Livre I
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[516] moteur du pied [muscle tibial postérieur] et deux muscles au service de la flexion des orteils.Articulation de la fibula avec le talus. Le côté externe [latéral] de l’appendice inférieur du tibia n’a pas de processus correspondant à la malléole interne [médiale]. Mais l’appendicexx Π dans la fig. 1, et n dans les figures 2, 5, 6, 9. de la fibula attachée au côté externe du tibia produit ici une excroissance considérable qui se prolonge davantage vers le bas que la malléole interne. La cause en est que le talus se luxe plus rarement vers l’extérieur que vers l’intérieur. La fibula descend plus bas que le tibia à cet endroit dans la même proportion que le tibia monte plus haut que la fibula en direction du fémur, de telle sorte que la fibula n’est pas dépassée en longueur par le tibia. L’appendice inférieur de la fibula forme le côté externe [latéral]yy h dans les figures 9, 10. de la cavité qui reçoit le talus. Mais sur son côté interne, cet appendice a une excroissance encroûtée de cartilage qui est si volumineuse que l’on pourrait dire avec raison que l’appendice est reçu par le taluszz H dans la fig. 6 du chapitre 33. plus qu’il ne le reçoit, même s’il recouvre entièrement le côté externe du talus, et qu’avec la malléole interne il entoure le talus de telle manière qu’il est impossible de toucher le talus chez un homme vivant.Il est impossible de trouver le talus sans ouvrir. En effet l’appendice du tibiaaa Comparez le pied dans les planches intégrales avec celui dans les planches des muscles. recouvre la partie supérieure du talus [trochlée ou poulie du talus] et son côté interne [médial], l’appendice inférieur de la fibula recouvre son côté externe [latéral] ; sa face antérieure [col du talus], qui est visible quand l’ossature est mise à nu, est dissimulée par des tendons qui passent par le dessus du pied en direction des orteils[517], et sa face arrière, également visible dans un squelette nu, est recouverte par des tendons insérés sur le talon et dont certains continuent vers le dessous du pied.La malléole externe [latérale]. L’extrémité inférieure de la fibula articulée avec le talus, qui est convexe sur le côté externe [latéral] et qui n’est recouverte d’aucun muscleb,b ε dans la 1eplanche des muscles, Ξ dans la 2eplanche, φ dans les planches intégrales. constitue la malléole externe [latérale] ; certains appellent à tort «  talus » la malléole externe, et aussi la malléole interne, comme le rapporte Galien.Livre Des os[518]. Et cette erreur a subsisté jusqu’à nos jours. En effet, pour ne pas parler des autres, notre Erasme de Rotterdam[519], dans son dialogue sur le jeu du talus, s’accorde avec Pline pour appeler tali les malléoles humaines, et cela a trompé aussi beaucoup de traducteurs de Galien au point qu’ils traduisent avec constance sphyra, ce qui veut dire malléoles, par tali. Donc la face externe de la malléole externe et la face interne de la malléole interne sont convexes et ne sont pas couvertes de chair. La face postérieure de la malléole externe présente une vaste dépressioncc q dans les figures 2, 6.
d Σ dans la 2eplanche des muscles ; ligament du muscle χ et ψ.
e r dans les figures 2, 6, 11.
recouverte par un ligament transverse,d par où passent les tendons du sixième [muscle tibial antérieur] et du septième [muscle long fibulaire] muscles moteurs du pied et qui les empêche de dévier de leur emplacement. Le côté interne [médial] de la même malléole présente une profonde dépressione rugueuse à son extrémité inférieure vers l’arrière, d’où procède un ligament cartilagineuxff g dans la figure du chapitre 1 du livre II. qui attache très solidement la fibula au talus à cet endroit.La partie de la fibula dépourvue de chair. Par ailleurs, sur toute l’étendue de la fibula, aucune partie n’est nue ou dépourvue de chair, sauf le côté externe [latéral] de son extrémité inférieuregg o, p dans les figures 1, 5. sur une certaine distance au-dessus de son appendice inférieur, alors que le reste de la fibula est couvert par des muscles qui l’enserrent si étroitement qu’elle leur cède de la place et qu’elle est comprimée par eux[520].La fibula est triangulaire sur toute sa longueur. Si vous examinez la fibula, vous verrez qu’elle a une forme triangulaire sur toute sa longueur et plus particulièrement au milieu de sa longueur. Au milieu de la face antérieure de la fibula on peut voir une ligne très proéminente et acérée,hh s, s dans les figures 1, 5. constituant le premier angle [bord] de la fibula. Sur sa face postérieure, elle est aplatie et déprimée, et de chaque côté vers l’arrière, elle présente une ligne,ii Figures 1, 2, 5, 6. La 2eligne est marquée t, t et la 3eu, u. remarquablement proéminente, qui forme un autre angle [bord interosseux] de la fibula. Donc, la ligne qui occupe le côté interne de la face postérieure peut être appelé le deuxième angle [bord] de la fibula et celle qui occupe le côté externe sera appelée le troisième angle [bord]. Ces trois lignes ou angles délimitent les trois côtés [faces]kk Premier côté : x dans les figures 1, 5; deuxième côté : α dans les figures 1, 5 ; troisième : β en 2, 6.
