Livre I
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Chez les chiens la quatrième face du talus est plus concave sur toute sa longueur, et se rapproche de la forme de la poulie autour de laquelle les cordes s’enroulent, et à cause de cela le talus du chien est joint au tibia par une entrée mutuelle plus solide. En plus, la quatrième face de leur talus ne ressemble pas seulement à un quart de rond dans les parties que nous venons de mentionner ; mais de même qu’on peut voir que les côtés [joues] d’une poulie qui l’enserrent comme dans une fourche, ou, comme d’autres préfèrent, comme dans une trochlée, sont usés, lisses et gras, de même on voit que la tubérosité du talus est comprimée sur les surfaces par lesquelles elle s’articule avec les malléoles, et qu’elle est encroûtée d’un cartilage lisse[543], mais de manière inégale sur les deux côtés. En effet, le côté interne n’a qu’une petite dépressionkk G dans la figure 5. superficielle, parce que le processus de l’appendice inférieur du tibia qui constitue la malléole interne, et qui embrasse ce côté du talus, est encroûté de cartilage lisse sur une petite surfacel.l g dans la figure 9 du chap. 31. Mais le côté externe de la tubérosité du talus a une très grande dépression [facette malléolaire latérale]m,m H dans la fig. 6. et apparaît encroûté de cartilage sur un plus grand espace, de telle sorte qu’il forme une surface convenable pour une parfaite articulation avec le côté internenn h dans les figures 9, 11 du chapitre 31.
o Comparez E avec Φ dans la figure 1 du chapitre 31.
de la malléole externe, qui descend plus baso que la malléole interne.Dépressions du talus recevant les ligaments du tibia et de la fibula. Comme nous l’avons écrit, le côté interne de la malléole interne a une dépression rugueusep,p k dans les figures 4, 10 du chapitre 31.
q f dans les figures du chapitre 1 du livre II.
d’où procède le ligament cartilagineuxq qui attache le talus au tibia ; et de même le côté interne du talus a aussi une dépression rugueuserr I dans la fig. 5. pour recevoir ce ligament, et le côté externe du talus est concave de la même façons,s K dans la fig. 6.
t g dans les figures du chap. I du livre 2.
de telle sorte que le ligamentt provenant du côté interne de la malléole externe puisse s’y insérer. C’est en vue de ligaments de ce genre que la surface postérieure du talus formant la baseuu Après B, D de la fig. 5. de sa tubérosité ou quatrio, est également rugueuse, pour y admettre des ligaments originaires de la jambe et en envoyer d’autres dans le talon.Dépressions pour le passage de tendons. En plus de cette surface rugueuse, la partie postérieure du talus présente des dépressionsxx L, M dans les figures 5, 6 ou chiffres 1, 3 dans la 15eplanche des muscles.
y D, E, O, P dans la même planche indiquent les muscles.
pour le passage des tendons des muscles qui gagnent l’extrémité du pied.Y Le tendon du cinquième muscle moteur du pied [muscle tibial postérieur] descend par là, ainsi que celui du muscle fléchisseur de la seconde phalange du gros orteil [portion du muscle long fléchisseur de l’hallux] et celui du muscle extenseur des trois phalanges des quatre orteils [muscle long extenseur des orteils]. Telle est l’articulation du talus avec le tibia, et telles sont les faces supérieure et postérieure du talus ainsi que ses côtés.Articulation du talus avec l’os naviculaire. En avant, et plus vers l’intérieur, se trouve un long colz,z N dans les figures 3, 4, 5, 6. qui se poursuit sur une certaine distance et se termine en une tête sphériquea,a O dans les mêmes figures. encroûtée d’un cartilage lisse : cette tête s’articule avec une profonde dépressionbb k dans la figure 11. creusée dans l’os naviculaire, formant la jointure qui, selon nous, permet au pied d’avoir un mouvement circulaire très petit et obscur de chaque côté.Articulation du talus avec le calcaneum. La partie inférieure du talus s’articule avec le calcaneum par une double articulation, et elle repose entièrement sur lui. La première articulation se trouve à l’arrière, à l’endroit où le calcaneum est proéminentcc P dans les figures 7, 8, 9. et forme une large et ample tubérosité entrant dans la profonde et ample dépressiondd Q dans la fig. 4. du talus. La deuxième articulation est à l’avant, tournée vers le côté interne du pied, et elle est différente de l’articulation à l’arrière. En effet, le calcaneum présente là une dépression oblonguee,e R dans les figures 7, 8, 9. encroûtée de cartilage, qui reçoit la partie inférieure [distale]ff S dans la fig. 4.
g O dans la fig. 4.
