Livre I
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La courbure du radius. je le dirai en exposant le radius, qui est courbe, alors que l’ulna est droit. Le radius est joint en hautff h dans la figure 1.
g i dans la figure 1.
h Entre k et k dans la figure 1.
et en basgà l’ulna, mais au milieuh et sur du reste de sa longueur, il est courbé comme un arc au point de laisser un considérable espace entre lui et l’ulna. Cela est fait en partie pour le mouvement, car grâce à sa courbure, le radius supporté par l’ulna, est porté plus facilement en pronation et en supination, en partie pour la constitution d’une surface ou d’une base adaptée aux muscle qui devaient nécessairement être logés dans les parties interne et externe de l’avant-bras. Le fait que la courbure du radius et l’écartement entre les deux os de l’avant-bras au milieu de sa longueur soient cependant plus dus au mouvement [mouvement de rotation] qu’aux muscles, ce sont les animaux qui nous l’apprennent, qui ne peuvent porter en pronation ou en supination ni leur radius ni leur main par conséquence. De fait, le cheval, le mouton et les animaux de ce genre qui ont des sabots d’une pièce ou bifides, ont le radius si étroitement et si fermement attaché à l’ulna sur toute la longueur de l’avant-bras que le radius ne peut bouger, un tant soit peu, sans que l’ulna ne bouge. Mais chez les chiens, les chats et les animaux dont les pieds se séparent en doigts, le radius peut bouger, mais de façon imperceptible et avec difficulté, en proportion de la perfection des mouvements de nos mains. Donc ces animaux ont également une certaine distance entre le radius et l’ulna, mais bien moindre que chez l’homme, et on ne peut pas voir une forme d’articulation aussi lâche chez eux que chez l’homme.Articulation du radius sur l’ulna. Le radius est articulé avec l’ulna en haut [articulation proximale] et en bas [articulation distale] par une articulation complètement différente. En effet, en haut l’ulna reçoit le radius, mais en bas il est reçu par le radius. Sur la face externe du processus antérieur [processus coronoïde] de l’ulna près de l’humérus, une cavité [incisure radiale, anciennement petite cavité sigmoïde]ii l dans les figures 5, 11. transverse est creusée en forme de quart de cercle, elle est lisse et encroûtée de cartilage. La surface internekk m dans les figures 3, 4, 9. de la tête du radius [cupule du radius] sur laquelle est creusée la dépression recevant la tête externe de l’humérus, s’ajuste exactement à cette cavité transverse, car elle lisse et sphérique et peut tourner facilement dans la cavité. À l’extrémité inférieure [distale], près du carpe, le radius s’épaissit et s’élargit et reçoit un appendice notablel,l n dans les figures 1, 3. On peut voir aussi bien l’appendice du radius sur d’autres figures.
m o dans la figure 7.
incisé sur sa face inférieure par une dépression [incisure ou échancrure ulnaire]m, semblable à celle incisée sur l’ulna et que nous avons mentionnée il y a peu. Dans cette dépression encroûtée de cartilage, l’extrémité supérieurenn p dans les figures 5, 10. de l’appendice de l’ulna qui est saillant en forme de petite tête recouverte de cartilage peut également tourner ; c’est au moyen de cette double articulation seulement que le radius est porté en pronation et en supination.Surfaces lisses et rugueuses sur la longueur [le corps] du radius. Non loin de l’articulation supérieure, là où se trouve le col radialo,o M dans les figures 1, 2, 3, 4, 9. le radius produit un processus rugueux et abrupt [tubérosité bicipitale]p,p q dans les mêmes figures. qui regarde la face interne de l’avant-bras, et dispose une surface convenant à l’insertion du muscle fléchisseur antérieur [muscle biceps] de l’avant-bras. Sur le reste de la longueur [du corps] de l’humérus vers le carpe, le radius n’est pas entièrement lisse et cylindrique. Mais sur sa face inférieureq,q r, r dans les figures 1, 2, 3, 4. sur toute sa longueur, il produit une ligne acérée et remarquablement en relief [bord interosseux], qui regarde la troisième ligne de l’ulna et qui admet le ligamenttr T, V, S dans la 7eplanche des muscles. reliant, comme une membrane très robuste [membrane interosseuse], les deux os de l’avant-bras à l’endroit où ils sont écartés l’un de l’autre. Le côté externess ʃ ʃ dans les figures 1, 3.
