Livre I
119

dans une cavité du septième os carpieni,i K dans les figures 3, 4, 6. creusée sur une faible profondeur et en oblique, et une petite partie de son côté externe touche légèrement le sixième os carpienk..k k dans les mêmes figures. Les deux os métacarpiens restants, qui soutiennent de toute évidence l’annulaire et le petit doigt, s’articulent seulement avec le huitième os [hamatum] du carpe, au moyen de faces concavesll L et M dans les figures 3, 4, 6. creusées légèrement et superficiellement.Le nombre d’os auxquels le sixième os [trapézoïde] est contigu. Le sixième os du carpe est donc uni à deux os métacarpiens, sans conteste à celui qui fait face à l’index, et de manière moins apparente à celui qui soutient le médius. Mais il est joint à trois os du carpe : il reçoit le premier os [scaphoïde] dans sa face concave, et entre par son tubercule dans la face concave du cinquième os [trapèze] ; il s’articule ensuite avec le septième os [capitatum] par une petite tête très peu saillante, plus précisément par une surface plane. C’est le plus petit os de la rangée inférieure [distale] ; le septième [capitatum] est le plus grand, le cinquième [trapèze] et le huitième [hamatum] sont de taille intermédiaire, bien que le huitième apparaisse à la vue un peu plus grand que le cinquième.Le septième os [capitatum ou grand os]. Le septième os entre, par une tête sphérique et très saillante, dans la cavité commune aux deux premiers os et par ce moyen il est uni à ces deux os ; sur le côté interne, il s’articule avec le sixième os, sur son côté externe avec le huitième os, par une très grande articulation faite entre une tête presque plane et une cavité très superficielle. Sur une partie de cette articulation se trouve une portion du ligament cartilagineux très robuste qui relie le septième os au huitième ; malgré cela, de tous les os du carpe, ce huitième os se luxe très fréquemment vers l’intérieur : la raison en est qu’il est trop grand et qu’il ne peut résister à un choc violent aussi facilement que les os proximaux, et aussi parce que le ligament qui relie cet os à aux os proximaux n’est pas aussi épais sur sa face interne que dans le reste du carpe. Cela vient principalement de ce que la Nature a voulu que le passage soit occupé par des tendonsm,m Θ dans la 4eplanche des muscles, Ξ dans la 6e. aussi épais et gros que des ligaments, qui passent en grand nombre par cet endroit, en provenance de la région interne de l’avant-bras, et qui servent à fléchir les doigts. Donc, le septième os s’articule avec quatre os du carpe, le premier de toute évidence, le deuxième, le sixième et le huitième, et avec l’os métacarpien soutenant le médius.Le huitième os [os crochu ou os hamatum]. Le huitième os pénètre à la façon d’un coin entre le septième [trapèze] et le troisième os [triquetrum] ; il s'articule avec ces deux os, mais nous déjà mentionné son articulation avec le septième ; il admet le troisième sur sa face concave. Outre son articulation avec ces deux os du carpe, il s’articule aussi avec les deux os métacarpiens qui soutiennent l’annulaire et le petit doigt, ce qui fait que cet os est également contigu à quatre os.Un osselet est situé près de la jointure entre le quatrième os métacarpien et le carpe. À ces os s'ajoute un petit osseletn,n N dans les figures 1, 2. de la catégorie de ceux qui ressemblent par la forme à un grain de sésameoo V, V, X dans la figure 1. et que les Grecs nomment sésamoïdes. De fait, sur le côté externe de l’articulation entre l’os métacarpien soutenant le petit doigt et le huitième os carpien, se trouve un osselet de ce genre, comme pour remplir l’espace plus ou moins vide à cet endroit, parce que l’extrémité supérieure de cet os métacarpien ne peut pas s’appuyer en totalité sur le huitième os mais qu’elle s’écarte légèrement vers l’extérieur. Aussi, quand il est présent, cet osselet semble principalement affermir l’articulation et étayer un peu l’os métacarpien soutenant le petit doigt. Et à cause de cela, le huitième os du carpe apparaît également contigu à ce petit os surnuméraire, en plus de ceux que j’ai cités plus haut.Processus du huitième os. En outre, le huitième os revendique pour sa part la caractéristique suivante : sur sa face interne [face palmaire], celle qui est plus ou moins en regard de la paume de la main, il produit un processuspp O dans les figures 2 [1], 3, 6. digne d’être mentionné, qui est courbe, du dehors en dedans, comme le dessin d’un C[442], pour constituer une surface où les tendons des muscles fléchisseurs des doigts (qui proviennent de l’avant-bras) puissent convenablement être portés et maintenus.Processus du cinquième os. Pour accommoder davantage cette surface à une si grande masse de tendons, le côté interne du cinquième os carpien produit également un processus [tubercule du trapèze]q,q P dans les figures 2 [1], 3, 6. incliné en dehors dont le côté externe [dorsal] est recourbé comme celui du processus du huitième os, avec une fonction identique, c’est à dire procurer un passage à ces tendons ; de l’apex de ces processus part un ligamentrr Θ dans la 4eplanche des muscles. très robuste qui entoure transversalement les tendons, qui les maintient et les enserre, afin qu’ils ne dévient de leur emplacementss Figure du chapitre 1 du livre II. ou ne se redressent. Cette surface adaptée aux tendons est faiblement dessinée en creux, comme le sont aussi les autres dépressions dont nous avons parlé, qui donnent passage aux tendons à la manière d’anneaux. À part cette cavité et leurs surfaces d’articulation, les os du carpe sont irréguliers et plus ou moins rugueux, en vue de l’origine et de la terminaison des ligaments robustes et puissants qui unissent et joignent les os entre eux, comme cela a été dit précédemment.

Chapitre XXVI. Le métacarpe.

Les figures illustrant ce chapitre doivent être tirées de la première et de la deuxième figures du chapitre précédent montrant la main avec le métacarpe (annoté par les caractères I, II, III, IIII). Par ailleurs, dans la première figure du chapitre suivant, l’os métacarpien soutenant l’index est représenté sans les autres ; il est marqué d’un A.

×Il s’agit du processus unciforme, hamulus ossis hamati, implanté sur la face palmaire de l’os. L’hamulus est un petit instrument de chirurgie déjà connu dans l’antiquité, en forme d’hameçon. Celse l’utilise pour soulever un cantus ou ungula, excroissance charnue dans le grand angle de l’oeil (De medicina VII, 7 (éd. J. Henderson, The Loeb Classical Library, t. III, Londres, 2002, p. 336-337) ; Ambroise Paré en donne la figure après avoir décrit son usage (Œuvres complètes, livre XVII, Paris, G. Buon, 1585, p. 610 et 611).