Livre I
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est surtout visible sur les surfaces où se trouvent les parties les plus épaisses de l’anse[378]. Cela explique que ces surfaces de la cavité scapulaire qui sont en regard des extrémités de l’épine soient visiblement plus pressées et concaves. L’épine semble sur toute la surface de son implantation plus épaisse aux extrémités qu’au milieu de sa longueur, comme vous l’entendrez bientôt. Parmi toutes les surfaces concaves de la scapula, celle qui jouxte le col de la scapula se montre le plus concave. Outre le fait qu’elle se prolonge en arrière par l’épine de la scapula, cette cavité est considérablement augmentée par le col de la scapulahh C, D dans la figure 1. qui est ici très épais et protubérant en-dedans ; de même, parce qu’il est épais, le côté inférieur [latéral]ii P dans la figure 1. de la scapula rend la cavité plus profonde.Face postérieure de la scapula, ou face dorsale. La face postérieure [également face dorsale ou facies dorsalis]kk Figure 2.
l G, H, I, K, L dans la figure 2.
de la scapula, pourvue d’un très grand processusl comme d’une épine, est convexe, si on la regarde sans insister, parce que la Nature n’ignorait pas que cette forme était la mieux adaptée pour supporter des coups sans subir de dommage. Mais si nous examinons de plus près cette face convexe, deux surfaces concaves se présenteront à nos regards, très aptes à recevoir des muscles. L’une d’elles [fosse infra-épineuse]mm Entre G, H, D, S, T, Y dans la figure 2. est située sous l’épine de la scapula, entre la face inférieure de l’épine et la partie protubérante et plus épaisse du bord inférieur [latéral] de la scapula. La seconde [fosse supra-épineuse]nn Entre Z, a, I, G et principalement b, c dans la figure 2.
o K dans la 6eplanche des muscles, G dans la 11eplanche.
se trouve entre la face supérieure de l’épine et le bord supérieur de la scapula. Elle est occupée par le muscle [muscle supra-épineux]o que nous poserons comme le troisième des muscles rotateurs du bras. La cavité inférieure [fosse infra-épineuse] est remplie par le muscle [muscle infra-épineux]pp Γ dans la 11eplanche des muscles. qui sera compté comme le deuxième des muscles rotateurs du bras. En outre, même si la face externe ou postérieure de la scapula présente ces deux cavités, créées par son épine et ses deux bords, néanmoins la face tout entière (puisqu’elle est visiblement convexe) a été appelée le dos de la scapula par les anciens, d’après sa similitude avec un dos humain. Ils ont appelé le processus implanté au dos de la scapula l’épine, d’après sa ressemblance avec les processus postérieurs ou épines [processus épineux]d es vertèbres. Ces noms ont été très correctement imposés par les anciens, et je ne veux pas m’en écarter de la largeur d’un ongle, aussi je nommerai la face externe de la scapula le Dos, et la racine du sommet de l’épaule [acromion] l’Épine de la scapula.Le sommet de l’épaule ou acromion dont il faut faire une description soignée. J’appelle sommet de l’épaule ce que les anciens nommaient acromion, bien qu’il ne soit pas toujours facile de deviner ce que chacun entendait par ce nom : mais ne serait-ce qu’à cause du divin Hippocrate, le mot ne doit pas être négligé et on ne doit rien décider à la légère à son sujet, pourvu que nous détournions pour un moment seulement notre attention des sirops et des juleps et que nous reconnaissions que les divins oracles d’Hippocrate au sujet des fractures, des luxations et des maux de ce genre nous concernent aussi. C’est pourquoi il ne sera pas inutile de décrire l’épine de la scapula et le sommet de l’épaule [acromion] comme cela nous semblera le mieux, et d’ajouter à la fin de notre exposé les opinions d’Hippocrate et de Galien. Donc, un processus fort et épaisqq G, H dans la figure 2. est issu de presque toute la largeur du dos de la scapula, non pas du milieu de la longueur du dosr,r Pas à mi-chemin entre Z et Y, mais plus vers Z. mais non loin de son bord supérieur[379]. Ce processus (qui est l’épine de la scapula) devient progressivement de plus en plus grand, jusqu’à l’endroit près du col, où il s’allonge en-dehorsss De H à K dans la figure 2. du dos de la scapula, devient plus ou moins