l ζ dans la fig. 1.
de la fibula. Le premier côté [face médiale] se trouve entre le premier et le deuxième bord ; avec le côté externe du tibia,l il offre une surface adaptée aux muscles qui se portent dans le pied à partir de la face antérieure du tibia. Ce sont : le sixième muscle moteur du pied [muscle tibial antérieur]m,m Ψ dans la 3eplanche des muscles. un muscle extenseur des quatre orteils [muscle long extenseur des orteils]n,n Ψ dans la 4eplanche des muscles. le neuvième muscle moteur du pied [muscle troisième fibulaire]o,o Ω dans la 4eplanche.
p Φ dans la 5eplanche.
q x, x dans les figures 1, 5.
celui qui étend l’hallux [muscle long extenseur de l’hallux][521]p; sur la première face de la fibula il y a encore une ligneq peu proéminente qui offre une origine pour ce muscle. Le deuxième côté [face latérale] délimité par le premier et le troisième bords, est ample, remarquablement concave et offre une surface d’insertion au septième muscle [muscle long fibulaire]rr Φ dans la 6eplanche.
s Ψ dans la 6eplanche.
et au huitième muscle [muscle court fibulaire]s moteurs du pied. Cette face apparaît totalement rugueuse de telle sorte que ce huitième muscle peut prendre toute son origine à cet endroit. Donc les muscles qui occupent la première face [face médiale] de la fibula et ceux qui s’étendent sur la deuxième face [face latérale] forment la première ligne ou le premier bord de la fibula. La troisième face [face postérieure], circonscrite par la deuxième et la troisième lignes, est formée par la pression des muscles qui occupent l’arrière de la jambe, et principalement par celui qui fléchit la seconde phalange de l’hallux [muscle long fléchisseur de l’hallux]tt Λ dans la 14eplanche. et dont la partie charnue est originaire de cette face de la fibula. Les choses étant ainsi[522], les muscles occupant la deuxième face et la troisième forment la troisième ligne [bord] en relief en dehors, alors que le deuxième bord est produit sous la pression des muscles occupant la troisième face et la première face de la fibula[523]. Mais du deuxième bord [de la fibula] se détache un ligament propreuu a dans la figure du chapitre 1 du livre II. qui attache la fibula au tibia sur toute sa longueur à l’endroit où ils sont séparés l’un de l’autre, et qui s’insère sur le deuxième bordxx δ δ dans les figures 1, 2. du tibia.La forme du tibia sur toute sa longueur. En effet, comme la fibula, le tibia est dans une certaine mesure triangulaire à la moitié de sa longueur; sa première ligne [bord antérieur ou crête du tibia]yy γ γ dans les figures 1, 3. se trouve à l’avant de l’os, elle est remarquablement proéminente, d’où le nom d’Épine que lui donnent les professeurs d’anatomie ; elle est si acérée que lorsque des enfants se battent à coups de pied, nous voyons qu’ils visent

×Erreur de pagination dans l'original (page 148).
×La description morphologique du talus et de son articulation seront développées dans le chapitre 34.
×Galien, De ossibus (éd. Balamius, Paris, 1535, p. 42 ; éd. I. Garofalo et A. Debru, Paris, 2005, p. 81).
×Cf. Fabrica I, 23, note 406.
×En effet, la fibula est surtout un site d’insertions musculaires, offrant une fixation proximale ou d’origine à huit muscles. Les fibres de la syndesmose tibio-fibulaire sont orientées pour résister aux forces de traction vers le bas qui s’exercent sur cet os.
×Le muscle long extenseur des orteils sera compté comme le quatorzième muscle des orteils, dont une partie est considérée par Vésale comme le neuvième muscle moteur du pied. Le muscle long extenseur de l’hallux sera compté comme le quinzième muscle moteur des orteils. Cf. J. Vons et S. Velut, A. Vésale. Résumé de ses livres sur la Fabrique du corps humain, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 52-55.
×Formule récurrente pour résumer un exposé descriptif.
×L’os est vu sous ses trois faces successives, ce qui explique l’ordre inhabituel de présentation.