angle supérieur et il est joint à la partie de la base [bord médial] d’où l’épineoo G, H dans la figure 2 ; G dans la figure 3. de la scapula est originaire comme vous l’entendrez.Le cartilage de la base [bord médial]. En plus de ces appendices, un cartilage mou est également attaché à la base [bord médial], de ce genre de cartilages qui se développent habituellement à l’extrémité des os qui ne sont joints à aucun autre os. Mais chez les hommes ce cartilage est beaucoup plus court et plus petit que chez les ovins, les bovins et d’autres animaux, dont les scapulæ sont davantage inclinées vers les côtés du thorax que vers la région postérieure du thorax (comme chez l’homme) proche des vertèbres.Différence entre le bord supérieur et le bord inférieur. Tel est donc un des bords ou base de la scapula, mais les deux autres diffèrent entre eux. En effet, le bord inférieur [latéral]p,p De B à Y dans les figures 1, 2. qui part de la partie la plus basse de la base [bord médial], monte obliquement vers l’avant, mais le bord supérieurqq De Z à A via F dans les figures 1, 2. (qui est plus court que le bord inférieur de même que ce dernier est plus court que la base) est orienté quelque peu en bas et en-dehors, avançant pour ainsi dire horizontalement. Ces deux bords se rejoignent en un angler,r Entre A et B dans les figures 1, 2. et constituent à leurs terminaisons une surface de la scapula un peu large, dans laquelle on peut voir le col de la scapula et sa cavité [cavité glénoïde] recevant la tête humérale ; aussi cette partie sera le troisième angle de la scapula (du moins si on peut la compter comme un angle), de même que nous avons compté l’angle supérieur de la base [bord médial] pour le premiers,s Z dans les figures 1, 2, 3. et l’angle inférieur du bord médial pour le deuxièmet.t Y dans les figures 1, 2, 3. Les trois angles de la scapula. Et description plus complète des bords. Par ailleurs les deux bords qui se terminent en formant le troisième angle diffèrent entre eux non seulement par leur orientation et leur longueur, mais aussi par leur épaisseur. Le bord inférieur [latéral] devient plus épais et beaucoup plus compactuu P dans la figure 1; S dans la figure 2. au fur et à mesure qu’il s’oriente vers le haut à partir de la base [bord médial], tout comme si la Nature avait voulu ajouter, au moyen de ce bord, beaucoup de force à cette partie fine et faible de la scapula, et avait préparé secondairement un lieu d’insertion d’origine commode pour certains muscles. En effet, c’est en vue de certains muscles (comme je le dirai tout à l’heure) que l’épaisseur de ce bord rend la face internexx Entre N, O, P, p dans la figure 1. de la scapula plus concave, et forme une sorte de cavité sur sa face externey ;y Entre G, H, S, T dans la figure 2. en outre, sur la face externe, près de l’angle inférieur de la base [bord médial] de la scapula, le bord inférieur [latéral] est comprimézz T dans la figure 2. et il se dirige quelque peu vers le bas, de façon à donner une insertion d’origine au muscle** K dans la 8eplanche des muscles et S dans la 13eplanche. au moyen duquel le bras fléchi sur la poitrine est ramené en arrière[373]. Sur la face interne de ce bord, près de la partie plus élevée et qui borde le col de la scapula, on voit aussi une cavité de forme ovale,† Q dans la figure 1. un peu rugueuse et irrégulière, fournissant une origine au muscleaa T dans la 12eplanche des muscles. qui, se détachant de la scapula, est le muscle extenseur de l’avant-bras, comme nous le décrirons dans le deuxième livre[374] : nous y appellerons constamment ce bord de la scapula la côte inférieure, en suivant l’habitude des anciens qui ont appelé les bords supérieur et inférieur de la scapula des pleurai [côtes]. Le bord supérieur de la scapula est fin, pas du tout épais, et ceci jusqu’à la région au-dessusbb C dans les figures 1, 2.
c F dans les figures 1, 2.