t t, t dans les figures 3, 4.
de cette ligne, comme son côté internet, est comprimé et concave pour laisser de la surface aux muscles occupant la loge interne de l’avant-bras et à ceux occupant la loge externe. De plus, le côté interne est plus rugueux que l’externe, parce queuu [η] dans la 6eplanche des muscles.
x u dans les figures 2, 3, 4.
le muscle fléchisseur de la troisième phalangex du pouce[418] prend une considérable partie de son origine à cet endroit. Ensuite, l’extrémité supérieure du radius à l’opposé de la ligne mentionnée ci-dessus, est presque cylindrique ; près du milieu de sa longueur il est quelque peu rugueux pour fournir une insertion plus solide à deux muscles : l’un [muscle supinateur]yy Q dans la 7eplanche des muscles. est le plus court de ceux qui mettent le radius en supination, l’autrezz Δ et aussi d, e dans la 12eplanche des muscles. est le muscle supérieur de ceux qui portent le radius en pronation [muscle rond pronateur] ; c’est pour ce dernier surtout que cette surface est rugueuse, parce que sa terminaison est plus nerveuse que charnue et pénètre plus profondément dans l’os.Description de l’extrémité inférieure [distale] du radius. Dans l’extrémité inférieure [distale] du radiusa,a Les figures 7 et 8 dans leur totalité. adjacente au carpe et dont nous avons dit qu’elle s’élargissait et s’épaisissait, beaucoup de choses restent à examiner avec soin. D’abord, cette extrémité devait augmenter de dimension pour constituer une surface convenantbb Chiffres 1, 2, 3 dans la première des 5 figures du chapitre 25. à l’articulation avec le carpe. Il était en effet nécessaire pour l’articulation du carpe avec l’avant-bras de se faire presque entièrement près de sa racine, puisque l’ulna n’ayant pas de mouvement sur l’humérus, c’était la seule possibilité pour le radius, et secondairement pour la main, d’être porté en pronation et en supination. Si la dépression avec laquelle le carpe est articulé, était de la même grandeur dans le radius et l’ulna, et si en plus, cette dépression était conforme à la face supérieure [proximale] du carpe, elle serait nécessairement oblongue transversalement, et dans ce cas, le radius et la main ne pourraient pas être portés en pronation et en supination pendant que l’ulna n’a aucun mouvement sur l’humérus, et forme comme une sorte de base ou de support au mouvement. La partie du carpe qui est insérée dans la dépression de l’ulna ou qui s’articule avec elle, ferait comme une clé empêchant le radius de bouger un tant soit peu quand l’ulna resterait immobile. Il était donc avantageux pour la partie inférieure du radius de s’épaissir suffisamment pour convenir à la dépression avec laquelle le carpe s’articulerait. Mais parce qu’il ne convenait pas de trop épaissir un os fin, la Nature a également voulu qu’une partie du carpe fût soutenue par l’ulna, mais de telle sorte qu’il y eût à peine un point de contact entre l’ulna et le carpe : ce contact se fait par l’intermédiaire du processus pointucc R dans les figures 1, 2. de l’ulna assimilé à un stylet par ceux qui ont l’expérience des dissections.Le cartilage [disque articulaire] séparant l’ulna du carpe. Et pour éviter tout autre contact du reste de la surface de l’appendice de l’ulna avec le carpe, sans l’intervention d’un corps autre, la Nature a produit un cartilage qui part de la surface inférieure de la dépressiondd x, y, z dans la figure 8.
e T dans les figures 1, 2, 3, 4, 7, 8.
dans l’appendice du radius qui reçoit le carpe : ce cartilagee, s’insère sur le processus de l’ulna, le sépare du carpe, et ajuste cette articulation de telle sorte que l’ulna supporte le carpe mais sans le toucher et que toute la dépression soit en regard du radius (comme c’était nécessaire).

×Voir chapitre 25.