de la tête du talus. La tête du talusg articulée avec l’os naviculaire a sur sa face inférieure [distale], là où elle s’appuie sur le calcaneum, une tubérosité qui s’adapte exactement à la dépression susdite du calcaneum.Sinus apparents entre les articulations du talus avec l’os du talon [calcaneum]. Entre ces articulations, les surfaces du talushh T, T dans la fig. 4.
i V, V dans les figures 7, 8, 9.
et du calcaneumi sont également rugueuses et ont de profondes dépressions d’où procèdent des ligaments cartilagineux attachant très solidement le talus au calcaneum. Et les dépressions rugueuses [sulcus du talus et sulcus du calcaneum] de ces os sont si profondes qu’un grand intervalle s’étend entre le talus et le calcaneum après qu’on les a nettoyés et réarticulés, alors que chez les vivants cet espace est comblé par ce genre de ligaments cartilagineux, qui attachent le talus au calcaneum avec une telle fermeté que le talus peut à peine bouger sur le calcaneum ; et il est autant immobile sur sa face inférieure [distale] qu’on le voit animé de mouvements circulaires sur sa face supérieure [proximale], où il s’articule avec le tibia.Le CALCANEVM
La face du calcaneum tournée vers le sol.
Le calcaneumk,k Δdans les figures 1, 2 et dans l’ensemble des figures 7, 8, 9, et dans les figures intégrales 2 et 3.
l X, Y, Z dans la fig. 2.
de loin le plus grand de tous les os du pied, a la même substance que celle du talus dans la partiel sur laquelle nous marchons, légèrement bombée, mais suffisamment large pour que cette forme soit sûre. Mais on voit que cette partie est aussi rugueuse et inégale, ceci à cause de certains muscles. En effet, au dos, vers le bas, elle présente une tubérosité dirigée vers le bas, et elle produit un processusmm Y, Z dans la fig. 2, Y dans la fig. 8, Z dans la fig. 9. rugueux ; de la face antérieure de ce processus est originaire le musclenn Θ dans la 14eplanche des muscles. [muscle court fléchisseur des orteils]responsable de la flexion de la deuxième phalange des quatre doigts. Du même endroit se détache une membrane musculeuse [muscle carré plantaire]oo λ, μ dans la 14eplanche des muscles et N dans la 15e. qui se sépare en quatre segments par lesquels nous amenons les quatre orteils en adduction vers l’hallux[544]. Pour produire ces muscles, la face inférieure plantaire du calcaneum est plus large et irégulière, et son processus est plus proche du sol que le reste du corps de l’os, pour éviter que les têtes de ces muscles ne soient comprimées au cours de la marche[545].Partie supérieure du calcaneum s’étendant à l’arrière en-dehors de l’axe du tibia. La partie supérieurepp De a à b dans les figures 7, 8, 9. du calcaneum, qui s’étend à l’arrière du talus jusqu’à la partie inférieure du calcaneum, est comparable à un corps rond, n’ayant aucune particularité sinon une petite aspérité, sur laquelle les ligaments du tibia et du talus s’insèrent, et qui est libre de toute origine et insertion musculaires et d’articulation. Cette surface postérieure du calcaneum, excédant l’axe du tibia, est saillante vers l’arrière de telle sorte que la jambe puisse prendre appui sur le pied comme une ligne perpendiculaire sur une ligne transversale [horizontale], et que le tendonqq λ dans la 13eplanche des muscles, ou tendon formé [des tendons indiqués par n, o, q] dans la 14eplanche.
r c dans les figures 7, 8, 9.
le plus robuste[546] de tout le corps puisse s’insérer sur cette partie à l’arrière du calcaneumr ; en effet cette partie est tout entière déprimée et rugueuse de telle sorte que le tendon composé des tendons du premier, du deuxième et du quatrième

×Pour désigner ce type de cartilage, le lexique d’Ambroise Paré se révèle très riche (oléagineux, glaireux, visqueux et lubrique), Briefve collection de l’administration anatomique, Paris, G. Cavelat, 1549, p. 85v.
×Cf. J. Vons et S. Velut, A. Vésale. Résumé de ses livres sur la Fabrique du corps humain, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 54-55.
×La tubérosité postérieure (tuber calcanei) occupe le tiers postérieur de l’os et représente le point d’appui sur le sol. Elle est divisée en deux tubercules, le processus postéro-interne ou médial de la tubérosité du calcaneum (grosse saillie sur laquelle se fixent l’adducteur du 1 et le muscle court fléchisseur plantaire) et le processus postéro-externe ou latéral (qui donne insertion à l’abducteur de l’hallux).
×Le tendon du calcaneum dit tendon d’Achille est une lame tendineuse résultant de la réunion des tendons de terminaison du muscle soléaire, des deux muscles gastrocnémiens et du muscle plantaire. Ce tendon plat et épais s’insère sur la moitié inférieure de la face postérieure du calcaneum.