Livre I
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offrant une aire sûre et convenant à une partie de ces muscles. Les muscles ne forment aucune protubérance sur la partie externe des os et ils n’excèdent pas, si peu que ce soit, le relief osseux, formant avec les os une surface plane. Bien plus, de même que nous avons montré que l'ulna et le radius font une place pour les muscles qui les longent, de même nous voyons bien que les os métacarpiens sont anguleux sur leur longueur et que leur surface est admirablement sillonnée de lignes, sans aucun doute pour recevoir les muscles qui s’étirent sur leur longueur. Et de même à leur extrémité supérieure [proximale], ils sont parfaitement rugueux pour donner une insertion convenable à trois muscleskk Δ[Λ] dans la 3eplanche des muscles ; Λ dans la 11eplanche ; Λ dans la 9eplanche. fléchisseurs du carpe. Et ce n'est pas le seul point commun des os métacarpiens avec le radius et l’ulna, ils ont la même caractéristique qui leur est propre, celle d’avoir une longue cavité interne, pour abriter la moelle. Que le métacarpe soit très justement formé de quatre os est clairement démontré par le fait que ces os supportent quatre doigts ; il aurait fallu leur opposer le cinquième doigt, du moins si la main avait été destinée à être un organe commode de préhension[449]. Mais il faudra consacrer un chapitre particulier aux doigts.

Chapitre XXVII. Des doigts de la main.
Première figure.

[Illustration]

Seconde.

[Illustration]

Troisième.

[Illustration]

Les deux premières figures placées au début du vingt-cinquième chapitre montrent l’enchaînement de toutes les phalanges[450], de même que les trois planches représentant des squelettes complets, placées à la fin de ce livre. Mais ici, on a inséré une illustration divisée en trois figures (chacune d’elles présente deux os) mettant sous les yeux les articulations des doigts.

La première de ces figures représente deux os : l’un, marqué par A, est l’os métacarpien soutenant l’index, l’autre, signalé par B, est la première phalange de l’index dessinée en vue postérieure comme l’os métacarpien. Sur cette figure la première articulation des doigts est représentée : C indique la tête sphérique de l’os métacarpien, et D la cavité de la première phalange de l'index recevant la tête notée C.

La deuxième figure indique également la première phalange de l’index, annotée par E, et la deuxième phalange indiquée par F : ainsi, le dessin de ces os mettra sous les yeux la forme de la deuxième articulation des quatre doigts. G et H indiquent les petites têtes de la première phalange de l’index, I et K les cavités de la deuxième phalange dans lesquelles entrent les deux têtes de la première phalange. L désigne la cavité entre les têtes de la première phalange, et dans laquelle entre le tubercule de la deuxième phalange, situé entre les deux cavités notées I et K ; un M est inscrit sur ce tubercule.

La troisième figure présente la deuxième phalange (N) de l’index et la troisième (O) ; elle est destinée à montrer la forme de la troisième articulation de chaque doigt, et puisqu’elle est tout à fait semblable à la deuxième articulation des quatre doigts, nous ne l’avons pas dissimulée sous de nouveaux caractères. Mais on peut aussi chercher des représentations de ces articulations dans les deux premières figures du vingt-cinquième chapitre.

Chaque doigt est très justement formé de trois phalanges. Tous les doigtsaa Dans les figures 1, 2 du chapitre 25, les phalanges du pouce sont indiquées par A, B, C ; celles de l’index par D, E, F et ainsi de suite. de la main sont formés de trois os (également appelés parties entre deux articulations, articulations, pointes, ou encore phalanges, skytalides et condyles en grec), comme cela a été inclus dans le chapitre précédent. Ces os sont durs et compacts, mais ils ne sont cependant pas complètement dépourvus de moelle (comme nous l’avons déjà fait savoir, contrairement à la leçon de Galien[451]). Outre le fait que leurs extrémités supérieure et inférieure sont quelque peu spongieuses comme des appendices, chaque os a une assez grande cavité médullaire, comme celle dans les os métacarpiens. Que nous ayons besoin des phalanges des doigts pour donner de la force à l’action de préhension, et de plusieurs phalanges à cause de la variété des mouvements que la main accomplit et de la diversité des objets pris, je pense que personne ne l’ignore. Ensuite, que les doigts n’aient pas eu besoin de moins ou de plus de phalanges, cela se déduit très facilement du fait que, si ce nombre avait été supérieur,

×Vésale annonce et prépare ici la réfutation qui sera argumentée dans le chapitre suivant.
×Sur le sens de phalange en français, cf. note 437
×Cf. Fabrica, chapitre 1, p. 2.