du col de la scapula, là où le processus internec de la scapula s’implante. À cet endroit, le bord supérieur de la scapula devient beaucoup plus épais. Sur ce bord en particulier, près de la racine du processus interne de la scapula, une cavitédd a dans la figure 1. ou un demi foramen est incisé en forme de demi-cercle, procurant un passage à un rameau de la cinquième paire de nerfs spinauxe,e i dans la figure 3 du chapitre 11 du livre IV. qui se dirige vers l’arrière de la scapula en même temps qu’une petite veine et une artère.Le col de la scapula. Par ailleurs, le colff C, D dans les figures 1, 2. de la scapula, qui est situé entre les terminaisons des côtes [bords] inférieure et supérieure de la scapula, est épais, comme si la partie large et fine de la scapula proprement dite avait été visiblement resserrée à cet endroit et était devenue plus épaisse dans sa largeur. Je mesure cependant la longueur du colgg...De C à D dans les figures 1, 2. c’est-à-dire la distance entre la partie supérieure de son corps et la partie inférieure : elle dépasse en grandeur l’épaisseur du col qui s’étend de l’avant à l’arrière.La cavité préparée pour recevoir l’humérus. Le col de la scapula, dirigé plus visiblement en dehors, s’élargit, et comme il est ovale, il forme une cavité [cavité glénoïde]hh A, B dans les figures 1, 2. également ovale, dont la partie inférieure se termine en cercle, la partie supérieure en pointe plus marquée. Et cela se produit à cause de l’empreintei,i C dans la figure 1. faite ici sur la face interne du col, par le tendon du musclekk Γ dans 7eplanche des muscles ; H dans la 8eplanche.
l A dans la figure 1.
qui fait tourner le bras en avant et en arrière. En outre, la partie supérieurel de cette cavité du col de la scapula, est plus saillante de telle sorte qu’à partir de là deux ligamentsmm e indique le premier dans la 5eplanche des muscles, V indique le second dans la 13eplanche. très forts puissent s’attacher à l’articulation, et qu’une surface d’origine plus commode soit donnée à la tête externenn m dans la 6eplanche des muscles. de ce muscle, qui sera compté comme le premier des muscles fléchisseurs de l’avant-bras [biceps]. Cette cavité de la scapula est encroûtée de cartilage comme toutes les autres cavités articulaires, et elle n’est pas profondément creusée ; ni sa longueur ni sa largeur ne correspondent à celles de la tête huméraleoo A, B, C dans les figures 1, 2 du chapitre 23. qui s’articule en elle. Il est certain que la Nature a fabriqué cette articulation de manière peu commune ; en effet dans d’autres articulations, les têtes s’adaptent parfaitement aux cavités, excepté peut-être dans l’articulation du fémurpp Joignez E, F, I dans la figure 1 du chapitre 30 avec G, F, I dans la figure 7 du chapitre 31, et voyez la figure 8 de ce même chapitre. avec le tibiap, dans laquelle les cavités du tibia ne correspondent pas aux têtes fémorales, et dans cette articulation aussi la Nature a réalisé quelque chose de particulier, comme vous allez le comprendre. Donc, je dirai en lieu approprié de quelle manière le genou diffère de l’explication des autres articulations[375] ; mais maintenant c’est l’articulation de l’épaule qui doit être expliquée. Donc, comme la Nature avait creusé assez superficiellement cette cavité de la scapula, en vue de la liberté des mouvements, et l’avait réalisée ni trop large ni trop longue (en-dehors des ligaments spécifiques à cette articulation

×Ce troisième muscle est le muscle grand rond (teres major) dont l’insertion scapulaire est plus basse que le muscle petit rond non décrit par Vésale ici.
×Il s’agit pour Vésale du troisième muscle moteur de l’avant-bras, également compté comme le deuxième muscle mettant l’avant-bras en extension (longue portion du triceps). Cf. Fabrica II, chapitre 46.
×Cf. Fabrica I, chapitre 31.