rond, se porte modérément en avant, s’élargissant considérablement au-dessus de l’articulation de la scapula avec l’humérus [cavité glénoïde]tt K dans les figures 1, 2, 3. et se dote d’un large appendice [acromion ou processus acromial] qui, chez les enfants, est formé de plusieurs osseletsuu Q, R dans les figures du chapitre 3. réunis par un cartilage intermédiaire. Toute la partie antérieure, postérieure et inférieure apparaît lisse et pas rugueuse du tout, mais la partie supérieure n’est absolument pas lisse, elle est irrégulière et présente de petits foramina qu’on ne peut pas traverser, ceci particulièrement au sommet de cet appendice et à l’endroit où, non loinxx I dans les figures 2, 3. de la base de la scapula, ce processus apparaît plus épais et a souvent un autre appendice. Et la nature n’a pas construit cela en vain, mais c’est en vue des muscles qu’elle a bâti ces aspérités sur lesquelles le plus grand muscle élévateur de la scapula [trapèze]yy Γ, Δ dans la 9eplanche des muscles. s’implante. Ce processus est plus rugueux dans les endroits dont je viens de parler, parce que ce muscle demande là une surface d’insertion très large et très forte. Cette surface irrégulière offre également une origine au plus remarquable des muscles moteurs du bras [muscle deltoïde]z;z Δ dans la 10eplanche des muscles. parce qu’il enveloppe parfaitement l’articulation du bras avec la scapula, et ceux qui avaient l’expérience des dissections l’ont appelé épomis [muscle de l’épaule]. Sur la partie antérieure de ce processus une dépression [facette articulaire acromiale]aa L dans les figures 1, 2 [3]. se présente, si légèrement et si superficiellement concave, que vous ne pourriez décider s’il s’agit d’une dépression ou d’une petite tête. Un tubercule modérément saillant de la clavicule [surface acromiale]bb Q dans la figure 3 du chapitre 22. s’articule dans cette dépression, et il y est maintenu par des ligaments très forts. Un cartilage particulier intervient très souvent ici, semblable à celui qui s’observe dans l’articulation du maxillaire et de la mandibule et que nous avons rappelé. Ce cartilage est lisse et lubrifié sur les deux côtés face aux os, et il n’est soutenu et maintenu que par les ligaments qui enferment l’articulation [ligament acromio-claviculaire].Cartilage particulier de l’articulation de la clavicule avec le processus supérieur de la scapula [ligament acromio-claviculaire][380]. La partiecc G, H dans la figure 2. du processus dont nous venons de parler, qui procède du dos de la scapula, et qui (pour ainsi dire) touche le dos, est appelée à bon droit l’Épine [processus épineux], on la voit aussidd C, D dans la figure 4. chez les chiens, les moutons et les chevaux. Mais la partieee De H à K dans la figure 2. qui s’allonge en-dehors de la scapula en avant et qui s’élargit progressivement ne peut être observée que chez les hommes, les singes, les écureuils et chez tout autre animal ayant des clavicules ; nous l’appellerons le sommet de l’épaule [acromion], en empruntant ce nom aux Grecs, qui ont appelé ômon l’articulation de l’os du bras [humérus] avec les scapulæ, et acromion cette partie du processus, parce qu’elle forme le sommet de l’articulation et qu’elle est considérée comme une protection très sûre[381]. Et tout cela assurément est toujours reçu d’Hippocrate, assez souvent, dans plusieurs passages, mais principalement quand il enseigne que l’humérus (qu’il appelle brachion)

×Ces parties épaisses sont les points de fixation de l’anse à l’extérieur du corps pansu du récipient. Une empreinte est visible à l’intérieur. L’image recréée ainsi est assez simple à comprendre et fidèle à la réalité des choses, si on admet ici une construction irrégulière du complément d’agent (ab ansa au lieu du simple ansa).
×L’observation est juste. On décrit aujourd’hui l’implantation de cette épine (constituée par une lame osseuse triangulaire) transversalement à l’union du quart supérieur et des trois quarts inférieurs de la face dorsale.
×La note marginale est déportée vers le bas de la manchette par rapport au texte descriptif.
×L’image est celle d’une arche formée par l’acromion au-dessus de la coiffe des rotateurs qui coulisse entre la tête humérale et cette arche.