Livre I
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plutôt la partie antérieure de la jambe, car ce bord qui est immédiatement sous la peau la coupe comme un couteau, toutes les fois qu’on frappe sur l’os. La deuxième ligne du tibia [bord latéral ou interosseux]zz δ δ dans les figures 1, 2, 3, 4.
a ε ε dans les mêmes figures.
b θ dans les figures 2, 4.
et la troisième [bord médial]a forment la facebà l’arrière de l’os ; la troisième ligne forme le bord médial de cette face, elle est peu acérée mais très obtuse et quasi arrondie. La deuxième ligne est un peu plus acérée et forme le bord latéral de la face postérieure du tibia; c’est celle où s’insère le ligament qui relie la fibula au tibia comme cela a été mentionné il y a peu. Ces trois lignes délimitent les trois faces du tibia ; la première face [face latérale]cc ζ dans les figures 1, 3. est limitée par le premier bord et par le deuxième, elle est légèrement concave et aplatie, en vue des muscles auxquels la première facedd x dans les figures 1, 5. de la fibula cède de la place, comme cela a été dit. La deuxième face [face médiale]ee η dans les figures 1, 3 ; x, y dans la 1eplanche des muscles ; θ κ dans la 2eplanche. du tibia est limitée par le premier bord et le troisième, elle est remarquablement convexe et n’est recouverte par aucun muscle, les Grecs l’appellent krea ou plus fréquemment encore antiknemion. La troisième face [face postérieure]ff θdans les figures 2, 4. du tibia, circonscrite par le deuxième bord et le troisième, n’est pas profondément concave, et elle est ocupée par les muscles de la partie postérieure de la jambe, principalement par celui qui est considéré comme l’auteur de la flexion de la troisième phalange des quatre orteilsgg Ξ dans la 14eplanche des muscles. et que nous désignerons comme le cinquième muscle moteur du pied [muscle tibial postérieur]hh D, E ans la 15eplanche des muscles. . En plus, cette troisième face montre sur sa partie supérieure une ligne s’étendant obliquement [ligne oblique du tibia ou ligne soléaire]ii κ dans les figures 2, 4., sur laquelle s’insère le muscle que nous appelons le muscle caché dans le mollet [muscle poplité]kk Γdans la 14eplanche des muscles. . Ces bords et ces faces de la fibula et du tibia suffisent à prouver combien ces os sont propres à supporter et à produire des muscles[524]. Mais les articulations montrent avec quelle habileté la Nature a édifié cette structure en vue des mouvements que nous faisons avec nos jambes, en augmentant la surface à côté des articulations selon la manière que nous avons décrite : aussi, personne ne peut les contempler sans éprouver la plus grande admiration pour notre Créateur, et sans comprendre sur le champ combien toute cette structure aurait été altérée, s’il avait imaginé changer quoi que ce soit à ce que nous venons de décrire[525].

Chapitre XXXII. La patella.
Première figure du trente-deuxième chapitre, montrant la patella en vue antérieure.
Seconde figure du trente-deuxième chapitre, montrant la patella en vue postérieure.

[Illustrations]

Index des caractères de la seconde figure.
A, BTubérosité de la patella de la jambe droite entrant dans la dépression entre les têtes inférieures du fémur.
CDépression qui correspond à la tête interne [condyle médial] du fémur.
DDépression de la patella, correspondant à la tête externe [condyle latéral] du fémur.
ECette région à l’extrémité inférieure de la patella fait face au tibia et forme une sorte de processus [bec ou apex de la patella] qui, comme toute la surface antérieure de la patella, est attachée à des tendons qui étendent la jambe; comme le montre parfaitement la huitième planche des muscles à la lettre k, liée aux lettres g, h, i. Mais même sans l’aide des lettres, on pourra facilement observer les foramina visibles sur cette partie comme sur la face antérieure de la patella.

Position et forme de la patella. À l’avant de l’articulation du genou, est placé un osaa Les figures 1 et 2 en entier ; Ξdans les figures intégrales. en forme de cercle, tout à fait semblable à un petit bouclier ; sur sa surface postérieure, là où il fait face au fémur, on voit qu’il est recouvert en grande partie par un cartilage lisse et poli ; sur la partie antérieure, il présente une tubérosité et des dépressionsbb H dans la figure 2 du chap. 30. qui correspondent parfaitement aux têtes inférieures [distales] du fémur. Le long de sa longueur [son corps]cc A, b dans la fig. 2. il présente une tubérosité volumineuse et peu proéminente qui pénètre dans la large dépression à l’avant du fémur entre les deux têtes fémorales. De chaque côtédd C, D dans la fig; 2. de cette tubérosité, il présente une dépression recevant la surface proéminente et encroûtée de cartilage d’une tête [condyle] du fémur. Mais de même que le condyle externe [latéral] du fémur s’étire davantage en avant que le condyle interne [médial], et qu’il est recouvert d’un cartilage lisse sur une grande surface, de même la dépression externe [latérale] de la patella située sur le côté latéral de la tubérosité est beaucoup plus large et plus ample que la dépression interne [médiale]. Donc sur cette partie en contact avec le fémur, la patella apparaît lisse et polie, comme le fémur. Mais on voit que sur sa surface antérieureee Toute la figure 1. et sur les côtés, elle est rugueuse et pleine de petits foramina aveugles ; elle présente le même aspect sur la surface postérieure, làff E dans la figure 2. où son extrémité inférieure [apex de la patella] se prolonge comme une sorte de processus descendant, face à l’extrémité supérieure du tibia : là aussi elle est rugueuse et pourvue de tels petits foramina, qui lui permettent d’être solidement attachée aux tendons extenseurs de la jambe.Comment la patella est articulée avec le fémur. Toute la patellagg k dans la 8eplanche des muscles. , sur la partie qui n’est pas recouverte par un cartilage poli, est attachée à ces tendons et n’est articulée avec le fémur et avec le tibia par aucun autre moyen.

×Description purement morphologique, mais dans l’ensemble assez répétitive.
×L’éloge du créateur de cette structure parfaite rappelle celui de Galien, à la fin du chapitre 10 de l’Utilité des parties, après avoir dénombré les muscles de la jambe et du pied.